L’Asie ne se résume pas à la Chine, au Japon ou à l’Inde. Un ensemble de nations regroupées au sein de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), s’affirme comme un acteur économique majeur de la région. Fondée en 1967 par l’Indonésie, la Malaisie, Singapour (pays ami d’Israël), la Thaïlande et les Philippines, ses rangs se sont rapidement élargis au Brunéi en 1984, au Vietnam en 1995 (pays ami d’Israël), au Laos et Birmanie en 1997 et enfin au Cambodge en 1999. Une coalition de 10 pays (une majorité des pays commerce avec Israël) forte de 700 millions d’habitants, soit plus que l’Union européenne à 27. Son PIB cumulé de près de 4200 milliards de dollars, la positionne comme le 6e bloc économique mondial et la 4e force régionale.
Puissance économique de l’Indonésie
À la tête de cet attelage, l’Indonésie pays immense avec 285 millions d’habitant et un PIB d’environ 1500 milliards de dollars. Elle concentre, 41% des habitants de la zone et 35% de la richesse créée. Suivent dans l’ordre : Singapour, la Thaïlande, la Malaisie, les Philippines et le Vietnam. Des économies dont les PIB, proches de 500 milliards de dollars sont comparables à ceux de l’Autriche ou d’Israël. La Birmanie, le Cambodge, le Laos et Brunei sont en revanche des économies de taille plus modestes. Ce qui détonne dans ce classement, c’est la place de Singapour dès lors que son PIB est rapporté à ses 6 millions d’habitants. Avec un PIB par tête de près de 95 000 dollars, Singapour est un pays riche, véritable plaque tournante régionale et internationale au plan commercial et financier. Cette cité-État est notamment un exportateur majeur de capitaux en Asie par l’intermédiaire des fonds souverains tels que Temasek et GIC, tirant parti de sa place financière paradisiaque. De son côté, Brunéi tire sa richesse de la puissance de son secteur des hydrocarbures. Moins riches, les autres économies sont pour la plupart en développement rapide, des pays ateliers qui jouent la carte de la compétitivité grâce aux bas coûts d’une main-d’œuvre importante (Indonésie, Vietnam, Cambodge).
Un carrefour géostratégique crucial
La palette des secteurs concernés est très large : automobile, textile, composants électroniques en passant par la chimie. Bref, l’ASEAN peut désormais revendiquer la place de 2ème atelier du monde. Mais ce n’est pas tout. D’autres s’engouffrent dans le secteur de l’externalisation des tâches B-to-B destinées aux entreprises c’est le cas des Philippines notamment. Tous ou presque jouent également la carte du tourisme. À l’ombre de son puissant voisin chinois, l’ASEAN détient une position géostratégique clé. C’est le trait d’union entre l’Asie et l’Océanie, entre l’océan Pacifique et l’océan Indien. Le développement des échanges internationaux lui a donc été ultra-profitable d’autant que pour le Japon comme pour la Chine, c’est un passage obligé.
Grâce à sa main-d’œuvre bon marché, sa position stratégique, et la force d’un marché domestique en devenir, l’ASEAN attire les investisseurs étrangers. Les multinationales japonaises (c’est historique), chinoises (de plus en plus car cela leur permet de contourner les droits de douanes qui frappent le « made in China ») et européennes accourent. La région est devenue un véritable aspirateur à IDE : ils ont été multipliés par 10 depuis le début des années 2000. Stimulée par l’expansion des capacités de production industrielle et des bases d’exportations de biens manufacturés, l’ASEAN en général (avec un PIB multiplié par 3 depuis 2000 est sur avance rapide) avec le Vietnam en particulier se distingue comme fer de lance de cette évolution. Rien ne semble devoir entraver leur marche en avant de l’ASEAN, le monde a d’ores et déjà basculé de son côté.
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