L’Inde et Israël multiplient les contrats d’armement et les accords économiques. Un partenariat pragmatique, aux retombées stratégiques pour les deux pays.
En quelques semaines, New Delhi a signé une série d’accords militaires d’ampleur avec Jérusalem: fusils d’assaut pour 3,3 milliards de dollars, avions ravitailleurs pour près de 900 millions, roquettes et missiles totalisant 4 milliards de dollars supplémentaires.
Cette salve d’achats répond à deux priorités pour Narendra Modi: renforcer la puissance militaire indienne face au Pakistan et consolider la politique Make in India, qui exige que les partenaires étrangers produisent directement sur le sol indien. Israël s’y plie sans hésitation, en créant filiales et sièges sociaux sur place.
Résultat: l’État hébreu est désormais l’un des principaux fournisseurs d’armes de l’Inde.
Jérusalem trouve un débouché précieux
La convergence profite aux deux capitales. Israël, confronté à un certain isolement diplomatique depuis la guerre de Gaza, trouve dans l’Inde un client solide, discret et politiquement aligné.
New Delhi absorbe aujourd’hui environ un tiers des exportations d’armes israéliennes, offrant à Jérusalem un financement stratégique pour ses programmes de recherche dans la défense de haute technologie.
Pour Israël, c’est bien plus qu’un contrat: c’est une bouffée d’oxygène pour son industrie, mise à l’écart de plusieurs marchés occidentaux.
Un rapprochement qui agace l’Occident: mis à l’écart sur la scène mondiale, Israël noue pour des milliards de contrats d’armement avec l’Inde
Une coopération qui va au-delà de la défense
L’alliance indo-israélienne s’étend désormais à d’autres secteurs: technologie, cybersécurité, agriculture. En 2024, les échanges commerciaux bilatéraux ont franchi les 6,5 milliards de dollars, soit quatre fois plus qu’il y a dix ans.
Le mois dernier, les deux gouvernements ont signé un accord bilatéral historique visant à tripler ces flux d’ici 2030.
L’objectif: renforcer la complémentarité entre une Inde géante agricole et un Israël spécialiste de la technologie et de la gestion de l’eau.
Sur beaucoup de sujets, les deux économies sont très complémentaires.
Un exemple frappant: avec 1,4 milliard d’habitants, l’Inde cherche à garantir sa sécurité alimentaire.
Israël lui fournit les solutions de modernisation et d’irrigation de précision nécessaires pour y parvenir.
Un choix de timing assumé
Alors que nombreux sont les pays, notamment en Europe, à avoir suspendu certains accords de coopération avec Israël depuis le conflit à Gaza, l’Inde choisit au contraire de resserrer les liens.
Narendra Modi a déroulé à plusieurs reprises le tapis rouge à Benjamin Netanyahou, malgré les accusations de crimes de guerre qui pèsent sur le gouvernement israélien. Ce choix dérange en Occident, mais s’inscrit dans une logique d’indépendance diplomatique assumée par New Delhi.
Une proximité idéologique assumée
Ce rapprochement ne se limite plus à la seule sphère économique. Historiquement proche du camp palestinien sous Nehru, l’Inde de Modi affiche aujourd’hui un soutien clair à Israël – y compris sur la question palestinienne.
Les deux nations partagent un même modèle: un État à majorité religieuse confronté à une minorité musulmane importante.
Pour le mouvement nationaliste hindou, la stratégie israélienne de fermeté est un modèle…
Sur les réseaux sociaux, le hashtag #HindusWithIsrael illustre cette convergence idéologique.
Source: Meta
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