L’hydrogène vert, souvent présenté comme le « carburant du futur », est en train de devenir une priorité stratégique pour Israël. Alors que les grandes puissances mondiales accélèrent sur cette source d’énergie propre, l’État hébreu lance à son tour une série d’initiatives pour s’imposer comme un acteur régional de la transition énergétique.
Une réponse technologique aux défis climatiques
Israël vise la neutralité carbone d’ici 2050. Dans ce contexte, l’hydrogène vert – produit à partir d’eau et d’électricité renouvelable – pourrait jouer un rôle central, notamment pour le stockage d’énergie, la mobilité lourde et l’industrie. Contrairement à l’hydrogène « gris », issu de combustibles fossiles, l’hydrogène vert ne produit aucune émission de CO₂.
Le ministère de l’Énergie israélien et l’Autorité de l’Innovation ont récemment lancé plusieurs appels à projets pour structurer une filière locale. L’enjeu est double : réduire la dépendance aux hydrocarbures et positionner Israël sur un marché mondial en pleine explosion.
Des projets concrets sur le terrain
Plusieurs projets pilotes sont déjà en cours :
-
H2Pro, la pépite israélienne
Issue du Technion, la startup H2Pro développe une technologie brevetée (E-TAC) qui permet de produire de l’hydrogène de façon plus efficace et moins coûteuse que les électrolyseurs traditionnels. En partenariat avec Doral Energy, H2Pro prépare une installation de démonstration dans le désert du Néguev. -
Hydrogen Valley en Galilée
Inspiré des modèles européens, ce projet vise à créer un écosystème complet autour de l’hydrogène vert : production, distribution, formation et usages industriels. Une première en Israël. -
Mobilité à l’hydrogène
Des expérimentations sont en cours pour introduire des bus et camions à hydrogène dans certaines zones urbaines et logistiques. Objectif : réduire drastiquement les émissions dans le transport lourd, aujourd’hui difficile à électrifier.
Un écosystème tech en ordre de marche
Israël dispose de solides atouts pour accélérer dans cette filière. Le pays peut s’appuyer sur :
-
Des centres de recherche de renommée mondiale (Technion, Weizmann Institute, Université de Tel-Aviv),
-
Un vivier de startups innovantes (H2Pro, Aquarius Engines, GenCell),
-
Une expertise unique en matière de stockage, de matériaux avancés et d’intelligence artificielle.
Les incubateurs spécialisés dans les énergies propres, comme Capital Nature ou PlanGreen, accompagnent les entrepreneurs du secteur et attirent des investissements étrangers.
Une ambition énergétique et géopolitique
Israël ne cache pas ses ambitions régionales. À terme, le pays souhaite devenir un fournisseur de technologies liées à l’hydrogène pour le Moyen-Orient et la Méditerranée orientale, voire exporter de l’hydrogène vert via des infrastructures partagées avec la Grèce, Chypre ou les Émirats.
Cette vision pourrait renforcer la coopération régionale sur les énergies renouvelables, déjà amorcée avec les accords Abraham et plusieurs partenariats énergétiques transfrontaliers.
Conclusion
Encore émergente, la filière de l’hydrogène vert en Israël est en train de prendre forme, portée par l’innovation, la volonté politique et les impératifs climatiques. Si les investissements se confirment et les projets pilotes se concrétisent, Israël pourrait bien jouer un rôle stratégique dans le paysage énergétique mondial de demain.
Partager :
La source de cet article se trouve sur ce site
