L’axe du terrorisme : des lettres secrètes révèlent le pacte de silence entre Assad et Sinwar

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Crédit : Porte-parole de Tsahal


Alors que le Hamas a nié vigoureusement tout lien entre l’organisation terroriste et le régime meurtrier d’Assad, de nouvelles lettres secrètes dévoilées aujourd’hui prouvent sans ambiguïté les relations existant entre eux — sous médiation de l’Iran et du Hezbollah. Ainsi, par exemple, Sinwar écrit à Haniyeh : « La Syrie est pour nous un terrain indispensable, une base-refuge. » Voici les citations et protocoles issus des documents révélés.

Lia Pohorils et Ido Bar-Nes, JDN

Le 8 décembre 2024, le régime d’Assad s’est effondré, après plus d’un demi-siècle au pouvoir. Un événement que le Hamas avait publiquement salué à plusieurs reprises dans des messages officiels. Aujourd’hui, près d’un an plus tard, des documents sont révélés pour la première fois, montrant l’importance que l’organisation terroriste accordait à sa coopération avec le président syrien qui a massacré ses propres citoyens.

Les lettres et protocoles, présentés par le renseignement militaire (Aman), comprennent plusieurs conversations et échanges entre hauts responsables du Hamas — Yahya Sinwar et Ismaïl Haniyeh — et Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, ainsi que Saïd Izadi, chef de la « Division Palestine » des Gardiens de la Révolution iraniens, éliminé lors de l’opération ‘Am keLavi’.

Ainsi, dans une lettre de juillet 2022, Sinwar explique à Haniyeh, alors chef du bureau politique du Hamas installé au Qatar, que le Hamas n’a jamais réellement boycotté le régime d’Assad, et qu’il a toujours été traité correctement par lui : « Nous n’avons jamais décidé de boycotter le régime syrien. La direction du mouvement a quitté la Syrie par nécessité à l’époque, et ils nous ont toujours traités de la meilleure manière. »

Selon Sinwar, la rupture publique avec le régime résultait d’« impératifs de temps et de circonstances », et non d’une opposition idéologique. Dans le texte, il clarifie également l’intérêt stratégique de renouer pleinement avec Damas : « La Syrie est pour nous une arène indispensable, une base de refuge et un espace de construction et de déploiement. Par son intermédiaire, nous pourrons participer au programme de résistance de l’Axe de Jérusalem (l’axe iranien). »

Un mois plus tard a lieu une réunion officielle entre des responsables du Hamas, du Hezbollah et Izadi, centrée sur l’élaboration du mécanisme permettant de rétablir les relations entre le régime et l’organisation terroriste. Il y est également discuté d’un plan visant à réduire les critiques du public arabe et palestinien concernant la coopération avec Assad.

Selon le protocole de cette réunion, il est décidé d’inviter, à la première rencontre avec le président syrien de l’époque, d’autres acteurs palestiniens — afin de détourner l’attention du Hamas et de présenter la rencontre comme une initiative large, et non comme une démarche exclusive de l’organisation. Le document révèle aussi qu’il fut décidé que les réunions futures ne seraient plus couvertes par les médias.

Dans une lettre de septembre 2022, Haniyeh remercie Hassan Nasrallah pour avoir organisé la rencontre avec Assad, et en profite pour transmettre une demande au président : la libération de prisonniers palestiniens détenus en Syrie — afin de réduire les critiques publiques à l’égard du Hamas après la reprise des relations. Cependant, Haniyeh précise qu’il ne s’agit que d’un souhait, et non d’une condition pour la poursuite du partenariat avec Damas.

Un autre document, rédigé cette fois par un cheikh proche des dirigeants du Hamas, attaque violemment les pays arabes critiquant la normalisation avec Assad. Dans ce texte, il affirme que sans liens actifs avec l’axe iranien, le Hamas s’effondrerait.
« On attend du Hamas qu’il s’oppose à l’Iran en Irak, à Bachar Al-Assad et à son régime en Syrie, aux Houthis… On lui interdit d’entretenir toute relation d’amitié ou de coopération avec eux… C’est une régression stratégique qui, si elle est acceptée, ne peut mener qu’à l’effondrement du Hamas. », écrit-il.

Alors qu’en public, le Hamas s’était distancié du régime d’Assad à cause des massacres commis contre son peuple, en secret il s’employait activement à reconstruire son partenariat avec lui, tant que cela servait son intérêt stratégique. Selon Aman, ces révélations montrent que les hauts responsables du Hamas redoutaient profondément la chute du régime syrien, et soulignaient son importance pour l’ensemble de la puissance de l’axe iranien.

Le porte-parole arabe de Tsahal, le colonel Avichaï Adraee, a déclaré : « Les documents internes du Hamas révèlent l’étendue de son hypocrisie et de sa duplicité : en public, le Hamas s’est désolidarisé du régime défunt d’Assad après sa chute pour obtenir la sympathie du monde arabe et du peuple syrien, alors qu’en secret il œuvrait à établir un partenariat stratégique avec le président syrien qui massacra brutalement son peuple. Voilà le Hamas : terrorisme, dépravation et mensonges. »

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