Israël va-t-il ouvrir des bases de contre-attaque contre les Houtis du Yémen au Somaliland ?

Une Première : Israël envisage de prendre des mesures contre les Houthis au Yémen

Des rapports étrangers, notamment pro-Qataris, indiquent qu’Israël envisage d’établir des bases militaires dans le nord de la Somalie, avec la médiation des Émirats arabes unis. La raison ? Une opportunité stratégique contre les Houthis – et un intérêt économique

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Le site Internet pro-Qatar « Middle East Monitor » a révélé, jeudi 17 octobre, qu’Israël souhaite établir une base dans le nord de la Somalie, dont le but sera de surveiller le Yémen et le détroit de Bab al-Mandab.

Etat indépendant sans reconnaissance claire ?

Selon le rapport, Israël maintiendra en contrepartie des relations avec le Somaliland, un gouvernement qui contrôle le nord de la Somalie et qui n’est actuellement pas officiellement reconnu par Israël. Dans le passé, des publications ont révélé qu’Israël maintiendrait une station de collecte de renseignements en Érythrée voisine ou sur l’île de Socotra, pour des raisons similaires. Le Somaliland attire l’attention de nombreux pays en raison de sa situation géopolitique. Ancienne colonie britannique, elle borde l’Éthiopie, Djibouti et la Somalie. Ancienne région autonome de la Somalie, le Somaliland a obtenu son indépendance après 1991.

Bénéficiant d’une position dominante dans le golfe d’Aden, il est proche de l’entrée de Bab al-Mandab en Égypte, par où transite près d’un tiers du fret maritime mondial. Son littoral a fait du Somaliland et de ses voisins l’Érythrée et Djibouti des partenaires attractifs pour divers pays cherchant un accès maritime et une présence dans la région. Avec 740 km de côtes dans le golfe d’Aden, le Somaliland occupe une position importante dans la défense de Bab al-Mandab en Égypte, ainsi que de la mer Rouge, dans la lutte contre la piraterie, le terrorisme et la contrebande.

Un atout militaire et économique

Selon le rapport, Israël reconnaît le Somaliland pour des raisons d’intérêt national et cherche à établir de bonnes relations. Manquant de profondeur géopolitique stratégique, Israël a ressenti le besoin de s’établir au Somaliland pour garantir sa sécurité nationale à des kilomètres de distance et défier la présence des Houthis au Yémen. Bien entendu, l’expansion des relations diplomatiques présente également des opportunités économiques et certains avantages. Par conséquent, Israël cherche à créer une zone de sécurité, avec une profondeur stratégique dans différents domaines. En Méditerranée orientale, par exemple, Chypre est à l’avant-garde de ce rôle étant donné sa proximité avec le Liban et la menace du Hezbollah, tandis que dans la Corne de l’Afrique, Israël souhaite atteindre des objectifs similaires au Somaliland. Israël considère cet état comme le dernier maillon de la chaîne de la lutte contre les affiliés iraniens, notamment les Houthis au Yémen.

Dépenaillés, arrogants : les Houtis du Yémen (Photo : Reuters)

Les Kibboutz au Somaliland comme avant-poste ?

En outre, Israël peut considérer le Somaliland comme un intérêt économique, car son économie en croissance offre des opportunités d’investissement dans l’agriculture, l’énergie et les infrastructures, entre autres. Le fait que l’agriculture du Somaliland se démarque comme une agriculture de subsistance et que le pays soit un importateur de produits alimentaires offre à Israël l’opportunité d’accroître son influence dans la région. Sa mobilisation agricole dans des zones impropres à l’agriculture et ses efforts pour établir des communautés agricoles basées sur son propre modèle de kibboutz peuvent être utilisés comme levier pour obtenir une base militaire au Somaliland. Les investissements israéliens au Somaliland et d’éventuels projets de développement pourraient conduire Israël à s’implanter davantage dans la Corne de l’Afrique et à étendre son contrôle sur d’autres pays de la région.

Les Emirats pionniers

Les Émirats arabes unis entretiennent des relations étroites avec les deux pays : ils disposent d’une base militaire au Somaliland dans le cadre de relations débutées en 2017. Abu Dhabi a été l’une des premières capitales à reconnaître la République du Somaliland et y a investi. Par ailleurs, les Émirats arabes unis forment les forces de sécurité du Somaliland. Cette coopération constitue la base du partenariat stratégique. Par ailleurs, la société de logistique DP World de Dubaï a lancé un projet d’un montant de 101 millions de dollars pour agrandir le port de Berbera, qu’elle considère comme une alternative au port de Djibouti.

Le drapeau des Émirats arabes unis et le drapeau d’Israël (Photo : REUTERS/Christopher Pike)

Briser la sphère d’influence de l’Iran dans le Golfe d’Aden

Les Émirats arabes unis ont normalisé leurs relations avec Israël dans le cadre des « Accords d’Abraham » en 2020. Selon des sources diplomatiques, les Émirats arabes unis exercent une médiation au nom d’Israël pour l’établissement d’une base militaire au Somaliland. Des sources indiquent que les Émirats arabes unis ont non seulement convaincu le gouvernement du Somaliland d’établir la base, mais ont également accepté de la financer. En échange, des promesses ont été faites selon lesquelles Israël reconnaîtrait le Somaliland et investirait dans la région. La médiation des Émirats arabes unis présente des avantages mutuels, car Abou Dhabi et Jérusalem considèrent les Houthis comme un ennemi commun et pensent qu’ils peuvent briser la sphère d’influence de l’Iran grâce à cette coopération.

Outre le Somaliland, l’île yéménite de Socotra pourrait également figurer parmi les objectifs d’Israël et des Émirats arabes unis, visant à accroître leur profondeur stratégique dans la Corne de l’Afrique. Alors que les Émirats arabes unis envisageaient de prendre le contrôle de l’île avant le début de la guerre civile au Yémen, on révèle, ces dernières années (nous concernant, depuis 2016 – voir : Terre-des-Juifs du 18 mars 2019 et du 12 janvier 2021), qu’ils envisageaient d’y établir une base avec Israël.

La chaîne de montagnes à l’ouest de l’île: