Dans un entretien avec Nathalie Nagar dans « Conversations », Stéphane Simon, co-auteur de l’ouvrage « 7 octobre, la riposte », offre une analyse des transformations géopolitiques qui secouent le Moyen-Orient depuis l’attaque du Hamas contre Israël.
« Notre livre cherche à reprendre le conflit à sa source, soit les événements du 7 octobre, face à ce que nous considérons comme une forme d’amnésie collective, particulièrement en France, » explique Stéphane Simon. L’auteur déplore qu’on ait « très rapidement cessé de parler des événements du 7 octobre » pour basculer vers « une posture critique vis-à-vis d’Israël », ce qu’il qualifie de « révisionnisme historique ».
L’ouvrage, co-écrit par Pierre Rehov, consacre son premier tiers à une chronologie détaillée des événements du 7 octobre, et s’attache ensuite à analyser les conséquences de ce qu’il considère comme un « électrochoc » pour la stratégie israélienne. Selon Stéphane Simon, cet événement a provoqué deux changements fondamentaux dans la politique de défense israélienne : la volonté de restaurer sa « souveraineté militaire régionale » et l’adoption d’une « défense offensive » consistant à « porter le fer partout où il y a une menace ».
La thèse centrale du livre repose sur l’évolution de la guerre de l’ombre que se mènent Israël et l’Iran : après avoir affaibli ce que l’auteur appelle les « tentacules » (Hamas, Hezbollah, régime syrien, Houthis), Israël serait désormais à la veille d’opérations contre « la tête de la pieuvre » – l’Iran. « 45 ans de régime islamiste totalitaire sont dans le viseur des services israéliens, » affirme-t-il, évoquant plusieurs scénarios possibles, de la guerre ouverte à un soulèvement populaire. « Nous sommes à la veille d’événements majeurs », assure-t-il en tout cas.
Stéphane Simon soutient que les événements post-7 octobre « redistribuent totalement les cartes dans la région », avec une vision israélienne qui aurait, selon lui, dépassé tant la vision américaine que celle des accords d’Abraham ou la stratégie iranienne. Une reconfiguration majeure dont les implications dépasseraient largement le cadre de la sécurité israélienne pour redessiner l’ensemble de l’équilibre régional.
Concernant la bataille de la communication, le journaliste qu’est Stéphane Simon considère qu’Israël l’a largement perdue et depuis longtemps. « Cette défaite sur la scène médiatique s’explique par un manque d’explications de la part du pays lui-même, mais aussi par un manque de curiosité globale pour ce pays. « La plupart de ceux qui critiquent Israël n’y ont jamais mis les pieds. C’est par exemple le cas de la quasi-totalité des députés LFI », dit Stéphane Simon, qui s’en étonne : « Ce pays est pourtant un acteur majeur du Moyen-Orient. »
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