L’Ambassadeur de France dans le Journal Haaretz. « La décision de mon pays est loin d’être une « victoire contre le terrorisme ».

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L’Ambassadeur de France en Israël (Page Opinion de Haaretz) : « L’annonce par le président français Emmanuel Macron de la reconnaissance imminente d’un État palestinien par la France a suscité un large débat, accompagné de vives critiques en Israël. Je souhaite expliquer pourquoi cette décision de mon pays est loin d’être une « victoire contre le terrorisme » et représente au contraire un investissement dans la sécurité à long terme d’Israël et de toute la région.

Depuis le 7 octobre 2023, suite au massacre antisémite perpétré par le Hamas et au sort horrible des otages, qui prolonge le cauchemar, une guerre fait rage à Gaza, dans une impasse.

Il ne s’agit pas d’une de ces courtes batailles qu’Israël a menées – à plusieurs reprises – et qui ont réussi à modifier son équilibre sécuritaire. Il ne fait aucun doute qu’il s’agit désormais d’une guerre qui nuit bien plus à Israël qu’elle ne contribue à sa sécurité, et qui menace de dégénérer en un conflit perpétuel.

Le Hamas, qui nie le droit d’Israël à l’existence et est responsable de l’attaque antisémite la plus grave depuis l’Holocauste, a échoué dans son pari initial à Gaza. Il n’a pas réussi à déclencher la confrontation totale avec Israël qu’il avait imaginée, et les alliés qu’il espérait voir se rallier à ses côtés ont subi de lourdes pertes. Le Hamas n’a apporté que destruction et souffrance aux Gazaouis comme aux Israéliens. Aujourd’hui, plus personne ne peut lui venir en aide, et le monde entier lui tourne le dos.

La France a remporté un succès diplomatique sans précédent à New York : l’isolement complet du Hamas sur la scène internationale. Pour la première fois depuis le 7 octobre, un document initié par une coalition d’États musulmans et arabes a été présenté à l’ONU. Ces pays – dont l’Arabie saoudite, l’Égypte, la Jordanie et même le Qatar – ont explicitement condamné le groupe terroriste et appelé à son désarmement et à son exclusion de tout accord futur concernant Gaza.

Plus significatif encore, dans le texte final adopté à l’issue de la conférence, ces pays ont déclaré leur intention de normaliser leurs relations avec Israël et de participer, aux côtés d’Israël et d’un futur État palestinien, à une organisation régionale commune.

Cependant, le changement de position de ces pays, qui restaient à l’écart il y a un an seulement et sont aujourd’hui prêts, avec de nombreux pays européens, à s’engager à stabiliser et à reconstruire Gaza sans le Hamas, découle également de leur besoin crucial de mettre fin à la catastrophe humanitaire qui sévit dans la bande de Gaza. Ils ne le feront pas sous le feu des attaques, et certainement pas sous occupation.

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