Trois ministères israéliens rompent leurs liens avec Haaretz après des propos controversés du directeur Amos Schocken
Trois ministères israéliens ont annoncé, jeudi, la fin de toute collaboration avec le journal Haaretz suite aux déclarations du directeur du groupe, Amos Schocken, qui a qualifié la gestion des territoires palestiniens par Israël de « régime d’apartheid cruel » et évoqué les militants palestiniens violents comme des « combattants de la liberté ». Cette prise de position, énoncée lors d’une conférence à Londres, a suscité une vive réaction au sein des autorités israéliennes, entraînant des ruptures institutionnelles sans précédent.
Les ministères des Affaires de la Diaspora, de l’Intérieur et de l’Éducation ont chacun publié des communiqués pour annoncer la suspension de toute coopération avec le journal, affirmant que les propos tenus par Schocken dénotaient une remise en cause de la légitimité d’Israël.
Le directeur général du ministère des Affaires de la Diaspora, Avi Cohen-Skali, a exprimé sa condamnation des propos de Schocken, les qualifiant de « fausses allégations extrêmes et infondées ». Dans une lettre datée du 31 octobre 2024, Cohen-Skali a annoncé la suspension des partenariats entre son ministère et Haaretz, incluant ceux de l’Autorité bédouine, entité qui dépend également de ce ministère. Selon lui, les déclarations de Schocken placent Haaretz « aux côtés des forces de délégitimation les plus virulentes » contre Israël.
Cohen-Skali a souligné que qualifier de « combattants de la liberté » les individus impliqués dans des attaques meurtrières constituait un « propos outrageant et dangereux », qu’il a assimilé à de l’incitation à la haine envers Israël. Le ministère a aussi précisé qu’il ne collaborerait plus avec des organisations qui ternissent la réputation des soldats de l’armée israélienne en les accusant d’« actions odieuses ».
Le ministère de l’Éducation a également pris position, dénonçant les propos de Schocken comme étant « en contradiction avec les valeurs du ministère ». Son directeur général a publié un communiqué affirmant que de tels discours compromettaient la mission éducative nationale, visant à promouvoir les valeurs de tolérance et de solidarité tout en renforçant l’attachement des jeunes Israéliens à leur pays.
Lors de la conférence de Haaretz à Londres, Schocken a tenu des propos critiques sur le gouvernement israélien, l’accusant de « soutenir une politique de colonisation illégale » dans les territoires destinés à un État palestinien, en violation des résolutions de l’ONU. Il a affirmé que l’actuel gouvernement mené par le Premier ministre Benjamin Netanyahu ne souhaitait pas établir un État palestinien mais cherchait plutôt à intensifier les implantations en Cisjordanie et dans certaines zones de Gaza.
Pour Schocken, Israël impose un « apartheid cruel » en Cisjordanie, entravant les droits des Palestiniens et menant à un déplacement massif de populations. Il a décrit la situation actuelle comme une « seconde Nakba », renvoyant aux expulsions de 1948, et a réclamé la mise en place de sanctions internationales visant les dirigeants israéliens.
Schocken a précisé que la seule solution envisageable serait, selon lui, la création d’un État palestinien, tout en appelant à exercer une pression extérieure pour contraindre Israël à changer de cap.
La crise pourrait aller au-delà de la sphère médiatique : le ministre de la Justice, Yariv Levin, a sollicité la rédaction d’un projet de loi visant à criminaliser toute tentative d’Israéliens de promouvoir des sanctions internationales contre Israël et ses dirigeants. Le projet envisagerait jusqu’à dix ans de prison pour de telles actions, peine pouvant être doublée en temps de guerre.
Cet incident révèle la profonde polarisation autour de la question israélo-palestinienne au sein de la société israélienne. Haaretz, réputé pour ses opinions critiques à l’égard du gouvernement, se retrouve désormais exclu de plusieurs cercles ministériels, illustrant la tension entre un journalisme d’opinion et un État soucieux de son image internationale. En se plaçant en porte-à-faux avec la politique officielle, Amos Schocken suscite un débat sur la liberté d’expression et l’engagement des médias dans des contextes hautement conflictuels.
Ce développement souligne les enjeux de la relation entre médias et gouvernement en Israël, où les discours critiques, même de la part d’un média national, peuvent conduire à des conséquences institutionnelles significatives.
Jforum.fr
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