Le problème de l’antisémitisme sur TikTok
Les termes « génocide », « camps de concentration », « famine » et « crimes de guerre » sont largement utilisés contre Israël sur Instagram, TikTok et d’autres plateformes. Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg auquel Israël et le peuple juif sont confrontés: la prochaine génération d’antisémitisme.
par Ariel Kahana
À l’issue de sa visite à Washington cette semaine, Netanyahou a déclaré : « L’antisémitisme s’intensifie, en premier lieu à cause de la campagne de haine organisée et largement financée en ligne. Nous le combattrons comme nous l’avons fait sur d’autres fronts. »
Il a prononcé ces mots lors d’une cérémonie commémorative à l’ambassade d’Israël à Washington, en hommage à Yaron Lischinsky et Sarah Milgram, deux membres du personnel de l’ambassade assassinés à proximité cinquante jours plus tôt. Tout au long de sa visite, Netanyahou a réitéré ce message.
Elias Rodriguez, un jeune homme d’origine portoricaine qui a assassiné le couple dans le centre-ville de Washington, est clairement perçu comme le produit de l’incitation antisémite généralisée sur les réseaux sociaux. Mais cela ne s’arrête pas là. La haine se répercute dans les médias grand public, est renforcée par des contenus pseudo-universitaires et par des rapports apparemment factuels de l’ONU.
Yaron Lischinsky et Sarah Milgram. Photo : AFP
Rodriguez fait partie de la frange « woke » ou d’extrême gauche. Il a assimilé les théories du complot qu’il a vues et lues, et les a traduites en balles. Il a acheté légalement l’arme à Chicago. Il a découvert en ligne l’événement « Jeunes diplomates » organisé par l’American Jewish Committee (AJC) et, une fois celui-ci terminé, il a abattu le couple.
Rien ne prouve qu’il ait été envoyé par un État étranger, bien qu’il ait refusé de coopérer avec les enquêteurs. Il est important de noter que les balles ne proviennent pas uniquement de l’extrême gauche. L’attentat antisémite le plus meurtrier aux États-Unis ces dernières années, au cours duquel 11 Juifs ont été assassinés en 2018, a été perpétré par un néonazi.
Plus récemment, Tucker Carlson a accordé une interview sans complaisance au nouveau président iranien, Massoud Pezeshkian. C’était comme si CBS avait donné une tribune à Joseph Goebbels juste après la Seconde Guerre mondiale.
Le président iranien en entretien avec Tucker Carlson
Cela ne s’est pas produit à l’époque, mais c’est le cas aujourd’hui. Et ce n’est que le début de ce à quoi Israël et le peuple juif sont confrontés. Alors que Netanyahou rendait hommage au couple assassiné, des haut-parleurs diffusaient des slogans antisémites à la sortie de l’ambassade. Ces mêmes slogans qui dominent X, TikTok, Instagram et d’autres plateformes, accusant Israël seul de génocide, d’exploitation de camps de concentration, de famine, de crimes de guerre et autres crimes rituels modernes.
Devant l’ambassade du Soudan, à seulement dix minutes à pied de celle d’Israël, aucune manifestation de ce genre n’a lieu. Au Soudan, des millions de personnes ont été déplacées, affamées et des dizaines de milliers tuées dans une guerre insensée. Mais comme les Juifs ne sont pas impliqués, cela n’a aucun intérêt. Quand les Juifs ne sont pas impliqués, il n’y a pas d’indignation. Les factions belligérantes au Soudan peuvent s’entre-tuer sans être inquiétées. Ni les médias internationaux ni les influenceurs des réseaux sociaux ne s’en soucient.
C’est pourquoi seuls les représentants d’Israël, à Washington et dans le monde, sont traités de cette manière. Seules les communautés juives, aux États-Unis et en Occident, sont contraintes de vivre sous haute surveillance. Ce n’est pas un hasard. Il y a une volonté et un financement derrière tout cela. L’Iran et le Qatar contribuent certainement financièrement et technologiquement à cette campagne. D’autres le font probablement aussi. Dévoiler leur identité et leur mode de fonctionnement sera essentiel à la bataille imminente d’Israël – une bataille pour sa survie.
Sans légitimité occidentale, notamment américaine, Israël risque de graves problèmes. C’est pourquoi ce combat doit être le prochain. Et le premier champ de bataille est TikTok. Le président Donald Trump devrait bientôt annoncer l’avenir de la plateforme chinoise, qui est un important vecteur de contenus antisémites.
Avant de prendre cette décision, les représentants israéliens présents à la cérémonie commémorative de l’ambassade devraient l’exhorter à exiger la suppression des algorithmes qui alimentent la haine contre Israël comme condition à toute vente de la plateforme.
Il faut reconnaître à Trump qu’il mène déjà une lutte acharnée contre la montée de l’antisémitisme aux États-Unis. Compte tenu des nombreux accords conclus avec Netanyahou lors de leur visite à Washington, il est probable qu’il réponde également à cet appel.
Source: ILH
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