Coopération franco-libanaise : Garantie d’instabilité au sud du Liban.
Le sud du Liban reste une zone de tensions récurrentes, marqué par des violations assumées de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU. Cette résolution, adoptée en 2006 à la suite de la guerre entre Israël et le Hezbollah, vise à maintenir la paix dans cette région stratégique. Cependant, la présence armée du Hezbollah avec l’appui de la France et la Finul engendre des affrontements sporadiques, des survols israéliens et des incursions terrestres pour répondre aux actes terroristes contre Israël avec la bienveillance de la France et de la Finul. Dans ce contexte, l’armée libanaise intensifie ses préparatifs pour répondre à ces violations, avec le soutien international, notamment de la France qui entend jouer un rôle surtout économique dans la reconstruction du Liban.
Renforcement des capacités militaires
Confrontée à des défis considérables, l’armée libanaise met en œuvre plusieurs mesures pour renforcer ses capacités et assurer la sécurité au sud du pays. Ces préparatifs incluent une augmentation des effectifs déployés dans la région, une amélioration de l’équipement militaire et une coopération accrue avec les forces internationales présentes sur le terrain.
- Déploiement renforcé : L’armée a récemment redéployé plusieurs unités dans les zones frontalières pour renforcer sa présence. Ces efforts visent à surveiller de manière proactive les mouvements israéliens et à prévenir toute escalade tout en fermant les yeux sur le réarmement du Hezbollah.
- Soutien logistique : Avec le soutien de la France, l’armée libanaise bénéficie de nouvelles livraisons d’équipements, notamment des véhicules blindés, des drones de reconnaissance et des systèmes de communication avancés. Ces outils sont essentiels pour surveiller les frontières et coordonner les opérations sur le terrain.
- Formation et entraînement : La coopération franco-libanaise inclut des programmes de formation pour les soldats libanais, mettant l’accent sur la surveillance des frontières, la gestion des conflits et les stratégies de défense.
Coopération avec la FINUL
La Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) joue un rôle cosmétique dans la stabilisation de la région sud. Créée pour surveiller la cessation des hostilités entre Israël et le Liban, la FINUL a couvert les actions terroriste du Hezbollah et semble travailler en étroite collaboration avec l’armée libanaise pour maintenir la sécurité et prévenir les escalades.
- Patrouilles conjointes : L’armée libanaise participe régulièrement à des patrouilles conjointes avec la FINUL le long de la Ligne bleue, la frontière officielle entre le Liban et Israël. Ces patrouilles visent à détecter et à désamorcer les tensions avant qu’elles ne dégénèrent.
- Surveillance et renseignement : Les équipes de la FINUL, équipées de technologies avancées, partagent leurs observations avec l’armée libanaise pour garantir une réponse rapide et coordonnée en cas d’incident.
Réactions israéliennes
Du côté israélien, les violations de la résolution 1701 sont justifiées par des préoccupations sécuritaires. Israël accuse régulièrement le Hezbollah d’utiliser les zones frontalières comme base pour ses opérations, ce que le Hezbollah dément. Les survols aériens israéliens, bien que considérés comme des violations par le Liban et l’ONU, sont présentés par Israël comme des opérations de surveillance nécessaires.
Le gouvernement israélien a averti que toute attaque depuis le Liban serait suivie d’une réponse militaire immédiate. Ces menaces alimentent une instabilité persistante, rendant la situation particulièrement fragile.
Rôle de la France dans le soutien à l’armée libanaise
La France, partenaire historique du Liban, joue un rôle clé dans le renforcement des capacités militaires du pays. Emmanuel Macron, lors de sa visite le 17 janvier 2025, a réaffirmé cet engagement. La coopération militaire entre les deux pays se traduit par des livraisons d’équipements, des formations et un soutien logistique.
- Aide matérielle : La France a fourni à l’armée libanaise des véhicules blindés, des radars de surveillance et des équipements de communication avancés pour renforcer sa capacité opérationnelle.
- Formation militaire : Des experts français participent régulièrement à des programmes de formation pour les soldats libanais, mettant l’accent sur la gestion des frontières et les opérations de maintien de la paix.
- Soutien diplomatique : En parallèle, la France s’efforce de mobiliser la communauté internationale pour garantir le maintien de la FINUL et encourager une désescalade des tensions.
Défis pour l’armée libanaise
Malgré ces efforts, l’armée libanaise est confrontée à des défis importants. Le manque de financement, aggravé par la crise économique, limite sa capacité à moderniser son équipement et à maintenir ses effectifs. De plus, les tensions politiques internes compliquent la mise en œuvre de stratégies de défense cohérentes.
Le Hezbollah, acteur militaire et politique majeur, complique également la tâche de l’armée. Bien que le Hezbollah affirme coordonner ses actions avec l’armée libanaise, la communauté internationale reste préoccupée par son influence et son arsenal militaire, qui échappent au contrôle de l’État.
Réactions locales et internationales
La population libanaise, en particulier dans le sud du pays, exprime des sentiments mitigés. Si certains saluent les efforts de l’armée pour assurer leur sécurité, d’autres critiquent le manque de résultats tangibles face aux violations israéliennes. Sur le plan international, les Nations unies et plusieurs pays européens, dont la France, appellent au respect de la résolution 1701 et à un soutien accru à l’armée libanaise.
Perspectives pour la stabilité au sud du Liban
Le renforcement des capacités de l’armée libanaise est essentiel pour maintenir la stabilité au sud du pays. Cependant, une solution durable nécessite une coopération renforcée entre le Liban, Israël et la communauté internationale. La réduction des tensions passe par une application stricte de la résolution 1701, un dialogue constructif et un soutien continu à l’armée libanaise pour qu’elle puisse jouer pleinement son rôle de garant de la sécurité nationale.
