Le ministre libanais de l’Économie, Amer Bisat, a déclaré jeudi que le pays entamait une nouvelle phase de croissance après des années de crise sans précédent, tout en appelant à davantage de réformes.
Le Liban table sur une croissance de 5 % cette année, la plus forte depuis 2011, a indiqué Amer Bisat lors des réunions annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale à Washington.
En juin, la Banque mondiale a estimé à 4,7 % la croissance du PIB corrigée de l’inflation pour 2025.
« Nous sommes heureux de constater enfin, après des années et des années de stagnation, une certaine croissance, mais ce n’est pas le type de croissance durable que nous souhaitons », a fait savoir M. Bisat au groupe de réflexion américain Atlantic Council, en marge des réunions annuelles.
Le Liban est un « pays où la souveraineté de l’État » est « remise en question », a expliqué le ministre de l’Economie, ajoutant qu’un État plus fort devrait renforcer la confiance des entreprises – une référence sans doute au groupe terroriste chiite du Hezbollah qui refuse de céder ses armes après être sorti très affaibli d’une confrontation directe avec Israël.
Il a notamment appelé à une série de réformes, en particulier une réorientation des dépenses publiques vers les services et les infrastructures ou encore une réforme de la fonction publique, où même les cadres sont « scandaleusement mal payés ».
Le Liban est en pourparlers avec le FMI, qui a salué le mois dernier les décisions fiscales et monétaires du pays, mais a appelé à « une approche plus ambitieuse » face à la pression budgétaire, exprimant son inquiétude quant à la suppression des taxes sur les carburants.
« Personne ne va nous imposer de conditions », a rétorqué Amer Bisat, insistant sur le fait que le Liban ne mettait pas en place des réformes pour satisfaire le FMI.
Avant même les échanges de tirs transfrontaliers déclenchés en octobre 2023 entre le mouvement pro-iranien Hezbollah et l’armée israélienne, le Liban et ses six millions d’habitants étaient empêtrés dans un effondrement économique sans précédent depuis 2019.
Entre 2018 et 2021, le PIB s’était contracté de 28 % et la livre libanaise avait perdu 98 % de sa valeur, entrainant une inflation galopante et une perte de pouvoir d’achat pour la population, selon des chiffres du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
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