Des associations demandent à la justice d’exclure les entreprises israéliennes du Salon du Bourget, les accusant de complicité dans des crimes commis par Israël à Gaza

« Des associations ont saisi la justice ce mercredi pour demander à exclure les sociétés israéliennes du Salon aéronautique du Bourget, arguant que les fournisseurs de matériel de guerre participent à la « commission massive de crimes » par Israël. Le tribunal judiciaire de Bobigny s’est donné jusqu’à mardi pour rendre sa décision. », rapporte le quotidien Sud-Ouest, avec les informations de l’AFP.
« Lors d’une audience en référé, les avocats des associations Attac-France, Stop Fuelling War, Survie, EuroPalestine, de l’ONG palestinienne Al-Haq et de l’Union juive française pour la paix ont longuement exposé leur principale requête. Elles demandent à la justice d’obliger, en urgence, le SIAE, organisé du 16 au 22 juin, à « prendre toutes les mesures en son pouvoir pour empêcher la promotion ou l’accueil d’entreprises, délégations ou intermédiaires susceptibles de participer à la perpétuation des crimes commis par Israël ».
« On est confronté aux pires crimes qui puissent exister dans notre code pénal. Ils ne peuvent aboutir que par l’aide et l’assistance fournies par un certain nombre d’entités et d’évènements, tel ce salon », a déclaré Dominique Cochain, au nom des associations. L’avocate a plaidé le risque de « dommage imminent », en disant : « si on ne met pas fin à ces ventes d’armes, à ces promotions d’armements avec des entreprises israéliennes qui soutiennent indéfectiblement l’opération militaire menée à Gaza, le dommage déjà constaté ne pourra que s’aggraver dans des conditions absolument dramatiques ».
Ce salon est organisé tous les deux ans par la SIAE, filiale du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (GIFAS). Son avocat, Sylvain Pavillet, a estimé que les associations demandaient à la justice « d’entrer dans un débat politique ». « On ne peut pas laisser dire qu’Israël ne jouit pas d’un droit de légitime défense, il ne vous appartient pas de juger si cette légitime défense est proportionnée », a-t-il lancé aux magistrats. Avant d’affirmer qu’au sujet des accusations de génocide à Gaza, « on en est au stade des investigations, en aucun cas de la preuve ».
« Un autre avocat, Matteo Bonaglia, a déploré qu’un stand soit alloué au ministère de la Défense israélien qui pourra y « défendre son action » et que des sociétés israéliennes présentes au Salon puissent y « faire valoir l’efficacité de leur matériel de guerre testé à Gaza ». »Un autre avocat, Matteo Bonaglia, a déploré qu’un stand soit alloué au ministère de la Défense israélien qui pourra y « défendre son action » et que des sociétés israéliennes présentes au Salon puissent y « faire valoir l’efficacité de leur matériel de guerre testé à Gaza ».
Outre l’exclusion des sociétés israéliennes du salon, Me Dominique Cochain a demandé « des déclarations de la part des autres sociétés, de toutes nationalités, pour attester qu’elles ne soutiennent pas l’effort de guerre israélien ».
L’an dernier, la présence des industriels israéliens de la défense au Salon mondial de la défense et de la sécurité Eurosatory à Villepinte (Seine-Saint-Denis) avait été annulée sur décision du gouvernement français, après un bombardement meurtrier d’un camp de déplacés par l’armée israélienne. La justice avait invalidé cette interdiction. « Les mesures de restriction de la participation d’entreprises aux salons sont des actes d’un gouvernement. On vous demande de vous substituer au gouvernement pour les imposer », a déclaré Sylvain Pavillet au tribunal.
En janvier, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou avait indiqué avoir reçu l’assurance d’Emmanuel Macron que les sociétés israéliennes seraient autorisées au Salon du Bourget.
L’Élysée avait répondu un peu plus tard en des termes plus mesurés, Emmanuel Macron indiquant que la présence des sociétés israéliennes « pourrait être favorablement examinée, en conséquence du cessez-le-feu à Gaza et au Liban ». Interrogés mercredi sur une éventuelle évolution de cette position, l’Élysée et le ministère français des Affaires étrangères n’ont fait aucun commentaire.
CAPJPO-Europalestine
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