Les tensions s’aggravent au sein de la coalition autour de la loi sur la conscription des ultra-orthodoxes. Dans l’entourage des partis religieux, la frustration monte d’un cran : « Ce n’est qu’un écran de fumée politique destiné à faire porter la responsabilité de l’échec à d’autres ». Les représentants des partis orthodoxes affirment avoir déjà transmis un message clair au Premier ministre : la loi doit être adoptée sans délai.
La pression s’est accentuée après l’instruction donnée par le chef d’état-major, le général Eyal Zamir, à la direction des ressources humaines de l’armée d’élaborer immédiatement un plan visant à maximiser l’envoi d’ordres de mobilisation à la population ultra-orthodoxe. En réponse, les responsables des partis orthodoxes ont exigé que les travaux sur la loi soient accélérés au sein de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset.
Pour tenter d’apaiser la crise, une réunion quadripartite est prévue ce mercredi soir au bureau du Premier ministre, réunissant Benyamin Netanyahou, le ministre de la Défense Israël Katz, le chef du parti Shas Aryeh Deri, et le président de la commission parlementaire Yuli Edelstein. Ce dernier prévoit de présenter, dans un délai de deux semaines, un nouveau texte de loi basé sur le plan du ministère de la Défense, incluant plusieurs amendements.
Sur sa page Facebook, Yuli Edelstein a affirmé mardi soir : « Dès la semaine prochaine, nous commencerons à rédiger les articles de la loi. Il n’y aura aucune faille ni possibilité de manipulations. Une loi de conscription pleine, réelle et efficace est la priorité absolue. Nous n’avons pas d’autre choix ». Il a ajouté qu’il menait ces jours-ci une série de réunions urgentes avec les organisations représentant les soldats en service actif et en réserve ainsi que leurs familles. « J’ai été clair avec chacun : nous allons vers un changement historique, qui façonnera l’armée et l’État pour les décennies à venir. Ce changement doit se faire avec prudence et détermination, dans un esprit de responsabilité nationale ».
Malgré ces assurances, les partis orthodoxes demeurent sceptiques. Ils refusent de croire que les modifications proposées – notamment les sanctions personnelles et les objectifs de recrutement – ne visent pas, au fond, à saborder la loi. « C’est une tentative de faire porter à Edelstein le poids de l’échec, voire de l’intimider », affirment des responsables religieux. « Nous ne pensons pas qu’il ait de mauvaises intentions, nous sommes en contact avec lui, et espérons qu’une majorité soutiendra le texte et qu’il sera voté ».
Mais les menaces sont claires : si le processus législatif échoue, les partis orthodoxes n’excluent pas une explosion de la coalition, voire la tenue d’élections anticipées.
En parallèle, signe que la tension est palpable, plusieurs projets de loi de la coalition, dont celui visant à séparer les fonctions de la conseillère juridique du gouvernement, ont été retirés de l’ordre du jour de la Knesset.
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