La France Islamiste et les frères musulmans au Parlement

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NDLR : Cela ne se découvre pas le 13 mars 2025. Les salons sont réservés depuis plusieurs semaines et les invitations adressées depuis plusieurs jours. C’est donc qu’il y a une complicité à l’intérieur de l’Assemblée nationale pour laisser le champ libre aux frères musulmans au cœur du pouvoir en France. Parler de l’ennemi de l’intérieur c’est peu dire, dans le cas d’espèce. Au cœur du parlement, et pourquoi pas à l’Élysée, comme ce fut le cas pour conseiller au Président de ne pas défiler contre l’antisémitisme. Tout cela pose de graves questions ! La France est-elle déjà minée de l’intérieur ? 

Le parlementaire insoumis Raphaël Arnault organise une table ronde, ce mercredi 12 mars, à laquelle participera notamment CCIE (Collectif contre l’islamophobie en Europe). Cette association se distingue par son entrisme islamiste au sein des institutions bruxelloises, pointe l’anthropologue Florence Bergeaud-Blackler.

Docteur en anthropologie et présidente du Cerif (Centre européen de recherche et d’information sur le frérisme), Florence Bergeaud-Blackler a notamment publié Le Frérisme et ses réseaux, l’enquête (Odile Jacob, 2023), qui vient de paraître en poche.

Le député LFI Raphaël Arnault organise une table ronde  au Palais Bourbon, mercredi 12 mars, conviant plusieurs associations dont le CCIE. C’est le relais belge d’un collectif dissous en France en 2020, le CCIF…

Florence BERGEAUD-BLACKLER. – Le CCIE est plus précisément la nouvelle vitrine du CCIF (Collectif français contre l’islamophobie en France) reconstitué en Belgique. Ce dernier s’est autodissous en octobre 2020 face à la menace de sa fermeture par le gouvernement. Le sigle en témoigne, puisque vous remarquerez que la partie grisée du logo CCIE laisse deviner le sigle CCIF. Le CCIF avait alors annoncé que les actifs seraient transférés à des associations partenaires qui se chargeraient de prendre le relais de la lutte contre l’islamophobie à l’échelle européenne. Son site internet est hébergé sur des serveurs suisses, il a pris l’appellation CCIE et s’est déclaré à Bruxelles comme association sans but lucratif. S’en est ensuivi une campagne victimaire européenne lancée à l’aide d’une association britannique rompue à cette technique de victimisation, l’association CAGE, qui prétend que le CCIF a été inquiété en raison de leur partenariat étroit dans la lutte contre «l’islamophobie d’État».

Cette campagne victimaire avait pour but de faire passer la loi «séparatisme» de Gérald Darmanin, qui faisait suite au discours d’Emmanuel Macron aux Mureaux, pour une loi ciblant les musulmans, prétendument inscrits sur des listes noires, et d’isoler en Europe une France qualifiée d’«islamophobe» en raison notamment de sa laïcité. Les effets de cette campagne ont été désastreux puisque les sondages ont confirmé une défiance croissante des musulmans vis-à-vis de la laïcité. En 2023, 78 % des musulmans considèrent que la laïcité française est islamophobe.

Pour la réunion qui nous occupe, il me semble que Yaël Braun-Pivet devrait, a minima, demander des explications au groupe insoumis.

La réunion doit être consacrée à l’«islamophobie». Comment La France insoumise s’empare-t-elle de ce concept ?

LFI a bénéficié de 69% des votes musulmans au premier tour de la présidentielle 2022 grâce à une campagne de lutte contre la supposée islamophobie. Le candidat de ce mouvement, Jean-Luc Mélenchon, n’a eu de cesse de flatter les Français issus de l’immigration, les néoféministes intersectionnels qui défendent le hijab, ou les mouvements indigénistes. Il a donné des gages.

