Israël – Hamas : une majorité écrasante à l’ONU pour un « cessez-le-feu humanitaire » à Gaza

La pression internationale monte contre Israël, avec l’appel à une écrasante majorité de l’Assemblée générale des Nations Unies à un « cessez-le-feu humanitaire » dans la bande de Gaza, devenue « l’enfer sur terre » selon l’ONU en raison des bombardements incessants et des conditions humanitaires chaque jour plus terribles. Tandis que dans le même temps Joe Biden a mis en garde Israël contre l’érosion d’un soutien international.

Les infos à retenir

⇒ Un « cessez-le-feu humanitaire » adopté par L’Assemblée générale des Nations unies.

⇒ Biden dénonce les bombardements « aveugles » d’Israël.

⇒ Cent quinze soldats israéliens tués à Gaza depuis le début de la guerre.

Prenant le relais d’un Conseil de sécurité paralysé, l’Assemblée générale de l’ONU a réclamé mardi « un cessez-le-feu humanitaire immédiat », dans une résolution adoptée par 153 voix pour, 10 contre, et 23 abstentions. Mais le texte, non contraignant, ne condamne pas le Hamas, une absence fustigée par Israël et les Etats-Unis qui ont voté contre.

La population dans la bande de Gaza, où 85 % des 2,4 millions d’habitants ont été déplacés et des quartiers entiers détruits par les bombardements, vit « l’enfer sur terre », a lancé le directeur de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini.

Dans une déclaration conjointe, les Premiers ministres australien Antony Albanese, canadien Justin Trudeau et néo-zélandais Christopher Luxon ont défendu le droit pour leur allié israélien de combattre le mouvement islamiste palestinien Hamas, en représailles à l’attaque sanglante du 7 octobre qui a fait 1 200 morts en territoire israélien. Mais ils se sont également alarmés du pilonnage continu de la bande de Gaza par Israël, où ont péri plus de 18 000 personnes, selon le Hamas, et où la situation humanitaire est catastrophique. « Nous sommes alarmés par la diminution de l’espace de sécurité pour les civils à Gaza », ont-ils déclaré. « Le prix à payer pour vaincre le Hamas ne peut être la souffrance continue de tous les civils palestiniens », ont ajouté les trois dirigeants.

« Il n’y a aucun doute sur la nécessité de supprimer le Hamas », a dit le président américain lors d’une réception à Washington destinée à lever des fonds pour sa campagne de réélection. Mais, a-t-il mis en garde, si Israël dispose à l’heure actuelle du soutien de « l’Europe » et de « la majeure partie du monde », « ils sont en train de perdre ce soutien avec les bombardements aveugles qui ont lieu ». Jusqu’ici, M. Biden s’était gardé de parler de « bombardements aveugles ». Plus tôt dans la journée, le président américain s’était déjà permis de critiquer le gouvernement « le plus conservateur de l’histoire », enjoignant son homologue israélien à en changer.

L’armée israélienne a annoncé mercredi la mort de 115 soldats dans la bande de Gaza depuis le début de l’offensive contre le Hamas palestinien. Dix soldats sont morts durant les combats dans le nord de la bande de Gaza mardi, journée la plus meurtrière pour l’armée israélienne depuis le déclenchement de ses opérations terrestres le 27 octobre dans le territoire palestinien.

Six Palestiniens ont été tués mardi à Jénine par les forces israéliennes, a indiqué le ministère palestinien de la Santé, l’armée israélienne faisant état de son côté d’une opération contre une fabrique d’explosifs dans cette ville de Cisjordanie occupée. Sollicitée par l’AFP, l’armée israélienne a indiqué avoir mené une opération à Jénine qui a permis de découvrir « des engins explosifs placés pour attaquer les forces de sécurité ». Elle affirme avoir saisi des armes, des munitions et d’autres explosifs.