Les Moshe Yahalon ont une fois de plus mis en lumière le phénomène inquiétant de ces « gatekeepers » devenus des contempteurs de leur propre armée et de leur propre État, et ce alors qu’Israël est plongé dans une guerre existentielle sur sept fronts… Ce phénomène ne concerne pas seulement l’avant 7 octobre – car ce sont ces gatekeepers qui ont du Hamas – mais il interroge aussi l’avenir de l’état d’Israël. Premier volet d’un article consacré au huitième front de la guerre.
Le « huitième front » de la guerre actuelle pourrait ainsi être défini comme celui qui oppose d’un côté le pouvoir élu démocratiquement et, de l’autre celui du « Deep State », c’est-à-dire des anciennes élites qui refusent obstinément de céder leur pouvoir et de renoncer à leurs privilèges. Ce qui rend cette situation – qui dure déjà depuis plusieurs décennies – inédite et dangereuse est le fait que les représentants du « Deep State » et, au premier plan, les « gatekeepers » qui en sont devenus les porte-parole attitrés, ne reculent devant aucun moyen dans leur tentative pour faire tomber le gouvernement élu.
Après avoir échoué à cinq reprises à gagner le pouvoir par les urnes et après avoir intenté plusieurs procès contre le Premier ministre pour des raisons futiles, ils ont franchi une nouvelle étape dans leur combat sans merci en utilisant le Shin-Beth, le service de sécurité intérieure, comme un bras armé et comme au service de leurs intérêts étroits…
Cette guerre intestine pourrait se transformer en une véritable guerre civile, si elle opposait deux camps aussi déterminés d’en découdre l’un que l’autre. Elle ne l’est pas devenue pour une seule raison : aujourd’hui comme hier (de la “Saison” à l’Altalena), le camp de la droite dans son immense majorité, refuse toute guerre intestine et prône l’unité face aux ennemis extérieurs.
La gauche de son côté, fidèle à l’héritage de ses pères fondateurs qui n’ont jamais totalement accepté la légitimité du camp sioniste révisionniste, affirme sans relâche que l’ennemi principal n’est ni le Hamas ni le Hezbollah mais qu’il est .. B. Netanyahou! Or il ne s’agit pas seulement d’un slogan – stupide et criminel – des manifestants de Kaplan et d’ailleurs, mais bien d’une conviction profonde et solidement ancrée dans l’éthos antidémocratique du camp des « tout sauf Bibi ».
Cette affirmation en elle-même dangereuse est devenue pour ainsi dire l’unique leitmotiv d’une gauche qui a perdu tout espoir de regagner le pouvoir par les urnes. Dans la suite de cet article nous verrons comment la récente affaire Feldstein permet de comprendre la responsabilité immense des gatekeepers et du « Deep State » dans le 7 octobre.
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