Israël renforce sa position dans le corridor de Netzarim

Israël renforce sa position dans le corridor de Netzarim

L’armée israélienne a entamé une nouvelle phase d’opérations terrestres ciblées dans la bande de Gaza, en particulier dans le secteur du corridor de Netzarim, zone stratégique au cœur de la géographie militaire du conflit. Le 19 mars, après la reprise des frappes aériennes contre des positions du Hamas, des unités de Tsahal sont entrées dans ce couloir central de Gaza, dans le but d’étendre une zone de sécurité et de fragmenter davantage le territoire contrôlé par l’organisation terroriste.

Cette manœuvre fait suite à une trêve de deux semaines au cours de laquelle aucune libération d’otages israéliens n’a été obtenue, malgré les engagements du Hamas. L’intervention de Tsahal vise donc non seulement à reprendre l’initiative militaire, mais également à renforcer le levier de pression dans les négociations en cours.

Le retour à une zone stratégique
Le corridor de Netzarim n’est pas un simple axe géographique. Il s’agit d’un point de rupture essentiel permettant de séparer le nord de Gaza, notamment la ville de Gaza, du centre et du sud du territoire. La zone fut déjà un théâtre d’opérations majeures en octobre 2023, lors de la première phase de l’offensive terrestre israélienne, au lendemain des attaques du 7 octobre perpétrées par le Hamas.

À l’époque, la 36e division de Tsahal avait traversé ce corridor jusqu’à la mer, rejoignant la 162e division venue du nord. L’objectif : couper les voies de circulation principales – la route Salah al-Din et la route côtière Rashid – utilisées par le Hamas pour déplacer ses combattants et son matériel. Cette stratégie s’inscrivait dans une logique de découpage territorial visant à entraver les capacités opérationnelles ennemies.

Reprise du contrôle opérationnel
Le retour de Tsahal dans la zone de Netzarim marque une nouvelle étape dans cette campagne progressive. Les forces israéliennes ont consolidé leur présence sur l’axe central, étendant leur influence jusqu’au cœur du couloir. Bien que qualifiée d’opération limitée, cette intervention constitue l’escalade la plus significative depuis le cessez-le-feu du 19 janvier.

L’armée a confirmé la mobilisation de la brigade Golani dans le secteur sud, prête à intervenir en soutien dans la bande de Gaza. Cette unité d’élite avait déjà joué un rôle crucial dans les premières phases de l’offensive terrestre. Son redéploiement laisse présager la possibilité d’opérations complémentaires dans les jours à venir.

Le Hamas affaibli mais résilient
Le Hamas, bien qu’ayant subi de lourdes pertes lors des précédentes offensives israéliennes, conserve une forte emprise sur le centre de Gaza. Il y maintient une structure militaire active, notamment dans les zones densément peuplées comme Nuseirat, Bureij, Deir al-Balah et les camps de réfugiés avoisinants. Des milliers de combattants y seraient encore opérationnels, malgré l’intensité des frappes ciblées et des incursions terrestres de Tsahal.

La reprise du contrôle de Netzarim a pour but de limiter la liberté de manœuvre du Hamas, de perturber ses lignes de communication et d’empêcher une résurgence de ses forces dans des zones précédemment nettoyées. La stratégie israélienne repose sur une approche en plusieurs étapes, combinant frappes aériennes de précision et avancées terrestres ciblées.

Une doctrine militaire éprouvée
Historiquement, la zone de Netzarim a souvent joué un rôle clé dans les dispositifs de sécurité israéliens. Avant 2005, Tsahal y maintenait une présence constante pour assurer une dissuasion efficace et empêcher la circulation illégale d’armes et de combattants. L’infrastructure militaire israélienne y avait été renforcée par la construction de routes sécurisées, comme celle reliant la porte 96 à la Méditerranée.

Le retour dans cette zone témoigne de la volonté d’Israël de ne pas laisser des territoires stratégiques tomber dans l’oubli ou aux mains de groupes armés hostiles. La doctrine militaire israélienne, construite sur la notion de contrôle territorial et de prévention des menaces, reste aujourd’hui pleinement d’actualité.

Israël, entre sécurité et responsabilité
Face à un ennemi déterminé à maintenir la pression, Israël démontre qu’il reste maître de son calendrier opérationnel. La protection des civils israéliens, la neutralisation des infrastructures du Hamas et la libération des otages sont autant d’objectifs légitimes que l’État hébreu poursuit avec détermination.

Dans un contexte régional incertain, l’armée israélienne agit avec discernement pour défendre ses citoyens tout en minimisant les risques pour les populations civiles. Le retour à Netzarim n’est pas seulement un mouvement militaire : c’est un message clair sur la souveraineté, la sécurité nationale et la résilience d’Israël.

Jforum.fr

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