Dans son offensive lancée contre l’Iran, l’armée israélienne mise sur sa puissance aérienne, notamment sur sa version du F-35 américain, baptisée F-35I «Adir». Israël possède une quarantaine d’exemplaires de cet avion de chasse ultraperformant.
Conçu par Lockheed Martin pour éviter les radars ennemis, le F-35I «Adir» combine furtivité, collecte massive de données, et capacités d’attaque électronique. Il peut repérer et neutraliser rapidement les systèmes de défense adverses, tout en partageant ces informations avec d’autres appareils.
Contrairement aux autres clients du F-35, qui dépendent des cycles de mise à jour logicielles imposés par les Etats-Unis, l’armée israélienne peut adapter librement les logiciels de ses appareils, intégrer ses propres systèmes (cybersécurité, guerre électronique, etc.) et ajuster les données de mission. Une flexibilité cruciale en opération.
Selon les bilans communiqués par l’armée israélienne et par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), ces frappes ont été efficaces. L’Iran, de son côté, affirme avoir abattu quatre avions israéliens, sans toutefois fournir de preuves. Cette «campagne (est) la plus difficile jamais menée par des F-35», estime Justin Bronk, expert en aviation militaire au Royal United Services Institute, auprès de Business Insider.
REVUE CAPITAL. Dans un contexte géopolitique toujours marqué par la guerre en Ukraine, la dépendance vis-à-vis des Etats-Unis en matière d’armement inquiète de plus en plus. Mais Donald Trump est-il réellement en mesure d’immobiliser les avions de combat F-35 européens ?
D’un simple clic de Donald Trump, les F-35 européens cloués au sol ? C’est le scénario catastrophe redouté par certains pays qui ont opté pour l’avion de combat américain et qui craignent de voir immobiliser leurs appareils en cas de désaccord avec Washington sur leur utilisation. Comme le précisent Les Echos, quelque 1 100 F-35 ont été commandés par le Danemark, le Royaume-Uni, l’Italie, la Norvège, la Finlande, les Pays-Bas, la Belgique, la Pologne, la Suisse et l’Allemagne, et dernièrement, la Roumanie.
Selon une idée, largement diffusée sur les réseaux sociaux, Washington pourrait immobiliser d’un simple clic, ces F-35 grâce à une «porte dérobée», possiblement dissimulée au sein de ses 8 millions de lignes de code. Cette possibilité a déjà conduit certains politiciens allemands et canadiens à reconsidérer l’achat de F-35. Mais qu’en est-il réellement ? L’existence de cette fameuse «porte dérobée» est régulièrement démentie par les clients du F-35, souligne le journal économique.
Un écosystème informatique complexe
«Je n’ai pas connaissance d’un bouton jaune aux Etats-Unis qui permettrait de mettre au sol les F-35 de tel ou tel pays», affirmait ainsi le chef de la Défense des forces armées belges, le général Frederik Vansina, dans le journal L’Echo. «Nous n’avons aucune indication que cela est possible et nous savons quand même ce qu’il y a dans nos avions. Les F-35 ne sont pas des avions téléguidés», assurait-il.
Cependant, le F-35, conçu par l’entreprise américaine Lockheed Martin, repose sur un écosystème informatique complexe essentiel à son fonctionnement. Un centre informatique, situé sur la base américaine d’Eglin, en Floride, permet ainsi de gérer à distance les opérations de maintenance et de mise à jour. Ce centre névralgique gère les données envoyées par les avions et l’envoi des mises à jour pour l’avion et ses armements, mais aussi les besoins de pièces de rechange à travers le monde, expliquent nos confrères.
Mainmise des Etats-Unis
En théorie, ce système pourrait donc envoyer un virus capable d’immobiliser les avions. Le F-35 est toutefois capable d’opérer jusqu’à 30 jours, sans avoir besoin de se connecter au système de maintenance. Mais une autre contrainte restreint encore davantage l’autonomie des clients du F-35 : il s’agit de la préparation des fichiers informatiques de données de mission (MDF).
Tous ces fichiers doivent en effet être réalisés et testés sur la base d’Eglin, par des équipes des forces armées concernées envoyées sur place, mais sous le contrôle de leurs homologues américains, précisent Les Echos. Cette mainmise des Etats-Unis sur la préparation des missions de combat et sur les données permet ainsi à Washington de s’assurer que l’utilisation des F-35 est toujours conforme à l’intérêt national.
La source de cet article se trouve sur ce site