Si la simple évocation de Mandela semble être toujours capable de mobiliser l’opinion sur des causes à défendre, l’anniversaire de sa mort a eu un goût doux-amer pour les Sud-Africains. Pour certains, « en dix ans, pas grand-chose n’a changé ou ne s’est amélioré » dans le pays.
D’un côté, le souvenir de l’ex-bagnard de Robben Island qui a mis l’apartheid à genoux et apporté la démocratie. De l’autre, un pays toujours dirigé par son parti, le Congrès national africain (ANC), mais plombé par la corruption, les pannes d’électricité et devenu le plus inégalitaire au monde selon la Banque mondiale. Et l’ANC pourrait tomber sous la barre des 50% lors des élections l’an prochain, selon les sondages.
Selon l’ancienne ambassadrice américaine à Pretoria jointe par l’AFP, Jendayi Frazer, « la sainte réputation » de Mandela reste toutefois « extrêmement forte » et la relève politique devrait regarder « l’exemple de Mandela et de sa haute moralité ».
Nelson Mandela est mort entouré des siens après un long crépuscule et des mois d’agonie, et d’angoisse pour les Sud-Africains et ses admirateurs du monde entier, au cours desquels son entourage se contentait de répéter que le vieux sage était dans un état « critique mais stable ».
Son image reste très présente dans le pays : sur les billets de banque, par des graffitis sur les murs des villes et la présence de dizaines de statues. Verne Harris, président par intérim de la fondation Mandela et qui a longtemps été l’archiviste de Mandela, reconnaît qu’une « nostalgie profonde » reste palpable chez nombre de Sud-Africains. Mais « il est peut-être temps de le laisser partir, et de nous trouver de nouveaux modèles », estime-t-il.
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