l’administration US face au programme nucléaire de l’Iran

L’administration Biden-Harris permettra-t-elle au principal État soutenant le terrorisme dans le monde d’acquérir des armes nucléaires ?

par Majid Rafizadeh

Malgré les inquiétudes généralisées suscitées par l’avancée du programme nucléaire iranien, l’administration Biden-Harris et les dirigeants européens restent largement inactifs pour endiguer cette menace grandissante. Alors que le temps passe, aucune stratégie concrète n’a été proposée pour stopper la progression de l’Iran vers l’arme nucléaire, laissant le monde dans une position alarmante.

Récemment, le représentant Mike Turner, président de la commission permanente du renseignement de la Chambre des représentants des États-Unis, a exprimé sa vive inquiétude quant à la déclaration potentielle de l’Iran comme État doté d’armes nucléaires. M. Turner a souligné la perspective inquiétante que l’Iran puisse annoncer son statut d’État nucléaire « d’ici la fin de l’année ». Il a en outre accusé les politiques de l’administration Biden d’avoir contribué à cette situation dangereuse et a déclaré qu’elles ont ouvert la voie à une escalade significative. M. Turner a souligné :

« Il est possible, compte tenu des avancées réalisées dans le cadre de la politique de l’administration Biden, que l’Iran puisse, selon certaines informations, se déclarer État doté de l’arme nucléaire d’ici la fin de l’année, si… et cela n’aurait pas été le cas. »

Le Département d’État a également reconnu la gravité de la situation. Le secrétaire d’État Antony Blinken a prévenu que l’Iran était sur le point de produire les matériaux nécessaires à la fabrication d’une arme nucléaire, ce qui pourrait se faire en seulement « une ou deux semaines ». Cette prédiction souligne l’immédiateté de la menace et le peu de temps dont il reste pour y faire face.

Les progrès fulgurants de l’Iran dans son programme nucléaire ont eu lieu en grande partie sous la surveillance de l’administration Biden-Harris. Sous cette administration, l’Iran a non seulement dépassé le niveau d’enrichissement de l’uranium à 3,67 %, mais a également accumulé un stock important d’uranium faiblement enrichi bien au-delà de la limite de 300 kg. En outre, l’Iran a augmenté le nombre de ses centrifugeuses et a investi massivement dans la recherche et le développement supplémentaires de la technologie des centrifugeuses, rapprochant le régime de la capacité de se doter d’armes nucléaires.

Des rapports récents dressent un tableau encore plus alarmant : les niveaux d’enrichissement de l’uranium en Iran auraient désormais atteint 84 %, un niveau dangereusement proche du seuil de 90 % requis pour les matériaux de qualité militaire.

Il est déconcertant, voire traître, que l’administration Biden-Harris n’ait pris aucune mesure décisive pour empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire, ou même de causer moins de dégâts au Moyen-Orient. L’Iran est également à l’origine de « plus de 150 attaques » contre des troupes américaines au Moyen-Orient, rien que depuis le 7 octobre 2023, blessant de nombreux soldats américains.

L’administration Obama a-t-elle l’intention de permettre à l’État qui soutient le plus le terrorisme de se doter d’armes nucléaires ? C’est peut-être ce qu’elle souhaitait tant qu’elle n’était pas sous sa responsabilité. Mais c’était une idée terrible à l’époque, et elle l’est encore plus aujourd’hui. La perspective de voir l’Iran et son Corps des gardiens de la révolution islamique doter d’armes nucléaires des groupes comme le Hamas, le Hezbollah, les Houthis et les milices irakiennes est néfaste pour la santé mondiale.

Le régime iranien a également juré à plusieurs reprises d’anéantir l’État d’Israël et les États-Unis, puis, sans doute, les États du Golfe riches en pétrole. L’Iran contrôle déjà cinq autres pays de la région : la Syrie, le Liban, le Yémen et l’Irak. Des signes lumineux indiquent que le rêve de l’ayatollah Ruhollah Khomeini d’« exporter la révolution » s’étend progressivement jusqu’à l’arrière-cour de l’Amérique. Les États voyous d’Amérique latine alliés à l’Iran pourraient potentiellement se transformer en menaces nucléaires.

Le problème est aggravé par l’absence de plan clair de la part de l’administration Biden-Harris, et encore moins de volonté, pour mettre un terme aux ambitions nucléaires de l’Iran. Au lieu d’appliquer des sanctions strictes, l’administration a fourni et enrichi plus de 50 milliards de dollars à l’Iran, finançant ainsi non seulement son programme nucléaire, mais aussi son agression régionale, y compris contre les États-Unis.

Les États-Unis et l’Occident n’ont plus qu’un court laps de temps pour empêcher l’Iran de devenir un État doté de l’arme nucléaire. Il est impératif non seulement de couper les flux financiers vers le régime iranien en appliquant pleinement les sanctions et en empêchant les ventes de pétrole, mais aussi de neutraliser les projets nucléaires de l’Iran – le plus tôt sera le mieux.

Le Dr Majid Rafizadeh est un stratège et conseiller d’entreprise, diplômé de Harvard, politologue, membre du conseil d’administration de Harvard International Review et président du Conseil international américain sur le Moyen-Orient.

JForum.fr avec www.gatestoneinstitute.org

Articles similaires