Jérémy Makowski, expert en cybernétique et ancien officier du renseignement de la police et de l’armée, a livré une analyse sur la place grandissante de l’intelligence artificielle (IA) dans les conflits modernes. Selon lui, cette technologie bouleverse déjà la façon de combattre, mais doit impérativement « rester sous contrôle humain ».
« L’IA permet de traiter très rapidement un volume colossal de données — images satellites, drones, communications interceptées, vidéos ou renseignements de terrain », explique-t-il. Ces flux d’informations, corrélés en temps réel, offrent aux armées la capacité d’identifier des cibles avec une précision inédite. Pourtant, Makowski insiste : « L’homme doit rester maître de la décision finale ».
Alors que les États-Unis ont ouvert la voie avec le projet MAVEN ou les systèmes ATR de reconnaissance automatique, Israël s’impose aujourd’hui comme l’un des pays les plus avancés dans ce domaine, notamment à Gaza.
Mais l’expert met en garde contre une dérive techniciste : « Aucune machine n’est infaillible. Ce sont des outils d’aide, pas de substitution ».
Makowski plaide pour un équilibre entre renseignement humain et IA, rappelant que « le terrain, les contacts, les perceptions humaines restent irremplaçables ». Il évoque enfin le vide juridique international : « Il n’existe encore aucun cadre clair pour l’usage militaire de l’IA », concluant que sans garde-fous, la prochaine révolution du champ de bataille pourrait devenir une zone grise dangereuse pour la paix mondiale.
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