
Israël ne fait plus seulement face aux roquettes et aux drones – il affronte désormais une armée d’ombres, tapie dans les réseaux informatiques.
Selon le rapport annuel Digital Defense Report 2025 de Microsoft, publié ce jeudi, l’État hébreu se place au troisième rang mondial des pays les plus visés par des cyberattaques, derrière les États-Unis et le Royaume-Uni. Dans la région Moyen-Orient–Afrique, il arrive largement en tête, concentrant plus de 20 % des offensives recensées.
L’assaillant principal est clairement identifié : l’Iran, responsable à lui seul de 64 % des activités cyber d’État dirigées contre Israël. Ses objectifs vont bien au-delà de la simple collecte de renseignements : recrutement d’agents, perturbation de services essentiels, représailles indirectes sans confrontation militaire ouverte — une guerre parallèle, silencieuse mais stratégique.
Depuis le déclenchement du conflit contre le Hamas en octobre 2023, la pression s’est encore accrue.
La Direction nationale du cyber fait état de 17 000 incidents en 2024, soit +24 % en un an, tandis que le Shin Bet parle d’une multiplication par cinq des attaques par rapport aux années précédentes. Certaines firmes privées évoquent même une explosion jusqu’à +700%.
Les cibles sont multiples : télécommunications, finance, hôpitaux, technologies, infrastructures critiques. Mais Microsoft dévoile une autre réalité : les cybercriminels motivés par l’argent restent les plus actifs, utilisant rançongiciels, hameçonnage et vols de mots de passe.
Plus inquiétant encore : les failles humaines.
Selon Microsoft, une grande partie des intrusions exploitent des erreurs de configuration des systèmes Active Directory – le cœur des réseaux internes des entreprises et institutions utilisant Windows. Des vulnérabilités si fréquentes que la NSA américaine les classe parmi les dix causes principales de brèches informatiques.
Dans cette bataille numérique, l’intelligence artificielle joue désormais des deux côtés : arme pour automatiser les attaques, mais aussi bouclier pour les prévenir.
Le conseil final de Microsoft est sans appel : imposer une authentification multifactorielle résistante au phishing – capable, selon l’entreprise, de bloquer 99 % des intrusions.
La guerre du XXIe siècle ne se gagne plus seulement sur terre ou dans les airs. Elle se joue aussi dans les câbles, les courriels… et les erreurs de mot de passe.
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