Bibliothèque nationale archive l’indicible massacre
La Bibliothèque nationale d’Israël (National Library of Israel, NLI) a lancé une initiative d’envergure pour collecter et conserver toute trace mémorielle du massacre du 7 octobre 2023 et de la guerre qui a suivi. Ce projet, intitulé Bearing Witness, vise à rassembler des documents physiques et numériques variés — autocollants commémoratifs, éloges funèbres, écrits, témoignages, images, vidéos — afin de préserver pour l’avenir la mémoire collective et d’éviter que des souvenirs ne se perdent.
Des visages de victimes sont déjà visibles partout en Israël : sur les murs des immeubles, dans les gares routières ou ferroviaires, dans les espaces publics. Ces mémoriaux spontanés, conçus par des proches, des communautés locales, des amis, font partie de la vie quotidienne — et la NLI souhaite que chacun puisse contribuer à les archiver officiellement. Les documents commémoratifs, éloges, écrits publics témoignent de ce lien qui unit les individus au souvenir national.
Le projet Bearing Witness ne se limite pas à la collecte en Israël : la documentation auprès de communautés de la diaspora juive est également incluse. Il s’agit non seulement de recueillir des œuvres artistiques, des prayers, des textes religieux, des écrits privés ou publics, mais aussi des contenus qui reflètent les réactions internationales, les manifestations de solidarité, les mémoires individuelles, les effets de l’événement sur l’identité juive à l’étranger.
L’archive prend au sérieux la fragilité des documents numériques : certains contenus postés en ligne (réseaux sociaux, plateformes de messagerie) disparaissent rapidement. Pour cette raison, la Bibliothèque nationale travaille avec de nombreux partenaires — projets civiques, groupes de témoignage, historiens, institutions universitaires — pour rassembler des enregistrements, des photos, des vidéos, des œuvres artistiques, des mémoires orales.
Parmi les matériaux déjà collectés, on compte des centaines de milliers de vidéos, des témoignages d’évacuation, de survivants, des textes de commémoration — en Israël et dans la diaspora — des recits sur la vie quotidienne dans les zones de conflit. Le nombre de fichiers dépasse le million dans divers formats, et le projet inclut aussi la sauvegarde de contenu provenant des communautés universitaires à l’étranger.
L’archive promet une conservation dans des conditions optimales pour préserver la dimension humaine et personnelle de ces documents. Les dépôts physiques peuvent être faits directement à la Bibliothèque de Jérusalem, et les documents numériques soumis via plateformes sécurisées, afin que les contributions soient accessibles publiquement tout en respectant la confidentialité des familles et des personnes affectées.
Le moment choisi prend tout son sens avec l’approche du deuxième anniversaire des événements du 7 octobre 2023. Ce jalon temporel renforce l’urgence de préserver ce qui peut l’être encore : souvenirs des victimes, récits des survivants, traces de la guerre dans la culture, la religion, l’art. L’archive ne vise pas seulement à être un lieu de mémoire, mais une source pour la recherche historique, l’éducation, les médias, pour que les générations futures puissent comprendre la portée humaine et politique de cet épisode.
Enfin, parmi les éléments plus récents : la création d’une branche américaine de l’archive, axée sur l’antisémitisme sur les campus depuis le 7 octobre, montre que l’impact dépasse les frontières. Des étudiants, des organisations, des chercheurs participent en partageant flyers, photos, témoignages sur les expériences vécues, voire les embûches morales dans les milieux universitaires étrangers. Ces documents enrichissent le champ de compréhension de l’événement au-delà d’Israël.
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