La France commémore aujourd’hui la mémoire des 132 victimes des attentats de novembre 2015, lorsque des terroristes de Daech ont perpétré un massacre au Bataclan, se sont fait exploser aux abords du Stade de France, et ont ouvert le feu sur des restaurants et des bars parisiens.
Cette attaque a profondément modifié l’attitude de la France face au terrorisme. Mais la menace des « loups solitaires » demeure – et s’aggrave même : cette semaine encore, la compagne du seul terroriste survivant des attentats a été arrêtée, soupçonnée de préparer à son tour un attentat.
Ynet
Une nuit qui a marqué l’histoire
La France commémore aujourd’hui (jeudi) le dixième anniversaire des attentats de Paris, lors de cérémonies en mémoire des 132 victimes tuées dans cette série d’attaques coordonnées menées par Daech.
Ces attentats furent les plus meurtriers qu’ait connus le pays depuis la Seconde Guerre mondiale. Ils ont marqué un tournant décisif dans la manière dont la France et ses voisins européens perçoivent et combattent le terrorisme.
La lutte se poursuit encore aujourd’hui : il y a trois jours, le parquet français a annoncé l’arrestation de la compagne de Salah Abdeslam, le seul survivant du commando, soupçonnée d’avoir planifié un attentat.
Le 13 novembre 2015 : la nuit d’horreur
Les attaques ont été menées le 13 novembre 2015 au soir par un commando ayant prêté allégeance à Daech, alors à l’apogée de sa puissance après ses conquêtes en Syrie et en Irak.
Les terroristes, équipés de ceintures explosives, ont attaqué six bars et restaurants et ouvert le feu dans la salle de concert du Bataclan (notre illustration, le lendemain de l’attentat), où un concert battait son plein.
Trois autres kamikazes se sont fait exploser près du Stade de France, où se jouait un match entre les sélections de France et d’Allemagne.
Le bilan fut effroyable : 130 morts, dont 90 au Bataclan, et plus de 400 blessés.
De nombreux rescapés souffrent encore de troubles post-traumatiques, et deux d’entre eux se sont depuis suicidés, rejoignant la liste des victimes.
Le procès et la chute du réseau
Neuf terroristes ont été tués dans les affrontements avec la police.
Le principal accusé, Salah Abdeslam, dont la ceinture explosive n’avait pas fonctionné, fut le seul à survivre.
En 2022, il a été condamné à la réclusion à perpétuité incompressible, la peine la plus lourde du droit français, et il est depuis détenu à l’isolement.
Les attentats ont frappé l’Europe quelques mois après l’ouverture massive de ses frontières à des migrants venus du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord.
Le réseau responsable des attaques de Paris a également commis les attentats de Bruxelles, en mars 2016, où 32 personnes ont péri.
Une menace toujours présente
Les membres du commando étaient pour la plupart de jeunes Franco-Belges d’origine nord-africaine, recrutés en Belgique et en France par Daech.
Après avoir reçu un entraînement au combat au Moyen-Orient, ils étaient revenus en Europe dissimulés parmi les vagues de migrants.
Depuis lors, les services de sécurité européens ont démantelé de nombreuses cellules djihadistes, et la chute de Daech en Syrie et en Irak a considérablement réduit leurs moyens de recrutement et de financement.
En France, l’état d’urgence instauré après les attaques a duré deux ans, jusqu’en 2017.
Depuis, les services de renseignement ont obtenu des pouvoirs élargis, et le pays est aujourd’hui considéré comme plus sûr, même si les attaques isolées continuent.
La plupart sont désormais le fait de terroristes isolés, radicalisés via les réseaux sociaux et agissant sans lien direct avec une organisation.
En 2024, les services de renseignement français ont déjoué neuf projets d’attentats.
Cette année, six attaques ont eu lieu et dix ont été déjouées.
Près de 20 000 personnes sont actuellement surveillées pour radicalisation ou liens présumés avec le terrorisme islamiste.
Dix ans après : mémoire et vigilance
Des fleurs et des gerbes ont été déposées aujourd’hui devant le Bataclan et sur les lieux des attaques.
De nombreux Parisiens se sont rassemblés sur la Place de la République, redevenue dix ans après un symbole de solidarité nationale.
« La menace djihadiste s’intensifie », titre la presse française.
Dix ans après la nuit la plus noire de son histoire récente, la France rend hommage à ses morts – tout en restant sur ses gardes.
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