Khamenei demande davantage d’aide à Poutine après les frappes américaines sur les sites nucléaires iraniens
Suite aux frappes américaines menées contre plusieurs installations nucléaires iraniennes ce week-end, l’Iran a intensifié ses démarches diplomatiques pour obtenir davantage de soutien de la part de son allié russe. L’attaque, considérée comme la plus importante intervention militaire des États-Unis contre la République islamique depuis la révolution de 1979, a conduit le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, à dépêcher en urgence son ministre des Affaires étrangères à Moscou.
Ce dernier, Abbas Araghchi, a été chargé de remettre en main propre une lettre de Khamenei au président russe Vladimir Poutine. Selon des sources diplomatiques relayées par Reuters, le message porterait une demande explicite de renforcement de la coopération stratégique entre les deux pays. L’objectif principal de cette missive serait d’encourager la Russie à adopter une position plus active dans le soutien à l’Iran face aux pressions croissantes exercées par Washington et Tel-Aviv.
Alors que Moscou avait clairement condamné les frappes israéliennes, elle est restée silencieuse sur l’action américaine. Vladimir Poutine, tout en appelant récemment au calme, a proposé que la Russie joue un rôle de médiateur sur la question nucléaire iranienne. Cette posture prudente s’explique en partie par l’engagement militaire russe en Ukraine, qui entre dans sa quatrième année, et par la volonté de ne pas ouvrir un nouveau front diplomatique avec les États-Unis, à un moment où des signaux d’ouverture apparaissent entre Moscou et l’administration Trump.
Selon des responsables iraniens, Téhéran juge jusqu’ici l’attitude russe trop réservée et cherche à la faire évoluer. Aucun détail officiel n’a été donné quant à la nature précise de l’aide demandée par l’Iran. Toutefois, des voix en Russie ont plaidé pour un soutien à l’Iran similaire à celui accordé par les États-Unis à l’Ukraine. Cela inclurait des livraisons de systèmes de défense aérienne, des équipements militaires plus sophistiqués et des renseignements satellitaires.
Malgré les tensions historiques entre les deux pays, la Russie et l’Iran ont tissé ces dernières années des liens stratégiques. Ils ont notamment signé en début d’année un accord de partenariat d’une durée de vingt ans. Ce partenariat n’inclut cependant pas de clause de défense mutuelle, ce qui laisse à Moscou une marge de manœuvre diplomatique significative.
La coopération bilatérale dans le domaine du nucléaire civil se poursuit, avec la participation de spécialistes russes à la construction de deux nouveaux réacteurs à la centrale de Bushehr. Poutine a récemment assuré que des garanties avaient été données par Israël quant à la sécurité de ces techniciens russes, malgré les tensions régionales croissantes.
Sur la scène internationale, la Russie a adopté une position plus affirmée lors de la dernière réunion du Conseil de sécurité de l’ONU. Aux côtés de la Chine et du Pakistan, elle a proposé une résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel au Moyen-Orient, à la suite des frappes américaines. L’ambassadeur russe à l’ONU, Vassily Nebenzia, a critiqué la rhétorique de Washington en rappelant l’intervention controversée en Irak en 2003, où les allégations sur les armes de destruction massive s’étaient révélées infondées.
« Une fois de plus, on nous demande de croire aux contes de fées des États-Unis, qui vont à nouveau faire souffrir des millions de personnes au Moyen-Orient », a-t-il déclaré, dénonçant ce qu’il considère comme une répétition des erreurs du passé.
La situation reste donc extrêmement volatile. L’Iran, isolé face à l’intensification des hostilités, mise sur l’appui de Moscou pour contrer l’axe américano-israélien. De son côté, la Russie semble hésiter entre un soutien plus ferme à son partenaire iranien et la préservation de ses propres intérêts stratégiques sur plusieurs fronts internationaux.
Jforum.fr
Similaire
La rédaction de JForum, retirera d’office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.
La source de cet article se trouve sur ce site