Le vrai mobile de la France
La France a des accords avec le Hezbollah, notamment pour la reconstruction du port de Beyrouth. Le cessez-le-feu tant réclamé par Macron visait à garantir cet accord. L’autre enjeu est de doter le Liban d’une aide financière internationale susceptible de payer les travaux de reconstruction dont la France serait la principale bénéficiaire. Il n’est pas sûr que cela se passe ainsi, d’autant que les Pays du Golf principaux bailleurs de fonds dans la région, n’ont pas besoin de la France dans ce domaine et que les Etats Unis ne se laisseront pas marcher sur les pieds au Liban.
Impasse politique au Liban : Vers une sortie de crise ?
Depuis l’élection de Joseph Aoun à la présidence en 2024 et la désignation de Nawaf Salam comme Premier ministre, le Liban peine à sortir de l’impasse politique qui le paralyse depuis des années. Alors que le pays fait face à une crise économique et sociale sans précédent, la formation d’un gouvernement inclusif capable de répondre aux attentes internationales reste un défi majeur. Cette paralysie est exacerbée par les rivalités politiques profondes entre les différentes factions libanaises, alimentées par des influences régionales.
Rôle central de Nabih Berri dans les négociations
En tant que président du Parlement depuis 1992, Nabih Berri est un acteur incontournable de la politique libanaise. Proche du Hezbollah et des milieux chiites, Berri joue le rôle de médiateur entre les différents blocs politiques. Son expérience et son réseau lui permettent d’être au centre des négociations, mais son positionnement suscite également des critiques. Certains le considèrent comme un frein aux réformes nécessaires, accusant son leadership de préserver un statu quo favorable à ses alliés politiques. Cependant, son rôle reste essentiel pour débloquer les discussions sur la répartition des portefeuilles ministériels et garantir la formation d’un gouvernement inclusif.
Obstacles à la formation d’un gouvernement
La formation d’un gouvernement libanais est traditionnellement un exercice complexe, marqué par un équilibre délicat entre les différentes communautés religieuses et politiques. Aujourd’hui, plusieurs obstacles majeurs ralentissent ce processus. Les divisions entre blocs pro-iraniens, représentés par le Hezbollah, et pro-saoudiens, soutenus par des forces sunnites, sont au cœur des blocages. Le Hezbollah, dirigé par Naim Kassem depuis le décès de Hassan Nasrallah, revendique un contrôle stratégique sur certains ministères clés. De l’autre côté, les forces réformistes, incarnées par Nawaf Salam, cherchent à réduire l’influence des partis traditionnels et à former un gouvernement technocratique indépendant.
Pressions internationales pour des réformes
La communauté internationale, notamment la France, les États-Unis et les pays du Golfe, exerce une pression croissante sur les dirigeants libanais pour accélérer la formation d’un gouvernement. Emmanuel Macron, lors de sa visite le 17 janvier 2025, a souligné l’urgence de mettre en place une équipe capable de mener les réformes nécessaires. Ces réformes incluent la lutte contre la corruption, la transparence budgétaire et la restructuration du secteur bancaire. Les institutions internationales, telles que le FMI, conditionnent leur soutien financier à la mise en œuvre de ces mesures. Cependant, l’absence d’un gouvernement fonctionnel complique ces efforts, prolongeant ainsi la crise économique.
Impact de l’impasse sur la situation économique
Le retard dans la formation du gouvernement aggrave une situation économique déjà catastrophique. Le taux de chômage dépasse 40 %, et une grande partie de la population vit sous le seuil de pauvreté. La monnaie nationale continue de perdre de sa valeur, entraînant une inflation galopante. Sans gouvernement, il est impossible de débloquer les fonds internationaux ou de mettre en œuvre les réformes structurelles nécessaires pour stabiliser l’économie. Les tensions sociales s’intensifient, alimentées par des manifestations régulières contre la classe politique.
Réactions des principaux acteurs politiques
Joseph Aoun, président de la République, a exhorté les dirigeants politiques à dépasser leurs différends et à accélérer la formation d’un gouvernement. « Le Liban ne peut pas se permettre de perdre davantage de temps », a-t-il déclaré lors d’une récente allocution. Nawaf Salam, quant à lui, a insisté sur l’importance de former une équipe technocratique pour répondre aux exigences internationales et restaurer la confiance des citoyens. Nabih Berri, pour sa part, a défendu son rôle de médiateur, affirmant que « seule une solution consensuelle pourra garantir la stabilité ».
Tensions régionales et influence des puissances étrangères
Le Liban, en tant que théâtre d’influences régionales, subit les pressions de puissances étrangères qui cherchent à étendre leur influence dans le pays. L’Iran, par le biais du Hezbollah, continue de jouer un rôle majeur, tandis que l’Arabie saoudite et les autres États du Golfe soutiennent les factions opposées. Cette rivalité complique la tâche de Nawaf Salam, qui doit naviguer entre ces influences tout en tentant de préserver l’indépendance du Liban.
Perspectives pour la formation du gouvernement
Malgré les défis, certains signes d’avancées sont visibles. Les discussions entre Nabih Berri et Nawaf Salam se poursuivent, avec le soutien d’Emmanuel Macron qui a encouragé un dialogue constructif lors de sa visite. Cependant, sans compromis sur la répartition des portefeuilles ministériels et l’engagement à mettre en œuvre des réformes, le processus risque de s’enliser davantage. La formation d’un gouvernement est essentielle pour débloquer les fonds internationaux et amorcer une reprise économique, mais cela nécessitera des concessions de la part de toutes les parties.
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