Le Hamas ne veut clairement pas déposer les armes
par Khaled Abu Toameh
Selon le plan du président américain Donald Trump pour mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza, « toutes les infrastructures militaires, terroristes et offensives, y compris les tunnels et les installations de production d’armes, seront détruites et non reconstruites. Un processus de démilitarisation de Gaza sera mis en place sous la supervision d’observateurs indépendants, ce qui comprendra la mise hors service définitive des armes dans le cadre d’un processus de démantèlement convenu. »
Depuis l’annonce du plan, les responsables du Hamas ont toutefois souligné à plusieurs reprises que leur groupe terroriste, soutenu par l’Iran et qui a déclenché la guerre en attaquant Israël le 7 octobre 2023, n’a aucune intention de déposer les armes. Le Hamas souhaite manifestement conserver ses armes afin de poursuivre son djihad (guerre sainte) contre Israël et de garantir son contrôle permanent de la bande de Gaza.
« Si nous parvenons à créer un État palestinien souverain et indépendant qui préserve les droits du peuple palestinien, ces armes seront transférées à l’État palestinien et à son armée. » — Abdul Jabbar Saeed, membre du bureau politique du Hamas, arabi21.com, 16 octobre 2025.
Saeed a rejeté l’idée de déployer des forces internationales dans la bande de Gaza. Il a également rejeté l’idée d’exclure le Hamas de tout rôle futur dans la gouvernance de la bande de Gaza. « Écarter complètement le Hamas de la scène politique est impossible », a-t-il souligné.
L’implication du Qatar et de la Turquie dans la bande de Gaza est problématique, car ces deux pays ont toujours soutenu le Hamas. Ils continuent d’abriter plusieurs dirigeants du Hamas et se font passer pour ses avocats, défendant constamment le groupe terroriste tout en condamnant Israël.
Les Saoudiens et les Émiratis auraient informé l’administration Trump qu’ils réduiraient leur niveau d’engagement dans la mise en œuvre du plan Trump. Faisant référence au Qatar, ils ont averti que l’influence croissante des « pays qui déstabilisent la région » compromettrait la dynamique de prospérité prônée par Trump.
Une source saoudienne a averti que le Qatar devrait aider le Hamas à maintenir sa présence et à revenir au moment opportun.
Il convient de noter qu’en 2017, plusieurs pays arabes, dont l’Arabie saoudite, Bahreïn, l’Égypte et les Émirats arabes unis, ont décidé de rompre leurs relations diplomatiques avec le Qatar en raison du soutien apporté par l’État du Golfe aux groupes terroristes islamistes, en particulier aux Frères musulmans.
L’Arabie saoudite a déclaré avoir pris la décision de rompre ses relations diplomatiques en raison de « l’adhésion du Qatar à divers groupes terroristes et sectaires visant à déstabiliser la région », notamment les Frères musulmans, l’État islamique (ISIS) et des groupes soutenus par l’Iran dans la province orientale de Qatif, dans le royaume.
Le ministère égyptien des Affaires étrangères a accusé le Qatar d’adopter une « approche antagoniste » envers l’Égypte et a déclaré que « toutes les tentatives pour l’empêcher de soutenir les groupes terroristes ont échoué… » Au lieu d’insister pour que le Hamas dépose ses armes conformément au plan de Trump, ils parlent maintenant de la possibilité que le groupe terroriste « gèle » ses armes… Il convient de noter que le plan Trump ne parle pas d’un « gel » des armes du Hamas.
Bahreïn, pour sa part, a imputé sa décision de rompre ses relations diplomatiques à « l’incitation médiatique du Qatar, au soutien aux activités terroristes armées et au financement lié à des groupes iraniens pour mener des sabotages et semer le chaos à Bahreïn ».
Croire que le Hamas renoncera volontairement aux armes est illusoire. Pour le groupe terroriste, cela équivaudrait à un suicide. Les termes « démilitarisation » et « déradicalisation » n’existent pas dans le vocabulaire du Hamas.
Pire encore, quiconque croit que le Qatar et la Turquie forceront le Hamas à démanteler son infrastructure militaire vit dans un monde imaginaire.
Khaled Abu Toameh est un journaliste primé basé à Jérusalem.
Source: gatestoneinstitute.org
Sur la photo : un homme armé du Hamas se tient au milieu d’une foule de boucliers humains, à Deir el-Balah, dans la bande de Gaza, le 13 octobre 2025. (Photo de Bashar Taleb/AFP via Getty Images)
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