Kiev pourrait fermer Ouman aux Israéliens

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Kiev pourrait fermer Ouman aux Israéliens

Les autorités ukrainiennes ont laissé entendre ce samedi que les citoyens israéliens pourraient être empêchés d’accéder à Ouman lors des prochaines fêtes de Roch Hachana. Cet avertissement intervient dans un climat tendu entre Kyiv et Jérusalem, nourri par des divergences politiques et des décisions jugées offensantes par la partie ukrainienne.

Une colère liée au geste de Netanyahu
L’irritation de Kyiv découle principalement de l’attitude du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a choisi de ne pas contacter les dirigeants ukrainiens le jour de l’indépendance de leur pays, célébrée la semaine dernière. Ce silence, perçu comme un manquement symbolique mais significatif, a été interprété comme une absence de soutien politique dans un contexte international délicat.

Un haut responsable ukrainien, cité par le Jerusalem Post, a rappelé que ce type de crise s’était déjà produit par le passé et avait généralement trouvé une issue. Néanmoins, il a souligné que l’Ukraine attendait un véritable appui de la part d’Israël, tant sur le plan financier que dans l’organisation sécuritaire du pèlerinage à Ouman, où convergent chaque année des milliers de fidèles hassidiques.

La question sensible des réfractaires au service militaire
La polémique ne se limite pas aux relations bilatérales. En Israël, un débat interne agite également la scène politique et religieuse. Le gouvernement a annoncé son intention de permettre à des jeunes hommes haredim, en âge de servir dans l’armée mais refusant de s’enrôler, de voyager à Ouman à partir du 22 septembre pour participer au pèlerinage annuel.

Cette décision a provoqué une réaction immédiate du procureur général adjoint, Gil Limon, qui a rappelé vendredi que l’État n’avait pas le droit d’élaborer un plan contournant l’application stricte de la loi sur la conscription. Selon lui, autoriser ces dérogations reviendrait à créer une inégalité devant l’obligation militaire, ce qui serait contraire aux principes fondamentaux de l’État de droit.

Dans un courrier adressé à des avocats défendant cette cause devant la Haute Cour de justice, Limon a insisté sur le fait que son bureau n’avait pas encore validé ni même examiné les détails de l’accord. Il a néanmoins affirmé qu’un tel projet risquerait d’éroder la crédibilité de la conscription en Israël, un sujet déjà source de fortes tensions internes.

Le poids du pèlerinage à Ouman
Ouman, ville du centre de l’Ukraine, abrite la tombe de Rabbi Nahman de Breslev, figure spirituelle majeure du hassidisme. Chaque année, des dizaines de milliers de pèlerins hassidiques s’y rendent pour marquer Roch Hachana, malgré les difficultés logistiques et sécuritaires.

Le rabbin Natan Ben-Nun, président de l’Union Breslov, a exprimé son inquiétude face aux obstacles potentiels soulevés par les autorités israéliennes et ukrainiennes. Selon lui, il serait regrettable que des considérations juridiques ou politiques viennent interférer avec une pratique religieuse considérée comme essentielle par ses fidèles. « Nous espérons qu’une solution sera trouvée rapidement pour que les étudiants des yeshivot puissent voyager sans craindre arrestations ou retards », a-t-il déclaré au média religieux JDN.

Pour de nombreux adeptes, Roch Hachana à Ouman n’est pas une célébration parmi d’autres, mais une obligation spirituelle héritée de l’enseignement de Rabbi Nahman. Le rassemblement, considéré comme une expérience de foi collective, surpasse selon eux toute autre fête religieuse.

Diplomatie et religion entremêlées
La situation actuelle illustre la complexité d’un dossier où se mêlent diplomatie, sécurité, droit militaire et liberté religieuse. Kyiv cherche à rappeler à Israël l’importance d’un soutien clair en temps de guerre, tandis que Jérusalem se retrouve face à un dilemme interne sur la gestion des exemptions militaires.

En toile de fond, les milliers de pèlerins hassidiques qui préparent leur voyage vers Ouman restent suspendus aux décisions des gouvernements. Pour eux, l’enjeu est moins politique que spirituel : pouvoir se recueillir sur la tombe de leur maître en ce début d’année juive, sans que les débats diplomatiques ou les querelles internes ne viennent entraver cette tradition séculaire.

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1 COMMENTAIRE

  1. Nous ne connaissons pas où se trouve la tombe de Moïse ou de son frère Aaron, justement pour pas qu’il y ait des pèlerinages sur leur dépouille afin de ne pas être considérée comme de l’idolaterie , je me demande ce que penserait ce Rabbi, de tout ce cirque

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