Israël signe un accord gazier de 34 milliards de $ avec l’Égypte

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Le véritable objectif de l’accord gazier israélien avec l’Égypte

Israël a troqué l’énergie contre un moyen de pression, contraignant le Caire à dépendre de son gaz tout en assurant un calme stratégique malgré les violations non résolues dans le Sinaï.

par Ariel Kahana

La signature de cet important accord gazier avec l’Égypte dépasse largement son montant initial de 35 milliards de dollars. L’une des principales raisons du retard de cet accord réside dans le comportement problématique de l’Égypte envers Israël sur les questions politiques et sécuritaires.

Les accords conclus entre Israël et l’Égypte concernant le contrat gazier n’incluent pas d’engagement égyptien de retirer les forces interdites de la péninsule du Sinaï. Israel Hayom a appris que les accords connexes prévoient un dialogue sur les mécanismes permettant de traiter les violations égyptiennes.
Les États-Unis ont promis de faciliter le traitement de cette question, mais aucun engagement clair n’a été pris pour remédier à la situation.

En Israël, les autorités estiment qu’une fois les livraisons de gaz commencées et l’Égypte devenue dépendante énergétiquement du gaz israélien, cette dépendance constituera un moyen de pression pour dissuader le Caire de violer le traité de paix. Elles affirment également que si Israël n’avait pas approvisionné l’Égypte en gaz, son voisin du sud se serait tourné vers le Qatar.

Peut être une image de ‎texte qui dit ’‎RFC ישראל & ישראל ת הממשלה אש STATE OF I L PRIME MINISTE‎’‎Selon les informations recueillies ces dernières années, l’Égypte a déployé des forces dans le Sinaï bien au-delà de ce que permet l’annexe de sécurité du traité de paix. Elle a également creusé des tunnels profondément enfouis dans le Sinaï pour y entreposer des armes et a, de manière suspecte, allongé les pistes d’atterrissage de ses bases aériennes.

Gaz en route vers l’Égypte. (archive). Photo : Koko

Un succès en matière de sécurité

À l’heure actuelle, aucun de ces problèmes n’est entièrement résolu. Les forces égyptiennes excédentaires resteront dans le Sinaï, mais l’Égypte s’est engagée à limiter leur activité. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a laissé entendre qu’Israël avait réalisé plusieurs progrès en matière de sécurité.

Malgré l’accord, les efforts visant à améliorer les relations politiques avec l’Égypte ont jusqu’à présent échoué en raison de la guerre à Gaza, qui n’est toujours pas terminée, et du climat tendu entre le palais présidentiel du Caire et le bureau du Premier ministre à Jérusalem. Les Américains ont envisagé la possibilité d’organiser un sommet entre Netanyahu et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, en présence du président américain Donald Trump, mais les Égyptiens ont rejeté cette idée.

Parallèlement à ces enjeux, l’accord gazier permet à Israël d’atteindre plusieurs objectifs stratégiques. Le premier concerne la dépendance de l’Égypte au gaz israélien, qu’elle utilise à la fois pour ses besoins énergétiques nationaux et pour la liquéfaction et l’exportation vers l’Europe, une source vitale de devises étrangères sans laquelle son économie s’effondrerait. L’Égypte possède certes des gisements de gaz, mais ils sont insuffisants à ces fins. Cette dépendance constitue un levier diplomatique et sécuritaire pour Israël sur son voisin du sud, même si son impact se limite aux principaux enjeux stratégiques, réduisant, voire éliminant, les craintes que l’Égypte ne dénonce son traité de paix avec Israël.

Une centrale énergétique ?

Israël consolide son statut de puissance régionale dans le secteur énergétique. Il fournit du gaz à l’Égypte et à la Jordanie, qui l’utilise pour une part importante de sa consommation énergétique. Cet accord avec Israël se fait au détriment du Qatar. Doha était en pourparlers avec le président el-Sissi concernant la construction d’un nouveau gazoduc reliant les gisements gaziers géants du Qatar à l’Égypte. La construction d’un tel gazoduc prendrait des années, et l’Égypte ne pouvait se permettre d’attendre.

Cet accord ouvre la voie à de nouveaux projets énergétiques en coopération avec les États du Golfe, des projets qui sont sur la table depuis longtemps et qui devraient progresser une fois qu’un accord sera conclu pour intégrer l’Arabie saoudite aux accords d’Abraham, probablement pas avant les élections et la formation d’un nouveau gouvernement en Israël.

Dans le secteur de l’énergie, l’accord prévoit la construction par Israël d’un gazoduc supplémentaire entre Ramat Hovav et Nitzana, ce qui permettra d’accroître encore ses exportations vers l’Égypte. Cet accord devrait relancer les appels d’offres pour l’exploration de nouveaux gisements de gaz en Méditerranée orientale, et le ministère de l’Énergie s’apprête à reprendre les préparatifs en vue de ces appels d’offres.

Un autre motif du retard dans la conclusion de l’accord avec l’Égypte résidait dans l’exigence du ministère de l’Énergie que les réserves restantes dans les gisements existants soient suffisantes pour la consommation intérieure israélienne et que leur prix demeure aux niveaux bas actuels. Selon le ministère de l’Énergie, ces exigences ont été pleinement satisfaites.

JForum.fr avec ILH

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