L’enjeu budgétaire ne laisse décidément plus de répit. Après Michel Barnier, c’est au tour d’Emmanuel Macron de reprendre le dossier, alors que le compte à rebours accélère. Ce jeudi soir, lors de son allocution télévisée au lendemain de la motion de censure, le président a affirmé que la « priorité » du nouveau Premier ministre « sera le budget ».
Pour ce faire, une loi spéciale sera déposée « avant la mi-décembre au Parlement » a-t-il annoncé. « Cette loi temporaire permettra, comme c’est prévu par notre Constitution, la continuité des services publics et de la vie du pays, nos entreprises pourront travailler. Elle appliquera pour 2025 les choix de 2024 ».
Dans le prolongement du mouvement initié cet été par le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal, avec des « lettres plafonds » basées sur le budget 2024, cette « loi spéciale » devra être déposée avant le 19 décembre prochain afin de respecter la LOLF (loi organique relative aux lois de finances). Elle devra également permettre à l’Etat et à la Sécurité sociale de sécuriser leurs capacités d’emprunt sur les marchés, afin de maintenir à flots les trésoreries.
Cette loi doit permettre au prochain gouvernement de présenter un nouveau budget « en début d’année prochaine ». « C’est nécessaire d’avoir son budget en tout début d’année pour investir », a souligné le président.
« Beaucoup me l’ont reprochée ».
Sur le plan politique, le président a confirmé sa position régalienne. « J’exercerai (mon mandat présidentiel, NDLR), pleinement jusqu’à son terme », a-t-il indiqué, lors de son intervention depuis l’Elysée. Il est également revenu sur son choix de dissoudre : « cette décision m’a paru inéluctable (…) cependant cette décision n’a pas été comprise. Beaucoup me l’ont reprochée. C’est ma responsabilité. » Concernant la censure du gouvernement, le président a cependant affirmé qu’il n’assumerait « jamais l’irresponsabilité des autres », avant de pointer « les députés du Rassemblement national (qui) ont choisi de voter une motion qui disait le contraire de leur programme, qui insultait leurs électeurs (…) Ils ne pensent qu’à une seule chose: l’élection présidentielle. »
Si Michel Barnier assure avec son équipe « le traitement des affaires courantes jusqu’à la nomination » d’une nouvelle équipe, Emmanuel Macron a indiqué qu’il nommerait « dans les prochains jours, un Premier ministre ». Un calendrier qui devrait satisfaire la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qui a exhorté ce jeudi Emmanuel Macron à nommer « rapidement » un successeur à Michel Barnier afin de « ne pas laisser s’installer le flottement ».
Quant à la ligne politique que son futur prochain Premier ministre devrait adopter, le chef de l’Etat a donné ses lignes rouges. « Je ne crois pas que l’avenir de la France puisse se faire avec plus d’impôts, de normes, ou dans la multiplication des divisions ou l’abandon de notre ambition climatique », a-t-il expliqué affirmant qu’il « faudra que le gouvernement rassemble, pour agir concrètement. » La réponse présidentielle à cette équation devrait être connue dans les jours qui viennent.
LA TRIBUNE.
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