La sortie d’Egypte à Pessah. L’impact qu’aurait un exode massif des Juifs sur l’économie européenne?

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Au regard de l’Histoire, peut-on faire un parallèle entre la sortie d’Egypte à Pessah et le départ massif des Juifs d’Europe aujourd’hui ? Quel impact aurait réellement un tel exode sur l’économie du Vieux continent ? Fiction ou réalité ? Les avis sont partagés.

De tout temps, les Juifs ont contribué à l’économie et à la prospérité des contrées dans lesquelles ils se sont établis. Depuis l’Egypte où ils participèrent forcés à l’essor des villes de Pitom et Ramsès, en passant par leur rôle actif dans la vie sociale et économique de l’Empire romain, leur engagement dans le commerce international au temps des wisigoths, leur contribution à la vie économique du haut Moyen Âge dans le royaume des Francs, leur influence à l’âge d’or espagnol, jusqu’à leur implication à l’ère industrielle.

Les Juifs ont tenu une place importante dans l’édification de l’économie moderne, participant au développement du libéralisme. Ainsi en Europe, depuis le 19e siècle, ils sont présents dans les domaines bancaires, financiers, productifs et commerciaux. A partir de la seconde moitié du 20e siècle, ils ont massivement investi les champs de la médecine, de l’ingénierie, de la technologie, des médias, de l’université, du monde artistique et du divertissement. Par contre, ils paraissent relativement sous-représentés dans l’artisanal.

Dans ce secteur secondaire, ils sont surtout actifs dans les branches alimentaires et de l’habillement. Baromètre historique de la santé d’un pays, qu’adviendrait-il aujourd’hui si les Juifs désertaient le Vieux continent, poussés dehors à cause de l’antisémitisme qui y sévit de plus en plus ?

Dans un discours tenu à Bruxelles, le Vice-président hollandais de la Commission Européenne, Frans Timmerans, a reconnu l’augmentation de l’antisémitisme et dit qu’un exode massif des Juifs représenterait un véritable défi pour le cœur même de l’intégration économique européenne. « On peut parler jusqu’à la fin des temps de l’Euro, des marchés intérieurs, de n’importe quelle initiative que nous prenions », a-t-il déclaré, « mais si la valeur fondamentale de la société européenne pour qui chacun a sa place, quel que soit sa foi, son origine, sa race, ses choix en société – si elle est remis en cause, nous devons alors répondre à ce défi par une politique qui apporte de l’espoir et des perspectives à quiconque vit dans la société européenne ».

Le président du Congrès juif européen (CJE) a lancé un avertissement.

« Si les États européens n’agissent pas maintenant contre l’antisémitisme, ils vont droit vers une crise économique majeure. Tous, sans exception. » « Sur les trois millions de Juifs qui vivent en Europe, au moins un million sont des hauts cadres ou des jeunes très actifs. S’ils partent, ce sera une catastrophe économique pour l’Europe en général parce que certains soutiens non juifs s’en iront avec les Juifs. C’est beaucoup d’argent et ces flux d’argent vont quitter l’Europe, ainsi que les entreprises », a-t-il soutenu. « Cette minorité va partir si les autorités n’accomplissent pas réellement quelque chose », a-t-il ajouté. « Si les autorités n’offrent pas de vrais gestes, je pense que ce sera le déclencheur d’une crise économique très, très importante en Europe et dans tous les pays, tous les grands pays », a-t-il annoncé. Kantor, oiseau de mauvais augure ?

Interrogé le Président d’Europe-Israël explique qu’en fait, il parait difficile de pouvoir évaluer l’impact qu’aurait un exode massif des Juifs sur l’économie européenne. En France, les données chiffrées sur leur place dans l’économie est formellement interdit.

Mais ce que l’on sait selon e Président d’Europe-Israël, c’est que le salaire moyen des Juifs est généralement supérieur à la moyenne nationale. On sait également qu’ils participent activement à l’économie du continent. Bien que le chiffre soit difficile à estimer, beaucoup d’entre eux se retrouvent dans les professions libérales : médecins, avocats, entrepreneurs. Même plus.

Pour Jacques Sapir, économiste, Directeur d’études à l’Ecole des Hautes Études en Sciences Sociales (CEMI-EHESS) de Paris, il y a une surreprésentation de ces professions par rapport à la taille des communautés. Pourtant, selon lui, elle n’aurait pas un effet de masse suffisant pour créer un manque d’avocats ou de médecins en cas d’exode. Il n’y aurait d’ailleurs plus d’activité totalement déstabilisée si les Juifs devaient partir, insiste Sapir. Car aujourd’hui, nous ne somme plus dans le macro-économique mais dans l’individuel, explique-t-il. A l’opposé, Moskowicz soutient qu’une alya massive impacterait l’économie européenne.

Noémie Grynberg

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