L’agence de notation financière Moody’s a annoncé mardi maintenir la note d’Israël à son niveau actuel Baa1, assortie d’une perspective négative. Cette décision intervient malgré la campagne militaire contre l’Iran et l’amélioration apparente du positionnement stratégique d’Israël au Moyen-Orient.
Justification de la décision.
Moody’s justifie sa position par « la faiblesse fiscale significative d’Israël depuis le 7 octobre, face aux risques géopolitiques et sécuritaires ». L’agence estime que suite à la guerre de 12 jours avec l’Iran, le ratio dette/PIB atteindra un pic de 75%, une évaluation légèrement supérieure aux 70% prévus par la Banque d’Israël.
L’agence reconnaît néanmoins la résilience de l’économie israélienne malgré les turbulences sécuritaires, et anticipe que le déficit restera à un niveau raisonnable. Toutefois, elle souligne les « risques sécuritaires et géopolitiques très élevés » et l’augmentation des dépenses de défense.
Perspective négative maintenue
La perspective négative laisse ouverte la possibilité d’une dégradation future. Moody’s évoque « la fragilité du cessez-le-feu » avec l’Iran et les risques persistants sur les autres fronts. « Même sans escalade supplémentaire, un état d’attaques fréquentes et significatives entre Israël et l’Iran pourrait accroître les risques de crédit d’Israël », précise l’agence.
Décalage avec les marchés
Cette décision contraste avec le sentiment des marchés financiers qui, ces dernières semaines, ont déjà intégré la fin de la guerre et anticipent une reprise économique. Des responsables du Trésor israélien avaient estimé après la campagne iranienne que la note d’Israël devrait s’améliorer prochainement, espoir aujourd’hui déçu.
Réaction du Trésor israélien.
Le directeur de la Cour des comptes israélienne, Yali Rothenberg, a réagi en soulignant que « Moody’s reconnaît à juste titre la résistance remarquable de l’économie israélienne face aux confrontations prolongées, la capacité prouvée du pays à lever des capitaux dans d’excellentes conditions, et la poursuite de la croissance et des investissements, même au plus fort du conflit avec l’Iran ».
Il critique néanmoins l’évaluation de l’agence : « Nous pensons qu’il y a un écart entre l’évaluation de la société et l’image économique complète. » Rothenberg conteste notamment les hypothèses de Moody’s sur un déficit élevé à long terme et une croissance réelle de seulement 2% en 2025, jugées trop pessimistes.
Le responsable souligne que Moody’s reconnaît elle-même la forte demande pour les obligations gouvernementales, la stabilité du taux de change et les investissements importants dans la high-tech, « caractéristiques d’une économie résiliente dotée de moteurs de croissance significatifs ».
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