Un haut responsable du Hezbollah avec le soutien du Qatar : les personnes derrière la propagande du Hamas sont démasquées
Médias de masse, formation offerte par le Hezbollah et l’Iran, assistance d’Al Jazeera et mainmise sur le système de santé de Gaza, voilà comment le Hamas mène une campagne sur le champ de la prise en main des cerveaux, tout cela devant un terrain presque vide du côté israélien.
Il s’agit de l’histoire d’une menace stratégique qui s’est accrue face à Israël. Un projet auquel le Qatar et l’Iran participent depuis deux décennies. Des personnes ont visité le Liban et le Qatar, suivi des formations à distance, noué des contacts et levé des fonds. Et pourtant, personne en Israël n’a ressenti l’urgence de se préparer en conséquence.
L’échec politique de ces dernières semaines a fait couler beaucoup d’encre. Israël est perçu dans le monde entier comme le seul responsable de la crise à Gaza, malgré l’afflux massif de nourriture. Outre l’incapacité du gouvernement à gérer l’aide humanitaire et le manque de sensibilisation de l’opinion publique, un appareil de propagande doté de budgets et de ramifications considérables est également responsable de cette évolution. Une organisation dirigée par la direction de l’organisation terroriste à l’étranger reçoit l’aide de médias internationaux, s’infiltre profondément dans le système de santé gazaoui, forme des Palestiniens à l’activité sur les réseaux sociaux et reçoit le soutien d’étudiants aux États-Unis. La plupart de ses membres ont survécu jusqu’à présent et n’ont aucune intention de s’arrêter. Pourtant, rien ne vaut le terrain presque vide que leur laisse le camp israélien.
L’idée a germé dans un journal de Gaza paru en janvier 1996. « A-Risala », journal du Hamas, servait de plateforme à une incitation généralisée à la haine contre Israël et l’Autorité palestinienne. L’AP a d’ailleurs tenté à plusieurs reprises de le faire fermer, sans succès. Initialement dirigé par Salah al-Bardawil, il deviendra plus tard l’un des membres du Bureau politique de Gaza, dirigé par Yahya Sinwar. En mars de la même année, il fut assassiné dans la région de Khan Younis. Un an après la publication d’« A-Risala », le « Centre d’information palestinien » fut créé : un réseau de sites d’information palestiniens affiliés au Hamas, disponibles en plusieurs langues.
Al-Bardawil ne se contentait pas du support écrit. En 2006, il cofonda le réseau de propagande Al-Aqsa. Fathi Hamed, qui gérait la chaîne via une filiale qu’il dirigeait, était également son partenaire. Avant la guerre, Hamed réussit à partir pour la Turquie. Durant ces années, le réseau créa une station de radio et une agence de presse appelée « Shihab ».
Chaque plateforme visait à capter un segment différent de la population palestinienne. « Shihab » était responsable de l’aile jeunesse, et ce n’est pas sans raison qu’elle a gagné des millions d’abonnés sur les réseaux sociaux. Au fil des ans, chaque média du Hamas (« A-Risala », « Al-Aqsa » et autres) a créé ses propres comptes sur les réseaux sociaux. Ensemble, une multitude de porte-paroles du Hamas a été créée sur l’espace numérique. Et cela n’inclut pas les influenceurs de tous bords, bien sûr.
L’un des directeurs de la chaîne est Wissam Afifa, figure médiatique palestinienne. Ce n’était pas son premier rôle. Auparavant, il dirigeait « A-Risalah ». Aujourd’hui, Afifa prend soin de se présenter comme un « commentateur ». C’est ainsi qu’il intervient sur la chaîne qatarie Al-Jazeera et contribue à relayer les messages du Hamas.
Lors d’un entretien avec Israel Hayom, le Dr Ariel Admoni, chercheur à l’Institut de stratégie et de sécurité de Jérusalem et expert du Qatar, explique que certains membres du personnel du réseau Al-Aqsa ont été formés par la chaîne qatarie Al-Jazeera. « Dès le début, les Qataris ont été très impliqués dans le gouvernement du Hamas », explique le Dr Admoni. « Les médias qataris ont su décliner l’événement de Gaza en contenus adaptés à différents publics : ceux qui s’adressent à la chaîne Al-Jazeera, supposée établie, et ceux qui s’adressent à des plateformes plus subversives, comme Al-Jazeera Plus, le site Middle East Eye, ou même divers influenceurs financés par le Qatar. »
L’aile « civile » est chargée de diffuser des données sur la situation de la population et de publier des communiqués de presse. L’un de ses porte-parole était Abdel Latif al-Kanoua, considéré comme un proche de Sinwar et tué en mars. D’autres porte-parole opèrent à l’étranger au sein des antennes du « Bureau politique » au Qatar, en Turquie et en Algérie. Parmi eux, on compte Bassem Naim, Osama Hamdan, Mahmoud Mardawi et Izzat al-Rashq.
Actuellement, l’aile civile à Gaza est dirigée par trois porte-parole : Hazem Qassem, responsable des communiqués, Salama Ma’ruf, présenté comme le chef du bureau de la « communication gouvernementale », et Ismail Thawbatah, qui dirige ce bureau. Ces deux derniers sont chargés de publier les chiffres sur le nombre de morts et de blessés pendant la guerre – des chiffres vraisemblablement conformes au discours que le Hamas souhaite diffuser. Par ailleurs, Ma’ruf a siégé aux conseils d’administration du magazine « A-Risalah » et du réseau Al-Aqsa.
