Le Ministre des Finances et la lutte contre l’économie souterraine. Numérisation totale du système fiscal israélien..

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1. Les postes de dépenses de la défense et de la sécurité absorbent une part importante des ressources publiques. Le budget 2025 a été adopté dans un climat économique dégradé avec une dette publique en hausse (68 % du PIB fin 2024 contre 62 % fin 2023) et un taux de croissance plus modeste (0,9 % en 2024 contre 2 % en 2023 et 6,5 % en 2022). Le cadre budgétaire fixe un objectif de déficit à 4,4 % du PIB, avec une réserve de 4 Mds ILS en cas d’escalade sécuritaire qui le porterait alors à 4,9 %. Le premier poste de dépenses est celui de la défense (110 Mds ILS), en hausse de 67 % par rapport au budget initial de 2024, mais dont le montant reste 28 % inférieur aux dépenses totales enregistrées en 2024 (149,5 Mds ILS), suite aux trois budgets rectificatifs votés par le gouvernement. Il est suivi par le budget du ministère de l’Éducation, auquel sont alloués plus de 92 Mds ILS et par le budget du ministère de la Santé à 59 Mds ILS. Le budget de la Sécurité sociale s’élève à 61 Mds ILS, 25 Mds ILS sont transférés au ministère de la Sécurité nationale et 25 Mds ILS attribués aux pensions et indemnités.

2. Des mesures d’austérité et d’ajustement fiscal sont prévues pour financer ces dépenses exceptionnelles. Le gouvernement israélien a acté une réduction transversale de 5 % des dépenses civiles (touchant à la fois la santé, l’éducation et les services sociaux), la hausse de la TVA de 17 % à 18 %, l’augmentation des cotisations sociales notamment à l’assurance nationale, le maintien des tranches d’impôts sur le revenu et un gel des salaires dans le secteur public. L’opposition a critiqué l’alourdissement du fardeau fiscal, alors que la charge supplémentaire est estimée à 7 000 ILS par an pour un ménage moyen ; elle a alerté sur le risque que fait peser à long terme l’augmentation des dépenses de défense sur l’économie et la société israélienne. La Banque Centrale s’inquiète d’un ratio dette/PIB qui stagnerait à haut niveau voire augmenterait jusqu’à 72% du PIB, ce qui enverrait un signal négatif aux marchés et aux agences de notation.

3. Les intérêts des partis de coalition sont préservés, au détriment des moteurs de croissance. Les fonds de coalition ont été sanctuarisés (5,4 Mds ILS) et les ministères jugés inutiles par le département du budget du Ministère des Finances fin 2024 n’ont pas été fermés. Certes, le gouvernement prévoit parallèlement une augmentation des dépenses consacrées aux infrastructures (transport, construction, énergie et eau), portées à 46,5 Mds ILS, soit 7,5% du budget net (environ 1,8% du PIB) contre 38,5 Mds ILS en 2024 mais cet effort est jugé insuffisant alors que l’État hébreu doit rattraper son retard en la matière. Par ailleurs, le budget 2025 ne propose ni des mesures ambitieuses pour stimuler les moteurs de la croissance économique ni des réformes des services publics, du marché du travail ou de la fiscalité (sur le fond). Il convient de noter toutefois l’initiative du Ministre des Finances pour lutter contre l’économie souterraine à travers la numérisation totale du système fiscal. L’économie souterraine est estimée à 19% du PIB en Israël contre 12% en moyenne pour l’OCDE.

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