Le message, posté sur X le 22 novembre dernier, a été vu plus de 42 millions de fois. La podcasteuse d’extrême droite Candace Owens, qui propage sur Internet des rumeurs concernant Brigitte Macron, assure désormais que le couple présidentiel a « commandité et financé » son assassinat. Elle aurait obtenu l’information par « un haut fonctionnaire du gouvernement français ». Le chef de l’Etat et son épouse, qui ont engagé cet été des poursuites contre l’influenceuse américaine, auraient confié la mission à « une petite équipe du GIGN ». Un Israélien ferait même partie du commando dont les plans étaient « formalisés ». Sa source lui aurait aussi confié que l’assassin de Charlie Kirk, Tyler Robinson, « s’est entraîné avec la 13e brigade de la Légion française ».
Dans les rangs de l’unité d’intervention de la gendarmerie nationale, beaucoup ont rigolé en découvrant ce message et leur supposée implication dans cette étrange mission. « On était obligé de rire parce que c’était énorme quand même ! C’est ridicule. Le problème, c’est que des gens peuvent y croire », explique à 20 Minutes une source proche du dossier. « Il faut savoir que cela ne correspond pas du tout à un emploi qui pourrait être fait par le GIGN, même sur des actions pilotées par l’Etat. On est une force de sécurité intérieure, rien de plus que ça. On a un cadre d’action, un contrat opérationnel. Et ça ne fait absolument pas partie de ce qui pourrait être demandé au GIGN », poursuit notre interlocuteur.
« Une unité connue à l’international »
Si le gouvernement français avait vraiment fomenté un complot visant à tuer une podcasteuse américaine, il se serait davantage tourné vers un service comme la DGSE, habitué à opérer clandestinement. Selon notre source, Candace Owens a parlé du GIGN « parce qu’on est une unité connue même à l’international ». « C’est une unité très suivie. Quand on parle du GIGN sur les réseaux sociaux, ça génère des likes, des partages. » Toujours selon ce bon connaisseur de l’unité d’élite de la gendarmerie, le GIGN n’a plus « de contact, d’échange », avec Israël depuis plusieurs mois et l’intensification du conflit israélo-palestinien. « On était sur du partage d’information, des choses comme ça, mais ça n’a jamais été au-delà. »
Candace Owens écrit, dans un autre message posté sur X le 23 novembre, que « ce n’est pas un hasard si les légionnaires français se sont entraînés pendant trois semaines aux États-Unis » avec des Marines américains. « Une fois ces trois semaines en Californie terminées, un autre exercice d’entraînement militaire a débuté aux côtés de civils au camp Riley, dans le Minnesota. Des légionnaires français ont participé à l’assassinat de Charlie Kirk », un militant américain ultraconservateur. « Ils n’étaient pas les seuls, mais ils y ont participé. »
La Légion étrangère dément son implication
« Il n’y a pas eu d’entraînement de la Légion étrangère au camp Riley dans le Minnesota entre le 25 août 2025 et le 10 septembre 2025 », indique le centre médias du ministère des Armées et des Anciens combattants, contacté par 20 Minutes. « Tyler Robinson n’a jamais fait partie des effectifs de la Légion étrangère. S’il n’a pas servi dans une unité militaire américaine, il ne peut pas avoir été amené à s’entraîner avec la Légion étrangère française », précise-t-il.
Sorti brillamment du lycée en 2021, Tyler Robinson a brièvement étudié à l’université dans l’Utah, avant de bifurquer vers un programme d’apprentissage en électricité dans un établissement technique près de chez lui, le Dixie Technical College. Les médias américains n’ont jamais évoqué son passage dans l’armée.
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