Il ne faut permettre à personne dans le monde de penser que le Hamas sortira de cette campagne en tant que survivant ou avec la moindre sensation de victoire.
Ce week-end marquera environ un mois depuis le début de l’opération « Chars de Guedéon ». Son objectif est de faire pression sur le Hamas afin d’obtenir la libération des 55 otages encore détenus. L’objectif secondaire est de démanteler les capacités militaires et le pouvoir de gouvernance du Hamas.
Tout d’abord, il est important de le dire haut et fort : la guerre à Gaza est juste. Il ne faut permettre à personne de penser que le Hamas peut sortir de cette opération comme un survivant ou même avec une étincelle de sentiment de victoire.
Nous sortons d’un week-end douloureux et sanglant, mais aussi avec des gains tactiques significatifs. À l’approche de la moitié du temps imparti par le leadership politique, et selon les plans de l’armée, il est crucial de discuter des objectifs et des critères de réussite de l’opération. La date prévue de fin de l’opération est la mi-juillet, selon les autorités militaires.
Le peuple d’Israël paie un lourd tribut en vies humaines : 18 soldats et civils sont tombés depuis le début de l’opération « Chars de Guedéon ». Depuis le 7 octobre, 866 soldats sont tombés lors des combats à Gaza. La semaine écoulée a été particulièrement difficile. Deux incidents à Jabalia et à Khan Younès illustrent la complexité de cette guerre, la plus longue de l’histoire de Tsahal.
Tsahal déploie cinq divisions dans cette opération, avec toutes ses brigades régulières de combat, ainsi que des brigades de réservistes. L’armée mobilise aussi l’armée de l’air, la marine, et les services de renseignement militaire (Aman) et du Shin Bet.
Le Hamas agit actuellement pour sa survie : il tente de préserver ses forces. Certains de ses membres se sont enfuis dans les zones humanitaires et se sont fondus dans la population civile. Il essaie également de maintenir son emprise sur les civils. Avec l’aide de l’ONU, et en exploitant cyniquement les médias internationaux, il cherche à provoquer une famine et empêche la distribution de nourriture, même avec l’aide américaine.
Sur le plan offensif, il privilégie les opérations souterraines via les tunnels. Il se déplace entre les points à travers ce qu’il reste du réseau souterrain. Le Hamas utilise les décombres comme points de sortie pour attaquer nos forces. Ainsi, lors de l’événement à Jabalia, un terroriste est sorti d’un tunnel sous un bâtiment détruit. Il a utilisé un étroit passage sous une poutre pour poser des explosifs, puis a attendu l’arrivée d’un convoi de Tsahal pour les déclencher. Bilan : trois soldats de la brigade Guivati tués, deux autres blessés. Le bilan aurait pu être encore plus lourd si la majorité des charges n’avait pas échoué à exploser.
Le lendemain, un officier réserviste a été grièvement blessé par un tir de sniper, le terroriste s’étant aussi caché dans les décombres d’un bâtiment avant de s’enfuir par un tunnel.
L’incident de vendredi matin s’est produit pendant une attaque de Tsahal. Les terroristes avaient placé un engin explosif au deuxième étage d’un bâtiment identifié comme un QG local du Hamas, sous lequel se trouvaient plusieurs puits de tunnels.
Sur le plan tactique, il n’y a aucune raison que Tsahal entre dans les bâtiments pour les nettoyer. Même si les tunnels doivent être localisés, cela peut être fait après démolition des structures. Tsahal sait forer autour des bâtiments pour localiser les tunnels et les inspecter de manière beaucoup plus sûre pour les soldats.
Il est temps que Tsahal et le système de sécurité lancent une action décisive, une percée stratégique pensée hors des sentiers battus.
Il est également temps que l’organisation dont la devise est « Par la ruse tu mèneras la guerre » (le Mossad) s’engage pleinement dans la mission, aux côtés des efforts du Shin Bet et de Tsahal. Le Mossad ne peut plus rester spectateur. Il est inadmissible que la direction du Hamas à l’étranger continue à gérer la guerre et à négocier les conditions de non-libération des otages depuis leurs hôtels, comme si de rien n’était.
Il est temps que Khalil al-Hayya, Khaled Mechaal, Jihad Taha et d’autres soient pourchassés. Ils auraient dû depuis longtemps être éliminés, tout comme tous les commandants du Hamas à Gaza doivent mourir de manière non naturelle.
Israël doit agir sur tous les fronts : au sol à Gaza, sous terre, et partout dans le monde où se trouvent des membres du Hamas, hauts dirigeants comme simples agents.
Le temps joue contre nous. Chaque jour de combat à Gaza augmente les risques pour nos forces et éloigne la possibilité de libérer les otages. Tsahal est conçu pour des guerres courtes, avec des victoires rapides et décisives. Actuellement, Israël souffre d’un mal chronique : son incapacité à vaincre un groupe terroriste que le Premier ministre Benjamin Netanyahou avait décrit comme « quelques Gazaouis en tongs avec des kalachnikovs ».
Israël, en revanche, répète toutes ses erreurs passées. Au lieu de proposer une alternative réelle au pouvoir du Hamas – comme des forces de police palestiniennes supervisées par l’Égypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite et les États-Unis – Netanyahou a choisi de donner des armes à des Gazaouis. Pas n’importe lesquels, mais à des clans et groupes criminels à tendance salafiste.
Israël refait l’erreur qu’elle avait commise en favorisant le Hezbollah au Liban, et en aidant à la création du Hamas à Gaza. Mais qu’importe ? On a déjà appris, et quand cela explosera en pleine figure, le gouvernement trouvera un chef du Shin Bet, un chef d’état-major, une conseillère juridique ou un autre général sur qui faire porter le chapeau.
Exactement comme il le fait maintenant pour la catastrophe du 7 octobre, ou pour les désastres de Meron et de l’incendie du Carmel.
L’opération « Chars de Guedéon » est à mi-parcours, selon le calendrier. Il est douteux que le système parvienne à atteindre les objectifs fixés.
Gaza n’est qu’un élément d’un puzzle complexe qui a vu l’affaiblissement considérable de nos ennemis sur sept fronts. Le Hamas n’est plus que l’ombre de lui-même. Le Hezbollah essaie de ressusciter en vain. Bachar el Assad est mort et son successeur cherche un terrain d’entente avec Israël. Les milices irakiennes sont paralysées. L’Iran n’a plus intérêt a bouger le petit doigt, et les Houthis ont perdu leurs ports, leur aéroport, les avions, quant à leurs missiles, ils ne sont pas comestibles, et la population aura du mal à survivre uniquement avec les slogans. C’est tout cela qu’il faut prendre en compte, dans les bilans.
JForum.Fr Avi Eshkenazi Maariv
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