L’ambassadeur américain arrive au procès de Netanyahou

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L’ambassadeur américain arrive au procès de Netanyahou

Soutien américain à Netanyahou

Soutien américain remarqué au procès de Netanyahou
Le 16 juillet, une scène inhabituelle s’est déroulée au palais de justice de Tel-Aviv. Mike Huckabee, ambassadeur américain en Israël, y a fait une apparition remarquée pour soutenir publiquement le Premier ministre Benjamin Netanyahou, actuellement jugé pour corruption. Ce geste, qui s’inscrit dans un contexte politique et diplomatique tendu, a ravivé les débats autour du procès du dirigeant israélien et mis en lumière l’implication croissante des États-Unis dans une affaire strictement interne.

Huckabee n’a pas fait mystère de ses intentions. En qualifiant les poursuites contre Netanyahou de « chasse aux sorcières », il a repris mot pour mot le vocabulaire de Donald Trump, son allié politique et ancien président des États-Unis. « Le président comprend ce que traverse Netanyahou, c’est quelque chose qu’il ressent personnellement », a déclaré Huckabee devant la presse. Il faisait allusion aux accusations portées contre Trump dans son propre pays, qu’il a toujours décrites comme politiquement motivées.

Cette prise de position s’inscrit dans la lignée des déclarations faites en juin par Donald Trump lui-même. Sur sa plateforme en ligne, le milliardaire américain avait appelé à l’annulation pure et simple du procès de Netanyahou ou à l’octroi d’une grâce. Dans un message particulièrement véhément, il dénonçait les chefs d’accusation – qu’il a tournés en dérision – comme étant dérisoires : « Cigares, poupée Bugs Bunny… ». Pour Trump, le Premier ministre israélien est un héros injustement ciblé pour des raisons politiques.

L’intervention de Huckabee n’a pas manqué de susciter la controverse. Si certains soutiens de Netanyahou ont salué cette marque de solidarité, d’autres figures politiques israéliennes y ont vu une ingérence déplacée. Des critiques ont rappelé que le procès du Premier ministre relève d’une question de souveraineté nationale, sur laquelle aucun État étranger – même allié – ne devrait se prononcer.

Sur le plan judiciaire, l’affaire jugée est connue sous le nom d’Affaire 1000. Elle concerne les relations de longue date entre Benjamin Netanyahou et le producteur hollywoodien Arnon Milchan. Le Premier ministre est soupçonné d’avoir utilisé sa fonction pour favoriser les intérêts de son ami, en échange de cadeaux luxueux, tels que des cigares et du champagne, pour des montants évalués à plusieurs milliers de shekels. Netanyahou rejette toutes les accusations, plaidant non coupable depuis le début du procès en 2020.

Lors de l’audience interrompue ce mercredi, le tribunal examinait précisément les circonstances dans lesquelles Arnon Milchan aurait sollicité l’aide des autorités israéliennes – dont Netanyahou – pour faire renouveler son visa américain en 2013-2014. Le producteur aurait également contacté Dan Shapiro, alors ambassadeur américain en Israël.

Lorsque le témoignage a commencé à évoquer des éléments sensibles liés aux activités sécuritaires de Milchan, le ministère de la Défense a demandé le huis clos. Peu après, l’audience a été suspendue, cette fois pour des raisons extérieures : des affrontements dans le sud de la Syrie entre forces gouvernementales et population druze ont entraîné une escalade, et Tsahal a réagi par une frappe ciblée sur un site militaire syrien à Damas.

Le cœur du débat judiciaire repose sur l’intention réelle de Netanyahou : a-t-il agi par amitié ou par devoir public ? Le procureur Yehonatan Tadmor s’est concentré sur ce point, évoquant notamment une interview donnée par Milchan en 2013, qui aurait contribué à lui faire perdre son visa. Le producteur avait alors multiplié les démarches pour obtenir une nouvelle autorisation de séjour, allant jusqu’à appeler Netanyahou. Ce dernier affirme ne pas se souvenir de cet appel précis, bien qu’il admette avoir été conscient de la situation à l’époque.

D’autres témoignages, comme celui de Hadas Klein – ex-assistante de Milchan devenue témoin de l’État – nuancent le rôle de Netanyahou. Selon elle, Milchan aurait contacté de nombreuses personnes, y compris des membres de l’entourage du Premier ministre, sans que celui-ci n’ait été personnellement impliqué de façon centrale.

Enfin, Netanyahou lui-même a souligné que Milchan avait aussi sollicité Shimon Peres sur une question similaire, preuve selon lui que ces démarches s’inscrivaient dans une logique dépassant les intérêts personnels. Il affirme n’avoir agi que dans l’intérêt national, et non pour aider un ami influent à titre privé.

L’intervention de Mike Huckabee aura donc servi à rappeler à quel point ce procès dépasse les frontières juridiques pour s’inscrire dans une bataille narrative et politique. Que ce soit par solidarité idéologique ou par stratégie diplomatique, l’alliance entre les droites israélienne et américaine s’est affichée sans détour.

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