La Syrie après Assad : un héritage financier et politique en ruines

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La Syrie après Assad : un héritage financier et politique en ruines

Avec la fuite de Bachar al-Assad et l’effondrement de son régime, la Syrie se trouve confrontée à une situation critique, tant sur le plan financier que politique. Mohammed al-Bashir, nommé Premier ministre par intérim, a récemment dévoilé l’ampleur du désastre économique laissé par l’ancien président.

Dans une interview au journal italien Il Corriere della Sera, Mohammed al-Bashir a décrit un tableau sombre des finances syriennes :
« Le Trésor ne contient que des livres syriennes, dont la valeur est quasiment nulle. Un dollar américain s’échange contre 35 000 livres syriennes. Nous manquons de devises étrangères, et nous collectons encore des données sur nos dettes et obligations. La situation financière est catastrophique. »

Ce constat illustre le lourd héritage du régime Assad, marqué par des années de guerre civile, de corruption et de mauvaise gestion économique.

Une invitation au retour des Syriens
Malgré cette situation désastreuse, Mohammed al-Bashir a lancé un appel aux citoyens syriens exilés :
« La Syrie est désormais un pays libre qui a retrouvé sa dignité. Les droits de tous les peuples et de toutes les confessions seront garantis. »

Ces déclarations visent à rassurer une population profondément divisée par plus d’une décennie de conflit.

Dans un contexte de transition, le chef du groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS), Abu Mohammed al-Julani, a affirmé que les responsables des actes de torture sous le régime Assad seront poursuivis en justice. Dans un message publié sur Telegram, il a insisté :
« Nous demanderons aux pays étrangers de nous livrer ceux qui ont fui, afin que justice soit rendue. »

Cette promesse soulève des questions sur la capacité des nouvelles autorités syriennes à instaurer un véritable État de droit, dans un pays où les blessures de la guerre restent béantes.

Sur le plan international, les réactions face à ce nouveau chapitre syrien restent prudentes. Bien que HTS soit encore classé comme organisation terroriste par les États-Unis, l’Union européenne et l’ONU, Washington a appelé les nouvelles autorités syriennes à respecter les droits des minorités, faciliter l’accès humanitaire et empêcher l’utilisation du territoire syrien à des fins terroristes.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a résumé les attentes de la communauté internationale :
« Le nouveau gouvernement syrien doit prouver qu’il s’engage à respecter des principes fondamentaux pour assurer la paix et la stabilité. »

Alors que certains membres du Congrès américain appellent à suspendre temporairement certaines sanctions économiques pour alléger la pression sur la Syrie, d’autres pays ont déjà annoncé des mesures d’aide. L’Allemagne, par exemple, a débloqué 8 millions d’euros supplémentaires pour des projets humanitaires.

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a qualifié la situation d’« espoir fragile », tout en rappelant que la stabilité reste un objectif lointain.

Le renversement du régime Assad ouvre une nouvelle page pour la Syrie, mais les défis restent immenses. Avec une économie en lambeaux, un territoire fragmenté et des alliances internationales complexes, le pays doit reconstruire son avenir sur des bases fragiles.

La communauté internationale suivra de près l’évolution de cette transition, consciente que le sort de la Syrie pourrait redéfinir les équilibres politiques et humanitaires dans une région déjà instable.

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