Dans les faits, à 3 h 00 cette nuit (Chabbath), une trêve israélienne a débuté dans la bande de Gaza. En conséquence, des drones et aéronefs sans pilote (UAV) seront fournis aux forces pour renforcer l’autodéfense, principalement dans la ville de Gaza. Tsahal se prépare aussi au scénario de terroristes « dissidents » qui profiteraient de la situation pour attaquer un abri blindé ou un poste. L’une des finalités côté armée : aider Netanyahou dans la négociation d’un accord – et dans sa présentation au public.
Ynet – Yoav Ziton
Dans la nuit (de vendredi à samedi) à 3 h 00, sur ordre du Premier ministre Benyamin Netanyahou, Israël a en pratique lancé une trêve unilatérale dans la bande – avec un accent sur l’arrêt de la manœuvre dans la ville de Gaza. Comme lors des précédentes trêves, une consigne a été donnée aux forces de rester en place et de se concentrer sur l’autodéfense dans les jours à venir ; à cette fin, des moyens supplémentaires de renseignement et d’observation ont été transférés aux brigades et aux bataillons, comme des drones, des UAV et d’autres moyens de l’armée de l’air.
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Si une force identifie une menace directe, elle est autorisée à ouvrir le feu. Toutefois, dans les cas « gris », l’ouverture du feu nécessitera l’approbation d’un officier supérieur. L’armée explique que cette manœuvre tactique est destinée à servir l’objectif stratégique, afin d’éviter que les échelons sur le terrain ne compromettent, même involontairement, l’effort visant à obtenir un accord avec le Hamas pour mettre fin à la guerre et, en amont, à ramener les otages.
Tsahal a encore précisé que la présence avancée des forces sur le terrain gazaoui, surtout sur les lignes de front dans la ville de Gaza, au seuil d’objectifs importants du Hamas, servira le niveau politique si les négociations échouent – et même pendant leur déroulement. Dans le même temps, la trêve permet dès maintenant aux bataillons du Hamas de se réorganiser sur le terrain, d’améliorer leurs positions, de transférer des armes, ainsi que d’arrêter ou d’éliminer des opposants internes, y compris dans des milices armées par Israël ; pour l’organisation terroriste, il s’agit d’un dossier purement interne.
Dans un tel cas, les combats reprendraient par des frappes non menées au cours du dernier mois, depuis le début de l’opération “Chariots de Gidéon B”, contre des cibles du Hamas dans la ville de Gaza. À partir d’aujourd’hui, les forces seront renforcées de capacités supplémentaires pour leur protection, y compris lors de missions de sécurité courante dans le sud de la bande, sur les axes de séparation à Khan Younès, dans le corridor Philadelphi, ainsi que dans les postes situés dans la zone tampon du côté gazaoui de la frontière.
L’armée n’exclut pas un scénario où des cellules locales ou dissidentes tenteraient dans les prochains jours d’attaquer des postes ou ouvrages défensifs de Tsahal – d’où un niveau d’alerte appelé à augmenter pendant les négociations. Quoi qu’il en soit, en cas d’attaque, Tsahal réagira en conséquence. Bien que la trêve soit unilatérale, la compréhension initiale au sein de l’establishment sécuritaire est que le Hamas ne devrait pas l’exploiter pour frapper les forces israéliennes, notamment parce qu’il souhaite prouver son “sérieux” quant à l’arrêt des combats et à l’entrée dans des pourparlers immédiats.
Les prochains jours se présenteront aussi différemment du point de vue de la présentation au public de l’accord en gestation avec le Hamas : Tsahal devrait aider Netanyahou à le « commercialiser » auprès du public comme le plan de Trump, et non comme l’initiative du Premier ministre et de son proche, le ministre Ron Dermer. Ainsi, cette nuit – fait inhabituel – Tsahal a accepté d’indiquer dans son communiqué officiel que la trêve est « selon le plan Trump ».
En conséquence, seront également présentés au public les succès de “Chariots de Gidéon”, et surtout la « pression militaire » exercée sur le Hamas comme facteur ayant conduit à l’accord – plutôt que la forte pression exercée par Trump, qui a agi avec le Qatar et d’autres pays arabes et musulmans pour exiger d’Israël qu’il cesse la guerre et la conclue par un accord permettant d’atteindre l’un des deux objectifs : le retour des otages.
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