1.161 km/h: Bombardier fait voler l’avion civil le plus rapide du monde depuis le Concorde (mais Dassault prépare la riposte)
Fabriqué par le canadien Bombardier, le jet d’affaires peut atteindre Mach 0,94 et prendre le titre d’avion le plus rapide de la planète hors appareils supersoniques.
La course à la vitesse est-elle de retour dans l’aérien? Outre différents projets plus ou moins avancés d’avions civils supersoniques, le canadien Bombardier est en passe de commercialiser son dernier bébé capable de voler à 1.161 km/h en vitesse maximale.
Baptisé Global 8000, ce jet d’affaires qui vient de boucler son vol inaugural peut en effet atteindre Mach 0,94 et ainsi devenir l’avion civil le plus rapide de la planète depuis la mise au rebut du Concorde. Il a par ailleurs dépassé la vitesse du son (1.240 km/h) lors de ses essais.
Le « Global 8000 est l’avion d’affaires le plus rapide jamais conçu. Vous pouvez maintenant voler plus vite, ce qui vous assure quelque chose qui vous manque toujours, du temps. Avec un rayon d’action de 8.000 milles marins, (il permet) de voyager plus rapidement, plus loin et avec un confort inégalé par tout autre avion d’affaires », se félicite l’industriel.
Pour autant, les spécialistes de l’aéronautique rappellent avec malice que d’autres appareils civils non supersoniques ont déjà atteint cette vitesse et même dépassé la vitesse du son (dans des conditions particulières) comme le Boeing 727 ou le 787 Dreamliner. Mais la vitesse de croisière conventionnelle de ces avions reste inférieure à celle du Global 8000 qui sera comprise entre 0,85 et 0,90 Mach.
Près de 15.000 kilomètres de rayon d’action
Bombardier met également en avant l’autonomie de l’appareil (qui) « le place en tête de l’industrie et permet de relier des dizaines de milliers de destinations populaires – dont de nouvelles liaisons très long-courriers, telles que Dubaï à Houston, Singapour à Los Angeles et Londres à Perth, parmi tant d’autres ».
Son rayon d’action est de 14.800 kilomètres et il sera capable se poser sur de petites pistes d’aéroports qui sont généralement accessibles aux jets plus petits.
Tout comme le luxe de son intérieur qui « ne ressemble à rien d’autre dans l’industrie. La cabine a été conçue pour maximiser le confort, la santé et la productivité des passagers », souligne le canadien. L’avion peut embarquer 19 passagers.
Il se démarque également en permettant « l’altitude cabine la plus basse de l’industrie (2.900 pieds) pour vous aider à vous sentir plus confortable surtout lors de vols long-courriers ».
« Voir ce premier avion prendre son envol est une autre étape importante de ce parcours qui redéfinira le paysage de l’aviation d’affaires », commente Stephen McCullough, vice-président principal Ingénierie et développement de produits chez Bombardier. Sa commercialisation pourrait débuter cette année à un prix qui n’a pas encore été communiqué.
Dassault Aviation prépare la riposte avec le Falcon 10X
Avec cet appareil, Bombardier (le numéro un mondial) entend faire la différence avec son challenger français Dassault Aviation sur le marché des « gros » jets. Dans son catalogue, le constructeur propose le Flacon7X qui vole à Mach 0,9. Mais le fabricant du Rafale prépare la riposte avec le futur Falcon 10X qui est annoncé entre Mach 0,92 et 0,93.
Il faut dire que malgré les critiques, le marché mondial des jet d’affaires se porte bien: 34,9 milliards de dollars en 2024 (contre 31 milliards en 2023) et une prévision de 55 milliards de dollars pour 2034, soit une croissance annuelle de 4,8%, selon Global Market Insights.
D’autant plus qu’ »environ un tiers des flottes d’avions d’affaires actuellement en exploitation ont plus de 10 ans, ce qui incite les exploitants et les prestataires d’affrètement à investir dans des programmes de modernisation de leur flotte et à améliorer les capacités de leur flotte. Ce facteur devrait stimuler la croissance du marché », estime une étude de Mordor Intelligence.
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