L’accord de sécurité qui agite l’Europe
Alliance historique Londres-Berlin
Un accord stratégique entre Londres et Berlin bouscule les équilibres européens
Dans un geste sans précédent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont signé un accord de sécurité bilatéral d’une portée historique. Ce traité, conclu à Londres entre le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Friedrich Merz, marque un tournant dans les relations entre les deux puissances européennes et reflète une volonté croissante de renforcer la défense commune face à une conjoncture internationale incertaine.
L’accord engage chaque pays à considérer toute attaque contre l’un comme une agression contre l’autre. Il prévoit explicitement une assistance mutuelle, y compris militaire, en cas de menace. Une clause qui n’avait jamais été établie de manière aussi directe entre ces deux nations depuis 1945. Selon des sources diplomatiques citées par The New York Times, cette initiative s’inscrit dans un climat marqué par l’offensive russe en Ukraine et par une politique étrangère américaine moins engagée envers ses alliés européens, symbolisée par le retour de la doctrine « America First » sous Donald Trump.
Une coopération renforcée bien au-delà de la défense
Mais ce nouveau traité ne se limite pas au domaine militaire. Il inclut également des accords de coopération en matière d’énergie, de recherche scientifique, de transport ferroviaire, et même d’immigration. Cette démarche vise à combler les écarts laissés entre les deux pays après le Brexit et à resserrer des liens que les défis récents ont contribué à raviver.
Par exemple, Londres et Berlin ont prévu d’alléger les formalités pour les jeunes étudiants souhaitant se rendre dans l’un ou l’autre pays, ainsi que de simplifier les contrôles aéroportuaires pour les citoyens britanniques voyageant en Allemagne. Un volet commun de lutte contre la traite des êtres humains a également été intégré à l’accord.
Selon Mark Leonard, directeur du Conseil européen des relations étrangères, cette entente marque une avancée significative, d’autant plus que la Grande-Bretagne et l’Allemagne ne disposaient jusqu’ici d’aucun cadre institutionnel solide de coopération militaire bilatérale. Il s’agit donc d’un véritable changement de paradigme dans les relations stratégiques intra-européennes.
Un contexte de transition politique
Cette annonce intervient alors que les deux dirigeants en place sont encore relativement nouveaux sur la scène politique. Keir Starmer célèbre sa première année à la tête du Royaume-Uni, dans un contexte post-Brexit toujours délicat. Son objectif : replacer son pays comme acteur majeur des alliances occidentales, sans dépendre exclusivement de Washington. De son côté, Friedrich Merz, récemment arrivé au pouvoir à la tête d’un gouvernement de centre-droit, incarne une volonté allemande de réaffirmer sa souveraineté sécuritaire et son engagement envers ses partenaires européens.
L’Allemagne, malgré l’absence d’arsenal nucléaire propre, est devenue l’un des plus grands fournisseurs d’armes à l’Ukraine après les États-Unis et le Royaume-Uni. Elle prévoit de porter ses dépenses de défense à 3,5 % du PIB d’ici 2029, un effort sans précédent depuis la fin de la guerre froide.
Des relations diplomatiques qui se reconfigurent
Ce rapprochement bilatéral s’ajoute aux efforts de coordination avec la France, notamment dans le domaine nucléaire. Mais alors que les relations franco-britanniques sont souvent très médiatisées, la visite du chancelier Merz au Royaume-Uni s’est voulue plus sobre et tournée vers le travail concret, contrairement à la réception fastueuse offerte à Emmanuel Macron par le roi Charles en 2023.
D’ailleurs, les responsables allemands qualifient ce traité de « traité d’amitié », dans l’espoir de renforcer une alliance pragmatique au cœur d’un paysage international de plus en plus imprévisible. Loin des fastes protocolaires, Merz et Starmer ont choisi un ton de coopération directe et durable.
Une nouvelle dynamique européenne ?
À l’heure où les économies britannique et allemande sont confrontées à une stagnation, cet accord bilatéral ouvre également la voie à un rapprochement économique. En pleine reconfiguration des alliances mondiales, ce traité pourrait servir de modèle pour d’autres partenariats intra-européens à venir. Il est aussi une réponse directe à la nécessité, pour les Européens, de prendre davantage leur sécurité en main, sans attendre des garanties extérieures.
Ce tournant stratégique pourrait bien redéfinir l’architecture sécuritaire du continent pour les années à venir.
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