L’AP vend des photos d’un photojournaliste identifié comme un terroriste du Hamas, embrassé par Sinwar
L’Associated Press vend des photos d’un photojournaliste de Gaza qu’Israël a identifié comme un terroriste du Hamas, a révélé une enquête d’HonestReporting mardi (6 mai), dans ce que les experts juridiques considèrent comme un soutien matériel/financier à une organisation terroriste étrangère désignée, en violation de la loi américaine qui interdit une telle conduite.
Hassan Eslaiah a été pris pour cible et blessé lors d’une frappe israélienne sur le sud de Gaza début avril, l’armée israélienne l’ayant publiquement identifié comme un membre de la brigade Khan Younis du Hamas qui se faisait passer pour un journaliste.
Cela n’aurait pas dû surprendre l’AP, qui a officiellement coupé les ponts avec le pigiste gazaoui après notre révélation de novembre 2023 sur son infiltration en Israël lors du massacre du 7 octobre, qui a également mis en lumière une photo de l’ancien chef du Hamas Yahya Sinwar l’embrassant sur la joue.
Cependant, l’agence propose toujours à la vente sur sa plateforme mondiale plus de 40 photos prises par Eslaiah à l’intérieur de Gaza durant les mois d’octobre-novembre 2023. Leurs prix varient entre 35 et 495 dollars américains.
HonestReporting a contacté AP pour obtenir un commentaire.
Hassan Eslaiah (à droite) avec l’ancien chef du Hamas Yahya Sinwar (à gauche)
Il est intéressant de noter que les photos spécifiques d’Eslaiah sur les atrocités du 7 octobre en Israël ont été supprimées de la plateforme, qui dessert des centaines de médias dans le monde entier.
On ignore si Eslaiah perçoit encore des royalties lors de l’achat de ses photos restantes, mais le fait qu’il soit crédité par un média respecté est certainement un atout pour sa réputation. Quoi qu’il en soit, AP peut encore tirer profit de sa propagande en faveur du Hamas :
Questions juridiques
Il est inquiétant de constater que le personnel de l’AP semble avoir été au courant des liens d’Eslaiah avec le Hamas des années avant le 7 octobre 2023. Selon des documents publiés dans le cadre d’un procès américain début avril, ils s’inquiétaient de sa fiabilité depuis 2018, mais ont quand même utilisé son travail.
AP est également la seule agence occidentale à continuer de diffuser les articles douteux d’Eslaiah. Reuters et Getty Images ont supprimé ses contenus grâce aux campagnes publiques d’HonestReporting, qui se sont avérées efficaces avant même sa confirmation comme membre du Hamas.
Mais maintenant, l’AP doit s’expliquer et suivre son exemple. Il ne s’agit plus seulement d’une violation éthique, mais peut-être aussi d’une violation légale, surtout si les autorités américaines déterminent qu’Eslaiah est suffisamment lié au Hamas et/ou à des actes terroristes.
Des experts juridiques ont déclaré à HonestReporting qu’en achetant le contenu d’Eslaiah, AP pourrait bien enfreindre directement les lois antiterroristes ou les sanctions financières appliquées par l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) des États-Unis. Ces lois interdisent les transactions avec des entités ou des personnes figurant sur des listes liées au terrorisme, et ces réglementations s’étendent aux paiements pour du contenu ou des biens. La violation des sanctions de l’OFAC est passible de sanctions civiles et pénales, notamment de lourdes amendes et d’une peine d’emprisonnement. L’achat du contenu et la poursuite de la publication du travail d’Eslaiah, avec mention directe de la source, peuvent également constituer une violation de l’article 2339B du Titre 18 du Code des États-Unis, qui érige en infraction fédérale le fait de fournir sciemment un soutien matériel ou des ressources à une organisation terroriste étrangère.
En décembre 2023, suite à la révélation par HonestReporting de l’existence de photojournalistes infiltrés en Israël le 7 octobre, 14 procureurs généraux ont écrit une lettre au New York Times, à AP, à CNN et à Reuters les dénonçant pour avoir recruté des personnes liées au Hamas et leur rappelant que fournir un soutien matériel aux terroristes et aux organisations terroristes est un crime.
La lettre mentionne spécifiquement le cas de Hassan Eslaiah et se termine en appelant les médias à « veiller à prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher vos organisations de conclure des contrats avec des membres d’organisations terroristes. Nous vous exhortons fermement à veiller à ce que vos pratiques de recrutement soient conformes aux lois interdisant le soutien matériel aux organisations terroristes. »
Il serait peut-être temps que la procureure générale des États-Unis, Pam Bondi, s’y intéresse.
AP est basé à New York. Le procureur général envisagera-t-il la possibilité que, malgré cet avertissement, AP ait pu apporter un soutien matériel à une organisation terroriste, même en continuant à présenter le « travail » d’un membre présumé du Hamas qui aurait pu s’en servir comme couverture ?
Nous pensons que la réponse est claire, si ce n’est juridiquement, du moins moralement. AP devrait agir comme il se doit, présenter ses excuses et supprimer tout le contenu d’Eslaiah, à moins de vouloir continuer à être associé à un « journaliste » lié au terrorisme.
JForum.fr avec HonestReporting
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