Infiltration de la République islamique d’Iran : ce rapport qui semble agacer Nuñez.
« Espions, agents d’influence, voyous » : le rapport de Gilles Platret dénonce le progrès de « la mécanique du chaos ».
« L’infiltration en France de la République islamique d’Iran » : tel est le titre du rapport adressé, la semaine dernière, aux présidents des deux chambres ainsi qu’au ministre de l’Intérieur, par le mouvement d’idées France2050, présidé par le maire de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret, bien connu pour ses positions droitières. Le sous-titre de ce rapport de 85 pages fait froid dans le dos : « Espions, agents d’influence, voyous : la mécanique du chaos ». Les rédacteurs de ce rapport – pas moins d’une douzaine – sont politologue, journaliste, historien ou ancien policier, iranologues, spécialistes des Gardiens de la révolution islamique et des opérations d’infiltration des services secrets iraniens en France.
« La grande faiblesse des gouvernements français successifs »
Laurent Nuñez s’est d’ailleurs quelque peu agacé de la publication de ce document dans un entretien au Parisien : « J’espère que personne ne va s’imaginer que ce sont des choses qu’on découvre. Ce sont les services de renseignement qui travaillent sur ces sujets qui sont couverts par le secret national, la défense nationale… » Sauf que ce rapport ne révèle aucun secret national mais « se contente » de mettre en lumière et en perspective des informations ouvertes. Gilles Platret a du reste, répondu au ministre dans un long message publié sur Facebook : « On est frappé de la forme particulièrement tendue qu’épouse cette réaction ministérielle ».
Depuis qu’il a remplacé Bruno Retailleau, l’ancien préfet de police de Paris semble en effet quelque peu « tendu » et peut-être même susceptible : tout le contraire d’un « mou du genou », a-t-il d’ailleurs répliqué la semaine dernière aux critiques d’un député RN sur l’immigration ! « Alors, pourquoi une telle réaction » de la part de Nuñez, demande Gilles Platret ? Réponse du même Platret : « Peut-être parce que nous avons mis le doigt sur la grande faiblesse des gouvernements français successifs qui, connaissant exactement les ressorts de l’entrisme en France de la République islamique d’Iran, ont tant peiné jusqu’à présent à lui opposer une politique cohérente. Et ceci, depuis tant d’années. »
LFI : « un nouveau levier » pour Téhéran
Le rapport démonte avec précision les ressorts de cette mécanique d’entrisme dans notre pays. Un entrisme qui ne date pas d’hier, puisqu’il remonte à l’époque de la prise de pouvoir par les mollahs en Iran et s’est développé jusqu’à nos jours, en adaptant en permanence ses cibles au contexte politique français (nous en resterons dans cet article à l’aspect « influence » de cet entrisme, en mettant de côté les volets espionnage et criminalité évoqués dans le sous-titre du rapport). Ainsi, explique ce document, « dès les années 80, les services iraniens organisent des conférences dans les cercles universitaires proches du Parti communiste, glorifiant la révolution iranienne… Parallèlement, ils cherchent à cibler le Parti socialiste et Mitterrand ». Ça, c’était autrefois.
Aujourd’hui ? « Avec la création de La France insoumise, Téhéran trouve un nouveau levier qui s’inscrit dans le même schéma. Via des agents du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), envoyés auprès de l’extrême gauche française, les services secrets iraniens tentent d’instrumentaliser la cause palestinienne pour ‘‘Semer le chaos sans faire la guerre’’. » Rappelons que le FPLP est qualifié d’organisation terroriste par l’Union européenne. Au passage, parmi les personnalités de ce mouvement, citons Mariam Abbou Daqqa. À l’automne 2023, elle avait été conviée à une série de conférences en France pour, affirmait-elle, « parler des droits des femmes et des Palestiniens », mais avait finalement été expulsée de France. La députée LFI de Seine-et-Marne, Ersilia Soudais, à l’origine de l’invitation et qui l’avait conviée au Palais Bourbon, avait réagi à cette expulsion en déclarant : « Je pensais en effet convier Abou Daqqa pour son militantisme féministe. Non pour son appartenance supposée au FPLP. » Sans commentaire.
Ce rapport qualifie les députés Insoumis de « relais et de proxys de la propagande de la République islamique d’Iran ». Sont cités, sans surprise, Rima Hassan, mais aussi les députés Delogu, Portes et Panot qui « ont participé depuis près de trois ans, avec un ou des membres du FPLP aux ordres des mollahs iraniens, affichant clairement leur soutien à des individus condamnés par le passé pour terrorisme ».
L’axe Iran/Frères musulmans/extrême gauche française.
Par ailleurs, le rapport met en lumière la proximité entre l’Iran chiite et les Frères musulmans sunnites. « L’une des forces de la République islamique d’Iran est d’avoir su transcender la fracture sunnite-chiite en construisant des alliances idéologiques et pragmatiques avec des mouvements sunnites comme les Frères musulmans ou le Hamas. » Plus intéressant encore, il dévoile un axe Iran/Frères musulmans/extrême gauche française : ainsi, « toujours via leurs agents palestiniens, les services secrets iraniens activent des réseaux liés à l’extrême gauche et aux Frères musulmans sur le territoire français ».
Un axe qui se retrouve d’ailleurs dans les éléments de langage communs à la République islamique d’Iran, aux Frères musulmans et à cette même extrême gauche française, notamment auprès des milieux universitaires et groupes propalestiniens. Et ce, à travers cinq points : la condamnation d’Israël, qualifié d’État colonialiste vivant sous régime d’apartheid, la dénonciation de l’impérialisme occidental, la critique des interventions occidentales au Moyen-Orient, la présentation des Palestiniens comme des victimes de l’oppression occidentale et, enfin, l’emploi en permanence des termes « Justice », « Libération », « Résistance » et « Décolonisation ».
« Un venin instillé dans la société française »
Plus largement encore, le rapport affirme qu’« après le pogrom du 7 octobre 2023, l’objectif est de pousser Paris à faire pression sur Israël pour un désengagement de Tsahal à Gaza et au Liban et d’adopter une position moins contraignante sur le nucléaire iranien ». Derrière tout cela, une « stratégie patiemment tissée » qui « révèle l’ampleur des ambitions de Téhéran : peser sur les décisions politiques occidentales, sans jamais apparaître au grand jour ». À la lumière de ces quelques lignes, on comprend mieux toute l’agitation gauchiste pro-palestienne de ces derniers mois sur notre territoire.
Pour conclure, on pourrait, de prime abord, s’étonner qu’un élu local se soit attelé à un rapport sur cet entrisme de la République islamique, véritable « venin instillé dans la société française depuis près de cinquante ans », selon les mots de Gilles Platret. Comme il l’explique lui-même, il est préoccupé, entant que maire élu depuis dix ans, de « voir se développer l’islamisme sur le terrain local », ce qui l’a conduit à cette démarche. Là où de (faux ?) naïfs ne voient dans les émeutes, qui enflamment régulièrement nos banlieues et désormais nos centres-villes, qu’une simple révolte sociale liée à la pauvreté ou l’oisiveté (on se souvient des propos de Macron lors des émeutes consécutives à la mort de Nahel !), Gilles Platret, lui-même confronté dans sa ville à ce phénomène, y voit, pour les événements les plus récents, la « manipulation de la cause palestinienne et de son drapeau à des fins de déstabilisation ». Bref, « la mécanique du chaos ».
BVoltaire
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