Le grand rabbin Yitzhak Yossef alerte la police

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Le grand rabbin Yitzhak Yossef alerte la police

Menace contre la procureure

La police israélienne a ouvert une enquête après la transmission d’une alerte grave en provenance de l’entourage de l’ancien grand rabbin d’Israël, Yitzhak Yossef. Selon des informations rapportées par la chaîne N12, un homme se présentant comme fidèle aurait sollicité, de manière explicite, « la permission » d’attenter à la vie de la conseillère juridique du gouvernement, la procureure générale Gali Baharav-Miara. Le signalement, décrit comme urgent, a été relayé aux forces de l’ordre par Yehuda Avidan, directeur général du ministère des Affaires religieuses, agissant au nom du rabbin Yossef.

Dans un courrier adressé au commissaire de police, Avidan indique avoir reçu « une demande urgente et précipitée » du bureau du rabbin, soulignant l’existence d’éléments laissant penser à « une menace réelle » et « susceptible de mettre immédiatement en danger » la vie de la haute magistrate. Selon les termes rapportés, l’alerte a été transmise « sur instruction » du ministre de la Justice et ministre par intérim des Services religieux, Yariv Levin, afin d’assurer un traitement prioritaire par les autorités compétentes.

L’épisode s’inscrit dans un climat politique et institutionnel déjà tendu. Les relations entre le gouvernement et sa conseillère juridique ont connu ces dernières semaines une nouvelle dégradation. Tandis que les ministres ont acté le principe de son limogeage, Gali Baharav-Miara a multiplié les démarches judiciaires, soutenant que la procédure visant à la démettre était entachée d’irrégularités, notamment en raison d’un conflit d’intérêts. Ce bras de fer, fortement médiatisé, polarise le débat public et met en lumière le rôle central de la conseillère juridique dans l’architecture de l’État de droit israélien.

Au-delà de la controverse institutionnelle, la séquence présente un enjeu sécuritaire immédiat. La demande adressée au rabbin — et qualifiée de « terrifiante » par certains proches — interpelle par sa nature : elle chercherait à conférer une forme de légitimation morale ou religieuse à un passage à l’acte violent. Le fait que l’entourage de Yitzhak Yossef ait choisi de saisir la police sans délai constitue un signal fort : la frontière entre débat politique, autorité spirituelle et sécurité publique doit demeurer étanche. En d’autres termes, aucune lecture idéologique ou confessionnelle ne saurait servir de caution à la violence.

Le rôle du ministère des Affaires religieuses et l’intervention de son directeur général ajoutent une dimension institutionnelle à l’alerte. En coulant la démarche dans un cadre administratif formel — courrier au commissaire, mention d’instructions ministérielles — les autorités religieuses affirment leur responsabilité civique : face à une menace, le canal approprié reste celui des forces de l’ordre. Cette mise en cohérence entre sphère religieuse et mécanismes étatiques de protection rappelle une évidence trop souvent bousculée dans les périodes de crispation politique : la sûreté des personnes publiques relève d’un impératif commun.

La suite dépendra de l’enquête policière désormais ouverte : identification du requérant, vérification de sa capacité et de son intention, analyse d’éventuels soutiens, et évaluation du niveau de risque. Dans l’immédiat, la priorité consiste à assurer la sécurité de la procureure générale et de son entourage, tout en évitant que l’émotion suscitée par l’alerte n’alimente des surenchères. Les autorités religieuses, en signalant la menace, et les autorités judiciaires, en la traitant, jouent ici des partitions complémentaires qui convergent vers un même objectif : prévenir l’irréparable.

Cet incident rappelle, enfin, la fragilité des digues civiques quand les tensions politiques montent. La critique — même sévère — des institutions est légitime dans une démocratie ; l’appel, explicite ou implicite, à la violence ne l’est jamais. Le fait qu’un fidèle s’adresse à une autorité religieuse pour obtenir une « permission » dit la responsabilité particulière des leaders spirituels : leurs mots pèsent, leurs gestes — ici, un signalement immédiat — sauvent potentiellement des vies. La clarté de ce geste trace une ligne nette : on débat par le droit, on protège par la loi, on proscrit la violence.

À mesure que l’enquête avancera, des précisions pourront éclairer l’ampleur réelle de la menace. Mais un point demeure acquis : en relayant l’alerte sans ambiguïté, l’entourage de Yitzhak Yossef et les responsables gouvernementaux impliqués ont choisi la voie de l’État de droit. Dans un contexte inflammable, c’est une décision qui compte.

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