Le premier d’entre eux était bien sûr Israël. Le Hamas voulait envoyer un message au public israélien – à la population qu’il avait si brutalement attaquée le 7 octobre –, lui faisant comprendre qu’il restait inébranlable et invaincu. Qu’il était tout aussi capable de déclencher une nouvelle vague de terreur contre les civils israéliens.
C’est pourquoi les membres du Hamas sont arrivés vêtus d’uniformes de Tsahal volés, brandissant des armes israéliennes pillées lors du massacre du 7 octobre. C’est pourquoi les otages ont été transportés au point de libération dans un véhicule volé le même jour. Il s’agissait d’une guerre psychologique enveloppée dans une mise en scène grotesque.
Et puis il y avait le « cadeau ».
Le Hamas a remis à l’otage Iair Horn un paquet à ramener en Israël, rappelant de manière tordue que son jeune frère, Eitan, est toujours en captivité. Un sablier. Placé entre les mains de Horn, coincé entre des hommes masqués, il a été contraint de le tenir en l’air devant les caméras et la foule. Sur le sablier étaient inscrits les visages de l’otage Matan Zangauker et de sa mère, Einav, une éminente militante pour la libération des captifs, ainsi qu’un message effrayant : « Le temps presse. »
Les médias internationaux sont également les destinataires potentiels des performances du Hamas. Avec des milliards de personnes à leur portée, ces médias informent les masses – et comme nous l’avons vu, beaucoup d’entre eux n’ont pas hésité à blanchir l’image du Hamas en adhérant à sa propagande. C’est pourquoi le Hamas a invité avec empressement des journalistes à filmer ces spectacles grotesques, persuadé que la plupart des médias ne les qualifieront pas de tels.
Pour les Israéliens, ces défilés hebdomadaires de personnes innocentes – détenues depuis près de 500 jours – sont un cauchemar. C’est déchirant de les voir défiler sur scène comme des accessoires de spectacle avant de pouvoir être accueillis chez eux. Et les « souvenirs » malsains qui leur sont remis semaine après semaine ? Ce ne sont pas des cadeaux.
C’est pourquoi il est si décevant de voir ces tactiques terroristes décrites ainsi. Lorsque CNN a qualifié de « souvenir » un sablier destiné à la mère d’un homme toujours détenu, sur lequel était inscrite une menace de meurtre, ce n’était pas seulement inexact. C’était obscène. Il est difficile de croire qu’un journaliste, dans n’importe quel contexte, n’aurait pas pu trouver un mot plus approprié.
Et lorsque le Hamas a « offert » à l’otage Sagui Dekel-Chen une paire de boucles d’oreilles pour sa fille qu’il n’avait jamais rencontrée – née pendant qu’il était en captivité –, ce n’était pas un geste touchant. C’était un message. Un avertissement. Un rappel que le Hamas peut atteindre même les plus innocents, comme il l’a fait le 7 octobre, lorsque des dizaines d’enfants ont été assassinés.
Mais la presse ne fait pas grand cas de ce phénomène. Une fois de plus, le Hamas trouve un complice dans les médias internationaux, qui présentent consciencieusement une version aseptisée d’un groupe terroriste sanguinaire. Et ce, alors même que les membres du Hamas se tiennent sur une scène littéralement drapée d’images de la mosquée Al-Aqsa, avec en arrière-plan des images de propagande des massacres du 7 octobre, ainsi qu’un message au monde (et une référence à la politique migratoire de l’ancien président américain Donald Trump) : « Pas d’immigration sauf vers Jérusalem. »
Nous avons dit que la couverture de cette semaine avait quelque chose d’inéluctable – une couverture qui, il faut le noter, a vu Sky News répéter une fois de plus l’affirmation insidieuse à l’antenne selon laquelle des « otages palestiniens » étaient échangés contre des Israéliens détenus à Gaza. Nous avons déjà vu cette déformation à maintes reprises : la presse refuse de reconnaître véritablement les Israéliens comme des victimes – même lorsqu’ils ont été massacrés chez eux, retenus en otage pendant des mois, exhibés sur scène comme des trophées et menacés explicitement sous couvert de « cadeaux ».
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