Le chef de l’armée israélienne annule sa visite aux États-Unis
Le très influent chef d’état-major des Forces de défense israéliennes, le lieutenant-général Eyal Zamir, a reporté une visite officielle aux États-Unis initialement prévue ce mardi. Cette décision, apprise en exclusivité par The Post, reflète l’impasse persistante dans les pourparlers visant à instaurer un cessez-le-feu durable à Gaza. Faute d’avancées tangibles sur ce terrain, Zamir a jugé nécessaire de rester sur le terrain national plutôt que de participer à un agenda diplomatique à l’étranger.
Le voyage devait comprendre la présence de Zamir à la cérémonie du départ à la retraite du général Michael Erik Kurilla, commandant du CENTCOM (Commandement central américain) basé à Tampa, en Floride. Par ailleurs, plusieurs réunions étaient planifiées à Washington, incluant des entretiens au Pentagone avec les responsables de la défense et des services de renseignement américains, ainsi que des rencontres avec des représentants d’organisations juives. Ces discussions avaient pour objectif de tirer les leçons de l’opération « Rising Lion » et de renforcer la coordination opérationnelle entre Tsahal et les forces américaines.
Depuis 2021, Israël relève de la zone de responsabilité du CENTCOM, et une relation de travail particulièrement étroite s’était nouée entre Zamir et Kurilla. Ce dernier, qui s’apprête à passer le commandement plus tard dans le mois au vice-amiral Brad Cooper, était cependant venu pour une ultime visite de consultation en Israël. Quelques heures après son arrivée, le général Kurilla s’est rendu pour la première fois au Mur Occidental (Kotel) dans la Vieille Ville de Jérusalem. Accompagné du rabbin Shmuel Rabinowitz et du directeur de la Fondation du Patrimoine Mordechai Eliav, il y a prié pour les soldats israéliens et américains, le retour des otages, et pour la paix bilatérale. Il a inséré un message entre les pierres du Mur, et dans le livre d’or, il a écrit : « Merci pour cette visite fantastique au Mur Occidental. Puissiez‑vous trouver la paix. » Bien qu’il s’agissait de son 40ᵉ voyage en Israël, ce fut sa première apparition sur le site le plus sacré du judaïsme. Selon les personnes présentes, Kurilla aurait expliqué que « ma mère m’a toujours dit que Dieu me récompenserait pour mon soutien à Israël ». Il a également visité l’exposition multimédia « La Porte du Ciel » et exploré des fouilles datant du Second Temple situées sous la place.
Le Post révèle que Zamir avait conditionné son déplacement à l’émergence d’un cessez-le-feu durable à Gaza. Or, face à l’absence de progrès clair dans les négociations, et alors que la pression publique devenait plus forte en raison de la situation des otages, il a estimé que « sa place était ici ». Cette annulation constitue un message double : d’une part, elle souligne son attachement à maintenir un dialogue face à face avec les autorités américaines ; d’autre part, elle affirme que les obligations morales et opérationnelles priment sur le protocole diplomatique le plus prestigieux.
Lors d’une visite dans la bande de Gaza, ce vendredi, Zamir a déclaré aux commandants sur place que l’armée israélienne « continuerait d’exercer une pression incessante sur le Hamas jusqu’à ce que chacun de nos concitoyens rentre chez lui ». La situation reste préoccupante : environ 50 otages sont toujours détenus à Gaza, vivants ou décédés, et les familles manifestent presque quotidiennement devant les bâtiments gouvernementaux, réclamant des actions concrètes.
Malgré le report des réunions à Washington, les échanges se poursuivront au niveau technique : les officiers de liaison de la Direction de la planification de Tsahal et ceux de la Mission du ministère de la Défense à Washington maintiendront les discussions actuelles entre états‑majors. Par ailleurs, le vice-amiral Brad Cooper, qui prendra bientôt la relève de Kurilla à la tête du Commandement central, devrait relancer l’invitation à Zamir dès que les conditions s’y prêteront.
Cette décision à la fois stratégique et symbolique montre une hiérarchie claire des priorités : le désir de coordination internationale existe toujours, mais pas au détriment des responsabilités nationales dans une période de forte tension.
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