Dimanche, Netanyahou a officiellement transmis sa demande de grâce via son avocat Amit Hadad, près de six ans après son inculpation dans plusieurs affaires de corruption. Fait notable : le document ne contient aucune reconnaissance de culpabilité ni prise de responsabilité. Le Premier ministre y affirme que son procès est devenu « un foyer de débats enflammés » menaçant la cohésion nationale et qu’une issue rapide serait, selon lui, dans « l’intérêt public ».
Il écrit également que, malgré son souhait initial de prouver son innocence jusqu’à l’acquittement complet, la poursuite du procès nourrirait désormais des divisions profondes au sein de la société israélienne. Dans ce contexte, il estime que l’arrêt des poursuites contribuerait à apaiser les tensions.
Autour du président Herzog, certains conseillers admettent que la proposition est étudiée avec sérieux. Cependant, des proches du chef du gouvernement ont immédiatement réagi, affirmant que Netanyahou ne consentira à aucune négociation impliquant un compromis politique : « c’est tout ou rien », indiquent-ils. Autrement dit, soit une grâce totale, soit la poursuite du procès jusqu’à une décision finale.
La présidence israélienne a confirmé la réception de la demande, soulignant son caractère « extraordinaire » et les « implications considérables » qui l’accompagnent. Le dossier a été transmis au département des Grâces du ministère de la Justice, qui doit désormais formuler un avis. Celui-ci sera ensuite examiné par plusieurs instances, dont le conseiller juridique du bureau présidentiel et le ministre compétent.
En raison d’un conflit d’intérêts, ce ne sera pas le ministre de la Justice Yariv Levin, membre du Likoud, qui pilotera le processus, mais le ministre Amichaï Eliyahou.
La perspective d’une grâce, assortie ou non d’un retour aux urnes, alimente déjà les spéculations. Elle pourrait permettre à Netanyahou de clore un chapitre judiciaire qui hante son mandat depuis des années, mais elle ouvrirait aussi une nouvelle phase d’incertitude politique dans un pays où les coalitions se font et se défont au gré des rapports de force.
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