Le jour d’après Sinwar

Le jour d’après Sinwar : le successeur attendu, les négociations sur un accord et une possible solution pour la distribution de l’aide humanitaire

Les dirigeants israéliens pensent que le frère du leader du Hamas Yahya Sinwar, Muhammad Sinwar, prendra la tête de l’organisation terroriste et s’occupera de la question de la prise d’otages. Cependant, la Maison Blanche affirme qu’aucune négociation n’est en cours pour un accord.

Par Ariel Kahana et Shachar Kleiman

Cadre photo de Yahya Sinwar. Photo : Réseaux arabes

Un jour après l’identification du corps du chef du Hamas Yahya Sinwar (jeudi), l’opinion dominante au sein de la direction israélienne est que son frère, Muhammad Sinwar, prendra le contrôle de l’organisation terroriste à Gaza, y compris la gestion de la situation des otages israéliens. C’est ce qu’a déclaré une source israélienne de haut rang au journal Israel Hayom .

La source a souligné que l’élimination de Sinwar ouvre de nouvelles possibilités pour sauver les otages, affirmant que « des efforts sont en cours pour les ramener chez eux par tous les moyens possibles ». Cependant, elle a exprimé son pessimisme quant aux chances de parvenir à un accord avec Muhammad Sinwar, affirmant qu’il « n’est pas moins radical que son frère et est un archi-terroriste comme lui ».

Images de Muhammad Sinwar, chef du projet de construction du tunnel et frère de Yahya Sinwar, voyageant dans un tunnel (archives), Photo : Unité des porte-paroles de Tsahal

À la lumière de l’élimination de Sinwar, le porte-parole de la Maison Blanche John Kirby a déclaré aujourd’hui qu’il n’y avait actuellement aucune négociation pour un accord sur les otages ou un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Le responsable a révélé que dans les deux semaines précédant l’élimination de Sinwar, des signes étaient apparus suggérant une certaine volonté au sein du Hamas de faire des compromis sur les termes d’un éventuel accord sur les otages, y compris en renonçant à sa demande pour qu’Israël se retire de la route Philadelphie. Le responsable a estimé que cette flexibilité était motivée par la réduction des approvisionnements entrant dans le nord de Gaza, ce qui rendait difficile pour le Hamas de maintenir son contrôle civil dans la région.

Le chef du Hamas Yahya Sinwar, éliminé.

Selon ce responsable, Israël comprend que le démantèlement du contrôle civil du Hamas sur Gaza, et notamment sur les approvisionnements en provenance du monde entier, est essentiel pour atteindre ses objectifs de guerre. Dans ce contexte, une nouvelle idée a émergé au sein du cabinet du Premier ministre.

Après que les précédentes tentatives de distribution de fournitures par l’intermédiaire des hamulas (clans) locaux et des organisations d’aide internationales se soient heurtées à des difficultés, la nouvelle proposition à l’étude implique que des sociétés privées américaines soient chargées d’acheminer l’aide via les postes-frontières israéliens et de la distribuer aux centres civils de Gaza.

Selon ce modèle, l’armée israélienne serait responsable des questions de sécurité et veillerait à ce que les terroristes du Hamas ne portent pas atteinte aux employés de ces entreprises privées. Toutefois, les soldats eux-mêmes ne participeraient pas à la distribution de nourriture.

Des soldats de Tsahal dans un véhicule blindé de transport de troupes Namer dans la bande de Gaza (archive), Photo : porte-parole de Tsahal.

Sur un plan plus général, le haut responsable a déclaré que l’élimination de Sinwar ne mettrait pas fin à la guerre. « Les objectifs n’ont pas encore été atteints. Le Hamas dispose toujours d’une force militaire dans la bande de Gaza, d’un contrôle civil et de 101 otages qui doivent être rapatriés. »

De son côté, Mahmoud Mardawi, un haut responsable du Hamas à l’étranger, a déclaré à la chaîne qatarie Al-Araby : « Nos conditions pour négocier une hudna (cessez-le-feu) ne changeront pas après la mort de Sinwar. Nous élirons un nouveau dirigeant, et après cela, nous examinerons toutes les propositions de cessez-le-feu. Nos procédures régiront la sélection du successeur de Yahya Sinwar à la tête du mouvement. La situation actuelle pousse à raccourcir le processus d’élection des dirigeants. L’élection est un processus naturel et ne prendra pas longtemps. »

JForum.fr avec ILH

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