Impeccable auprès des institutions européennes, le CCIE cherche à faire passer le message que l’islamophobie fait obstacle à la société inclusive, que les violences commises par les minorités en découlent – Florence Bergeaud-Blackler

LFI doit à présent faire avec une population qui a des exigences en la matière : être protégée d’une islamophobie considérée comme structurelle, répondre aux demandes cultuelles des musulmans et défendre le voile et le halal. LFI sait que ce vote peut lui échapper, ce qui ne lui donnerait aucune chance de faire un score lui permettant d’accéder au second tour. C’est la mission de Raphaël Arnault, comme celui d’Ersilia Soudais, de Louis Boyard et d’autres, de les rassurer sur ce point. D’un autre côté, les Frères musulmans, qui ont compris qu’ils avaient dans les mains ce parti-coucou qu’est LFI, flattent ses représentants qui ne brillent pas par leur compréhension du problème, et leur font comprendre qu’ils seront réélus grâce à leur apport pour le parti.

Comment le CCIE s’y prend-il pour peser politiquement, au sein des institutions aussi bien européennes que françaises ?

Le CCIE à Bruxelles n’a qu’une activité publique relativement modeste, il fait très attention à son image afin de ne pas se mettre à dos les institutions belges et internationales. C’est un lobby discret qui travaille avec d’autres associations dans le cadre de fédérations fréristes comme le FEMYSO, l’ENAR et d’autres associations anti-discriminations comme Amnesty International, avec d’autres organisations antiracistes, pour le développement, pour le climat, etc.

Impeccable auprès des institutions européennes, car elle veut avoir accès aux parlementaires et aux fonctionnaires européens, cette association cherche à faire passer le message selon lequel l’islamophobie fait obstacle à la société inclusive, que les violences commises par les minorités en découlent. La France est décrite comme le mauvais élève et il faut l’isoler à tout prix. Cela fonctionne assez bien, puise que Nils Muižnieks, le directeur régional d’Amnesty International pour l’Europe, avait déclaré que la dissolution du CCIF serait un acte très grave de la part du gouvernement français, qu’elle pourrait avoir un effet dissuasif sur toutes les organisations qui sont engagées dans la lutte contre le racisme et la discrimination en France.

Le CCIE comme tous les membres de la «coalition européenne contre l’islamophobie» coordonnée par l’ENAR servent à nourrir l’idée d’une persécution des musulmans et maintenir des postes comme celui de la coordinatrice européenne chargée de la lutte contre la haine anti-musulmans, (la Française Marion Lalisse, NDLR), qui peut intervenir dans les politiques décidées à Bruxelles. Cette lutte contre l’islamophobie est un instrument de subversion très efficace dans le développement des Frères musulmans et de leurs alliances avec les partis politiques.

La proximité idéologique du CCIE avec les Frères musulmans est-elle avérée ?

Oui, sur le plan idéologique, le CCIF devenu CCIE est un rejeton des Frères musulmans qui a formé cette génération d’activistes spécialisés dans la lutte contre les discriminations et le racisme. Sur le plan structurel, il est lié à la FEMYSO qui fédère les associations étudiantes issues des Frères musulmans canal historique, comme EMF (Étudiants musulmans de France) dans notre pays. Chacun tient son rôle dans le frérisme, qui n’est pas un mouvement prosélyte comme les autres, qui se déploie en convertissant les individus. Le frérisme, lui, vise à convertir la société pour la rendre «charia-compatible», l’objectif n’étant pas de convertir chaque personne, mais d’imposer les lois islamiques. On peut avoir une société islamique qui ne soit pas majoritairement musulmane, dès lors que les règles de l’islam s’y appliquent.

Sur le plan religieux, la lutte contre l’islamophobie relève du «djihad défensif». C’est une méthode de guerre psychologique licite. Le «djihad offensif» n’est licite, religieusement autorisé, que si le gouverneur d’un État islamique le décide. Le «djihad défensif», quant à lui, peut être décrété n’importe où, par n’importe quel musulman qui se sent menacé dans sa foi.

Le Figaro

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