En Israël, comme en Ukraine, la guerre des drones est avant tout une guerre d’innovation. Outre les missions habituelles des engins-kamikazes, ciblant les troupes comme le matériel ou les infrastructures, les drones peuvent aussi être utilisés pour larguer des herses, des mines, couler des navires, sauver des soldats ou même faire prisonniers des ennemis.
SELON SLATE.FR. EN UKRAINE : « Pour la première fois, une vidéo documente un drone-kamikaze FPV (en vue subjective) submersible, alors qu’il s’apprête à détruire une passerelle russe en bois sur une rivière du front dans l’oblast de de Kharkiv (nord-est de l’Ukraine).
L’engin en question, surnommé «Shrike Special Edition», n’est pas un drone ordinaire, explique le magazine américain Forbes. Développé par les Ukrainiens, il peut atterrir sur l’eau, s’immerger, rester caché sous la surface, puis réapparaître pour attaquer. Cette capacité avait été dévoilée dès février 2025 par l’expert militaire ukrainien Serhiy «Flash» Beskrestnov, qui avait alors présenté un prototype capable de se tapir dans des mares, lacs ou cratères inondés, hors de portée des regards et des radars russes.
La vidéo, publiée par le bataillon Northern Eagles de la 151ᵉ brigade motorisée de l’armée de terre ukrainienne, montre une passerelle de fortune construite par les troupes russes. Faite de trois troncs d’arbres posés sur les vestiges d’un pont détruit, elle permet aux troupes d’infanterie de franchir la rivière. Le drone, immergé à proximité, s’en approche et explose soudainement, pulvérisant l’ouvrage. Un message accompagnant la séquence appelle aux dons pour financer de nouveaux drones de ce type.
Pourquoi déployer une technologie aussi avancée pour détruire une passerelle aussi vétuste? Plusieurs hypothèses circulent: le Shrike attendait peut-être des soldats russes pour une attaque plus spectaculaire, mais, à court de batterie, l’opérateur aurait préféré le faire exploser plutôt que de risquer sa capture. Il est également possible qu’il ne s’agisse ici que d’un galop d’essai pour vérifier, en conditions réelles, la capacité du drone à frapper une cible aquatique, sans la présence de troupes ennemies pour ne pas compromettre la mission.
Un engin complet
Si la destruction de trois troncs d’arbre jetés en travers d’un cours d’eau n’est pas un revers stratégique pour la Russie, la démonstration de la technologie est plus importante qu’il n’y paraît. Un drone capable de frapper sous l’eau ouvre la voie à des attaques contre des cibles bien plus importantes comme des piles de ponts ou des sous-marins ennemis.
Ces drones d’un nouveau genre ont tout pour eux: une fois submergés, ils échappent aux radars et aux outils de surveillance classiques. Polyvalents, ils peuvent être utilisés en embuscade, pour miner des passages ou préparer des attaques coordonnées. Il ne faut pas non plus négliger le rôle dissuasif de cette technologie, qui oblige l’ennemi –par sa simple existence– à surveiller désormais la surface et les fonds aquatiques.
L’apparition de ces drones FPV amphibies n’est pas un hasard. L’Ukraine, pionnière dans l’emploi massif de drones bon marché, a commandé plus de 1.500 Shrikes classiques dès 2023. Leur version submersible, si elle reste marginale, pourrait rapidement se multiplier, tant la complexité technique reste modérée et l’avantage tactique évident. Déjà extrêmement efficaces en mer Noire grâce à ses drones, l’armée ukrainienne vient de doter son arsenal d’un nouvel atout non négligeable ».
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