La justice israélienne reconnaît sa faute

Vues:

Date:

La justice israélienne reconnaît sa faute
17 Millions de shekels compensatoires

Après plus d’une décennie et demie derrière les barreaux pour un crime qu’il n’aurait pas commis, Roman Zadorov va enfin toucher une somme conséquente : 17 millions de shekels — environ 5 millions de dollars — accordée par l’État israélien à titre de compensation. Cette somme, approuvée par le bureau du procureur, sera validée prochainement par le tribunal de Tel-Aviv avant d’être effectivement versée (Times of Israel).

L’affaire remonte à 2006, lorsque la jeune Tair Rada, âgée de 13 ans, a été retrouvée sauvagement assassinée dans les toilettes de son école à Katzrin. Des années de procédure ont suivi, ponctuées de pressions médiatiques, de débats publics et de recours judiciaires multiples. En 2010, Zadorov, employé ukrainien alors chargé de travaux scolaires, a été condamné à perpétuité, sentence confirmée à deux reprises par la Cour suprême. L’opinion publique est restée divisée, certains dénonçant une erreur judiciaire, d’autres une indéniable culpabilité.

Un tournant décisif est survenu avec l’exploitation de nouvelles preuves ADN : un cheveu trouvé sur la victime ne correspondait ni à Zadorov ni à la personne qu’on avait accusée, mais évoquait une troisième piste suspecte. Ces éléments ont conduit, au printemps 2023, à un acquittement de Zadorov, prononcé à une voix contre deux. Le juge Asher Kula a émis des doutes sérieux sur la validité des aveux obtenus, tandis que son collège exprimait une conviction contraire. L’acquitté lui-même a déclaré : « La vérité a triomphé », soulignant son émotion en retrouvant sa liberté (Wikipédia).

Cet acquittement n’a toutefois pas tourné la page immédiatement. Il a fallu attendre encore plusieurs mois avant que l’État ne reconnaisse sa responsabilité implicite en le compensant. La perspective de recevoir 17 millions de shekels équivaut pour Zadorov à une forme de réparation, modeste consolation face à des années perdues, mais essentielle pour entreprendre une reconstruction de sa vie.

D’un point de vue juridique, cette indemnisation s’inscrit dans une tradition de réparation des erreurs judiciaires, marquant la volonté de l’État d’assumer les conséquences de ses dysfonctionnements, tout en adressant un message de confiance envers les institutions. Elle pourra aussi déclencher des réflexions sur les procédures policières — en particulier sur l’usage des aveux obtenus sous pression — et sur l’importance des preuves scientifiques fiables, notamment l’ADN, dans les enquêtes criminelles.

Pour les proches de Tair, cette compensation ne dissipe pas la douleur : l’année 2023 les avait divisés, lorsque Zadorov a été acquitté. Certains acceptent la décision des juges, d’autres la contestent, convaincus que la justice a encore raté sa cible. Mais le dossier ravive un débat plus vaste : comment conjuguer l’exigence de vérité avec le respect des droits fondamentaux du suspect ?

Aujourd’hui, Zadorov peut enfin réintégrer la société autrement qu’au travers d’un personnage brisé : « Je vais me promener avec mes enfants », avait-il affirmé en quittant le tribunal. L’indemnisation, d’un montant considérable, est un levier concret pour reconstruire une famille, une dignité, un avenir.

Jforum.fr

La rédaction de JForum, retirera d’office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

La source de cet article se trouve sur ce site

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

PARTAGER:

spot_imgspot_img
spot_imgspot_img