La connexion iranienne
L’Iran a également semé la zizanie. Le Dr Michael Barak, expert en organisations terroristes à l’Université Reichman, a informé Israel Hayom de l’implication d’un important groupe médiatique, IRTVU, qui regroupe plus de 200 stations de radio, sites d’information et chaînes de télévision. Certaines de ces entités sont affiliées au Hezbollah au Liban, aux Houthis au Yémen et aux milices chiites en Irak. Ce groupe, qualifié par les États-Unis de bras armé de propagande des Gardiens de la révolution, a dispensé des formations au personnel des médias du Hamas dans ses studios de Beyrouth, notamment à la présentation des bulletins d’information.
Le processus a été supervisé par le Hezbollah, en s’inspirant du réseau de propagande Al-Manar. « Pendant la pandémie de coronavirus, la formation s’est déroulée via Zoom », explique le Dr Barak. « Des membres du Hamas et du Jihad islamique ont discuté avec un représentant du Hezbollah, un journaliste libanais nommé Safa Salmani. La branche palestinienne de l’IRTVU a été créée en 2017. C’est en fait un nouveau point d’appui pour les Iraniens à Gaza dans le domaine de la « hasbara ». »
Le chercheur principal révèle que le responsable de la formation des Palestiniens au Liban était un membre du Hezbollah nommé Nasser Akhdar. Il a depuis été nommé secrétaire général adjoint de l’IRTVU et haut responsable de l’axe iranien. C’est lui qui a récemment accompagné le commandant de la Force Al-Qods, Esmaïl Qaani, lors de sa visite à Bagdad en juillet. Environ quatre mois avant le massacre du 7 octobre, une délégation de porte-parole du Hamas est arrivée au Liban et a rencontré Akhdar. Les deux parties ont alors discuté de la mobilisation d’efforts conjoints de propagande contre Israël.
A Gaza, le représentant du groupe était Salah al-Masri, un journaliste affilié au Jihad islamique. Selon le Dr Barak, la formation du Hezbollah au fil des ans a porté sur les sujets suivants : comment contrer le discours israélien, comment former des influenceurs sur les réseaux sociaux, comment former des écoliers à la production de leurs propres contenus, et même comment recruter des citoyens israéliens pour leurs campagnes de propagande. Akhdar, il va sans dire, a qualifié les activités des médias soutenus par l’Iran de « premier front de la campagne ».
L’un des contacts iraniens au sein du Hamas, chargé de « former les enfants », était l’homme que nous avons déjà mentionné : Salameh Ma’ruf. Par l’intermédiaire du ministère des Communications, il dictait des contenus au système éducatif palestinien afin d’expliquer comment diffuser du contenu de propagande en ligne.
L’organisation « Étudiants nationaux pour la justice en Palestine », présente sur les campus américains (National SJP), soutient également la campagne. « Affiliés au Hamas et aux Frères musulmans aux États-Unis, ils ont également contribué à la campagne contre la famine. Ils diffusent du contenu sur Instagram, TikTok et d’autres plateformes pour faire pression sur les décideurs universitaires afin qu’ils rompent les liens avec Israël. Ce phénomène ne se limite pas au Moyen-Orient. »
Médecins sans frontières
La caisse de résonance créée par le Hamas à Gaza ne s’arrête pas là. Le Dr Ashraf al-Qudra est le porte-parole du ministère gazaoui de la Santé. Il est l’une des sources d’information les plus citées dans les médias israéliens et internationaux. Cependant, le Dr al-Qudra n’est pas du tout à Gaza. Pendant la guerre, il est parti au Qatar, où il est en contact direct avec la direction du Hamas. Al-Qudra s’appuie certes sur les informations provenant du système de santé gazaoui, mais lui aussi dépend du Hamas.
En 2007, suite au coup d’État du Hamas à Gaza, le système de santé a subi une purge majeure. Bassem Naim, alors ministre de la Santé du gouvernement du Hamas et résidant aujourd’hui au Qatar, a fait licencier les directeurs des hôpitaux centraux, ainsi que quelque 600 médecins et un nombre indéterminé de membres du personnel. Malheureusement pour eux, ces derniers étaient « affiliés au Fatah » et ont donc été remplacés par des fidèles du mouvement terroriste. Autrement dit, chaque haut responsable du système de santé de Gaza dépend du Hamas, ou en fait partie. De fait, sous la surveillance des directeurs des hôpitaux de Gaza, des otages israéliens ont été retenus dans ces centres, et certains ont même été assassinés par des terroristes. De plus, ces mêmes complexes ont servi de quartier général et de cachette au Hamas, et des tunnels souterrains ont été creusés autour.
Un autre facteur à prendre en compte est le porte-parole de l’« Organisation de défense civile », Mahmoud Bassel. Il s’agit d’une équipe de secours du Hamas, placée sous l’autorité de Tawfiq Abu Naim, haut responsable du Hamas. Selon Tsahal, le porte-parole de l’organisation de défense aurait publié ces derniers mois des informations falsifiées, relayées par les médias internationaux. De plus, il a été révélé qu’il agissait parallèlement en tant que terroriste au sein du Hamas. Ce n’est là, bien sûr, que la partie émergée de l’iceberg. L’appareil de propagande du Hamas s’étend également à d’autres comptes sur la scène numérique, comme GAZA NOW, et inclut divers influenceurs comptant des millions d’abonnés. Alors que cet appareil se développe de jour en jour, Israël laisse l’arène quasiment vide depuis de nombreuses années.
JForum.Fr & ISRAEL HAYOM
Similaire
La rédaction de JForum, retirera d’office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.
La source de cet article se trouve sur ce site