La réponse parfaite de Netanyahou à Trump
Le cabinet du Premier ministre mérite d’être félicité pour avoir trouvé le juste équilibre et renvoyé la balle dans le camp du Hamas.
RUTHIE BLUM*
Les Israéliens qui n’observent pas le Shabbat ont été surpris vendredi soir par le contenu et le ton du message du président américain Donald Trump sur Truth Social après que le Hamas a répondu à son plan de mettre fin à la guerre.
« Sur la base de la déclaration que vient de publier le Hamas », a-t-il écrit, avec les majuscules habituelles pour souligner le propos, « je crois qu’ils sont prêts pour une PAIX durable. »
Cela était en soi surprenant. Après tout, la réponse du Hamas au plan en 20 points de Trump était en réalité un rejet de celui-ci, même si le discours était dissimulé sous des termes visant à suggérer le contraire.
Mais c’est la phrase suivante du président qui a été un choc, du moins au début.
« Israël doit immédiatement cesser de bombarder Gaza », a-t-il déclaré, ajoutant toutefois : « afin que nous puissions faire sortir les otages en toute sécurité et rapidement ! »
Il a ensuite précisé : « Pour l’instant, c’est beaucoup trop dangereux de faire ça. »
Il s’agissait clairement d’une référence à quelque chose qui avait été omis dans la réponse du Hamas : une déclaration sur Al Jazeera de l’un des « dirigeants » restants du groupe terroriste, Moussa Abu Marzouk, selon laquelle un délai de 72 heures pour la libération des otages était « irréaliste dans les circonstances actuelles ».
Trump a conclu son message en déclarant: « Nous discutons déjà des détails à régler. Il ne s’agit pas seulement de Gaza, il s’agit de la paix tant recherchée au Moyen-Orient. »
Cela donne l’impression que Trump revient soudainement sur sa position par rapport à son avertissement lancé plus tôt dans la journée, selon lequel « l’enfer, comme personne n’en a jamais vu auparavant, éclatera contre le Hamas » s’il n’accepte pas le plan d’ici dimanche à 18 heures HNE.
Sa principale exigence étant le retour des 48 otages – 20 vivants et 48 morts – avant toute autre action, ses éloges concernant l’acceptation apparente du plan par le Hamas étaient à la fois curieux et inquiétants. Plus stupéfiant encore était son affirmation de confiance dans la volonté du Hamas d’instaurer une « paix durable ».
Ouais, c’est vrai.
Les Israéliens restés éveillés pour suivre l’actualité dramatique se demandaient quand et comment le Premier ministre Benjamin Netanyahou allait réagir au revirement apparent de Trump. Ceux qui voulaient à tout prix mettre fin à la guerre se préparaient à l’attaquer pour avoir fait obstacle à cette prétendue « paix ». Nous autres étions très nerveux.
D’un côté, Netanyahou doit faire passer les intérêts d’Israël en premier. De l’autre, Trump a été le meilleur ami qu’Israël ait jamais eu à la Maison Blanche.
Il était en phase avec Jérusalem lors de l’Assemblée générale des Nations Unies à Washington la semaine dernière. Et il est ressorti de sa rencontre avec Netanyahou lundi dans le Bureau ovale en annonçant le plan qui confie au Hamas la responsabilité de libérer les prisonniers et de mettre fin aux combats.
Concilier les deux est délicat dans ce cas. C’est probablement pourquoi il a fallu plusieurs heures au cabinet du Premier ministre pour décider de la meilleure façon de formuler une réfutation qui satisfasse Trump sans céder au Hamas.
Eh bien, l’équipe de Netanyahou a réussi son coup avec brio.
« À la lumière de la réponse du Hamas, Israël se prépare à la mise en œuvre immédiate de la première étape du plan du président Trump visant à la libération immédiate de tous les otages », indique le communiqué du bureau du Premier ministre. « Nous continuerons à travailler en étroite coopération avec le président et son équipe pour mettre fin à la guerre, conformément aux principes établis par Israël, qui correspondent à la vision du président Trump. »
C’était le moyen idéal de rappeler à tous les acteurs concernés qu’à moins que tous les otages ne soient libérés au plus vite, Israël aura carte blanche dans la bande de Gaza. Cette mesure étant conforme aux menaces et promesses de Trump, on pouvait raisonnablement supposer qu’il la considérerait à la fois comme suffisamment respectueuse de ses souhaits et suffisamment ferme du point de vue d’Israël.
Au vu de la publication ultérieure de Trump samedi, l’hypothèse était correcte.
« J’apprécie qu’Israël ait temporairement suspendu ses bombardements afin de permettre la libération des otages et la conclusion de l’accord de paix », a-t-il écrit sur Truth Social. « Le Hamas doit agir vite, sinon tout sera compromis. Je ne tolérerai aucun retard, comme beaucoup le pensent, ni aucune issue où Gaza représenterait à nouveau une menace. Agissons vite. Chacun sera traité équitablement ! »
*Ruthie Blum, ancienne conseillère au cabinet du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, est une chroniqueuse primée et rédactrice en chef de JNS . Originaire de New York, elle s’est installée en Israël en 1977. Elle est régulièrement invitée par des médias nationaux et internationaux, notamment Fox News , Sky News , i24News , Scripps , ILTV , WION ..
Source: jns
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